Read Aloud the Text Content
This audio was created by Woord's Text to Speech service by content creators from all around the world.
Text Content or SSML code:
Reçu le 19 mars 1960 / le 6 décembre 1959 Chère Sœur Mary Georgette Je ne t'ai vraiment pas oubliée, au contraire, je prie encore plus pour toi qu'avant, mais je n'arrive tout simplement pas à trouver le temps d'écrire des lettres. Nous sommes maintenant cinq Sœurs et j'ai l'impression d'avoir moins de temps que jamais. Nous avons trois Sœurs Indigènes maintenant mais ce ne sera pas pour longtemps car l'une d'elles va nous quitter pour se préparer à ses vœux définitifs et il ne semble pas que nous en aurons une autre pour la remplacer, même si nous pourrions toutes les utiliser. C'est étrange, mais quand nous n'étions que deux, chère Sœur Mary Loyola et moi, nous arrivions à faire tout le travail et j'écrivais tout autant de lettres, etc. Maintenant, nous sommes cinq et nous avons plus de temps libre mais pas plus de temps pour tout faire. Le temps scolaire est tout aussi difficile pour terminer tous nos exercices comme avant, nous n'avons souvent pas notre pause de midi maintenant, beaucoup moins qu'avant en tout cas, et nous disons nos prières tout de suite après le dîner et souvent c'est l'heure de la cloche de l'école avant même que nous ayons fini nos prières. Cependant, nous restons heureux et faisons de notre mieux et c'est ce que le Seigneur veut de nous, n'est-ce pas ? Ton aimante missionnaire d’Avuavu, Sœur Mary Gerald Wanoni Bay 16 mars 1960 a Soeur Anne de saint barthélemy 35 rue Pasteur , Cholet Bien chère Sœur Anne J’ai encore une fois tardée , plus longtemps que je n’aurais voulu, à vous écrire et vous demande de me pardonner encore .Ce que pourtant je puis vous assurer, c’est que je pense bien souvent à vous, et que mon cœur est toujours plein d’affection bien reconnaissante pour mes Chères Sœurs Carmélites. Depuis ma dernière lettre, nous avons eu les fêtes de Noël, mais il pleuvait tellement, et pendant plusieurs jours, juste à ce moment-là, que presque personne ne pouvait venir pour la fête, excepté ,deux ou trois villages près de la Station, et nos deux écoles, garçons et filles. Les rivières étaient débordées (et il y en a aux Salomon ) vous allez pas loin, sans rencontrer une rivière, aussi, au moment de grosses pluies, elles barrent la route. Autrement, c’est heureux pour nos Indigènes qui, sans service d’eau , peuvent au moins se laver et se baigner à leur aise . Autrement, nous avions Messe de minuit et Grand-Messe, chantée par les enfants d’école, suivie d’une messe basse, et le matin, messe de l’Aurore. Pour le reste, tout était bien simple, mais beau et touchant comme l’est toujours la fête de Noël. Le jour du premier de l’an, les enfants partaient en vacances, pour un mois, nos seules vacances de l’année. C’est court, et ce fut passé bien avant que tout ce que nous nous étions promis de faire et qui attendait ce moment-là soit fait : couture, préparation de classe, etc. Depuis que nous avons les Inspecteurs du gouvernement à visiter nos écoles, il faut davantage de paperasse et beaucoup plus de travail, C’est vrai qu’ils payent un peu les aides pour les fournitures de classe, mais nous sommes aussi beaucoup moins libres qu’auparavant. Les Indigènes, particulièrement ceux de cette île , sont mous et paresseux . Nous faisons notre possible pour garder nos enfants, pour qu’ils ne soient pas pris par les écoles du gouvernement… L’évolution n’est certes pas aussi rapide chez les Indigènes qu’en Europe, mais il y a évolution. Les Indigènes sont plus difficiles et ne se contentent pas aussi facilement qu'autrefois…. Le 1er février, nos écolières arrivaient sans faute, avec plusieurs petites nouvelles, au lieu de 31, elles sont maintenant 45. Je vous avais confiée cette intention, et je suis sûre que c’est grâce à vos prières. Continuez-nous les n’est-ce pas. Vous comprenez combien la question des écoles est importante pour former de petits chrétiens et chrétiennes. Ici, nous n’avons que des internes, les villages sont tous trop éloignés, nous avons donc à les nourrir tous et ici c’est plus difficile pour faire des plantations, car nous n’avons que du terrain montagneux , et c’est dur à travailler. Elles ont la classe le matin, et deux heures de travail dans les plantations.Tout l’après-midi elles sont en classe. Nos deux petites Sœurs Indigènes surtout vont au travail avec elles pour les surveiller. Entre-temps, nous avons deux filles à la cuisine, où nous devons d’ailleurs être souvent, l’une ou l’autre, en dehors des classes, car nous avons à prendre soin de la nourriture, des Pères, de leurs habits, de la Sacristie, etc. Comme vous le savez aussi, il y a toujours quelque chose à faire, et même plus que nous ne pouvons faire quelques fois. Une autre intention aussi que je veux vous recommander. J’ai été étonnée depuis que je suis ici, de voir combien nombreux sont les Anglicans et les Adventistes , même pas très loin de la Station . Ils viennent assez souvent au dispensaire. Quand on leur demande leur nom, ils donnent leur nom païen. Je ne suis pas baptisé, ou je suis un « sicosi » comme ils disent. Ils n’ont souvent personne pour s’occuper d’eux , et en réalité, ils ne font aucune religion. C’est une pitié ! Mais j’ai confiance, bien Chères Sœurs , que vos prières leur obtiendront, la foi et leur entrée dans la Religion Catholique. On se sent si impuissant en ce domaine, il n’y a que la prière pour ce travail dans les Âmes. En terminant, je veux vous souhaiter de joyeuses fêtes de Pâques. Ma lettre vous arrivera-t-elle à temps ? Parfois elles vont assez vite, mais d’autres fois aussi, elles traînent à Honiara , ou attendent un bateau, On ne sait jamais, en attendant je vous reste bien unie dans ce Saint temps de Carême, en offrant chacune de nos petites misères, avec les grandes souffrances de Jésus. A une autre fois , bien chère petite Sœur, priez pour moi n’est-ce pas. Je ne vous oublie pas. Ma sincère et bien fraternelle affection aussi à toutes nos chères Sœurs Carmélites. Union de pensée et de prière. Sœur Marie de Loyola. Wanoni Bay 12 juin 1960 Bien chers tous Que devenez-vous ? Et comment allez-vous ? Il y a bien longtemps que vous n’avez donné de vos nouvelles. Maintenant c’est bien différent il me semble vous voir partout dans vos occupations. Je vous y visite souvent, je revois la belle maison neuve de Manuel , la grande jolie chambre où j’ai dormi, Même notre ancienne maison, bien mieux installée qu’autrefois, le travail est aussi bien facilité bien qu’il ne doit pas vous manquer, j’en suis sûre, surtout avec la saison qui s’amène. J’espère que grands et petits, tout le monde va bien. Marie aime-t-elle bien l’école ? Elle ne se fait pas prier pour partir ? Qu’ils doivent avoir changés déjà tous, depuis que je les ai vus. Thérèse est-elle toujours aussi menue ? Et petit Jean Emmanuel fort et rieur? Bernadette, profite-t-elle bien ? À qui ressemble-t-elle ? Elle et Cécile doivent rivaliser à qui profiterait le plus vite je pense. Je trouve qu’il y a si longtemps, depuis les dernières nouvelles reçues de vous. Moi-même je me suis laissée aussi contaminer un peu par l’exemple je crois… Vous ne pouvez pas m’en vouloir n’est-ce pas. J’avais un peu compter sur Marie-Georgette qui pourtant écrivait de bonnes lettres quelques fois, peut-être qu' elle aussi commence à avoir de grands soucis!… Je suppose qu’elle continue sa classe à Paulx . Et la Marie-Thérèse Blanchard aussi ? Ce n’est peut-être pas une très bonne fréquentation pour Marie-Georgette cette fille ? Un drôle d’esprit, paraît-il, pas de celle qu’on peut appeler des filles « bien » . Il est bon d’avoir une bonne fierté et ne pas fréquenter n’importe qui…Je pense que Marie-Georgette le penses ainsi ou sinon, c’est à vous « devoir oblige ». Je ne veux pas avoir l’air de sermonner, je n’en ai pas l’intention du tout. Et maintenant je ne sais plus par où commencer depuis ma dernière lettre. Pâques est passée depuis longtemps, avec toutes les belles cérémonies de la Semaine Sainte, le Jeudi Saint , six de nos petites filles faisaient leur première communion. Nous avons juste trois jours de vacances vite passées. Les enfants ne sont pas allés dans leur village, ils sont trop éloignés. Aussi ce ne peut pas être tout à fait vacances. Il faut voir ce que fait ce monde là : faire la distribution de nourriture à tout ce monde etc. Elles sont allées toute une journée en picnic, à la pêche sur les récifs. Les petites Sœurs Indigènes étaient avec elles . Ce jour-là , nous avions vraiment la paix. Depuis ce sont les travaux ordinaires : classe, une bonne heure l’après- midi, ensuite tout l’après-midi jusqu’à 4h30. Entre-temps, il faut voir ce que font les filles à la cuisine, c’est semaine de cuisine, car nous nous changeons.. ou le reste : sacristie, couture, ou soin du linge des Pères. Ensuite, le soir , souvent, préparer les classes pour le lendemain, corriger les cahiers , et le temps est tout pris . Nous avons eu une autre visite de Monseigneur, avant de s’embarquer pour la Hollande, en Amérique etc. il est venu nous voir en classe, pas longtemps. Il en a pour plusieurs mois à faire son voyage . Fin mai nous avons eu celle de Mère Marie Assumpta, elle avait amené la nouvelle Sœur venue de France. La dernière venue de France auparavant c’’était l’année d’après moi. C’est dire qu’il n’en vient plus de France. Il y a quelques jours, c’était l’Inspecteur des écoles. Il a passé la journée à la Station, dormi chez les Pères , nous verrons plus tard, ce que ce sera le rapport, Nous sommes contentes que ce soit passé encore une fois… et voilà la vie. Et vous, qu'y a-t-il de nouveau ? Vous voudrez bien dire à Marie Voisin que j’ai reçu sa bonne lettre ce que je la remercie. Il faudra recommencer, si elle m’aime un peu comme elle dit. Elle ne dit rien de sa santé, et Henriette ? Que fait Monique sa fille ? Où est la fille de Monsieur Blanchard .. Mariée ? Comment va Agnès maintenant ? Quand vous aurez l'occasion, dites-leur mon bien affectueux bonjour. Monsieur Levesque m'écrivait qu’un jour, il avait eu la surprise de voir un beau Monsieur, très distingué, qu'il avait d’abord pris pour un Docteur, qui venait demander à voir un jeune abbé malade au bon pasteur: c’était Manuel . Il me disait que vous aviez parlé un petit moment ensemble, Il savait me faire plaisir en me parlant de mon grand neveu. Je m’arrête pour ce soir, espérant que l’un ou l’autre voudra bien se dévouer pour me donner de vos nouvelles. A bientôt de vous lire tout de même, vous êtes tous les jours dans ma pensée, en même temps que dans mes prières. Je vous embrasse avec ma meilleure affection toujours Georgette Faites faire une petite , toute petite prière par les petits.Comment va tout le monde à la Martinière ?Vous voudrez bien dire à meuni que je la remercie de son invitation aux noces de sa fille. Wanoni Bay 29 Mai 1960 Bien chère petite sœur Tu vas penser que je t’oublie vraiment, et je suis mécontente contre moi- même d’avoir été tout ce temps sans t’écrire. Pourtant, ce ne sont pas des mots- Je n’ai pas passé un seul jour sans penser à toi et surtout sans prier pour toi – je te le répète souvent, mais c’est si vrai. Ton souvenir me revient comme naturellement. Et j'aime à te le redire. Je crois t’avoir écrit à Pâques, et tout à l’heure en regardant mon carnet, Je ne l’ai pas vu écrit , est-ce que j’aurais oublié de le mettre ? Ou j’espère, que je n’ai pas seulement eu l’intention. Je ne peux pas me rappeler… Tu ne m’en voudras pas n’est-ce pas. Le temps passe trop terriblement vite pour arriver à faire tout ce qu’on voudrait. D’abord, nous avons eu toutes les cérémonies de la Semaine Sainte et ses préparations – c’est déjà loin.– j’étais de Sacristie et Soeur Marie William à la cuisine, je n’étais pas seule et elle non plus. Nous avions quelqu’un pour nous aider. Le jeudi au soir, nous avions adoration toute la nuit. Les gens se changeaient , chaque village prenait à son tour pour une heure. C’était écrit sur un grand tableau, nous avions de huit à 9h avec nos filles. Sept de nos petites filles faisaient leur Communion ce jour-là.. Dimanche, grand-messe, chanté la nuit et le matin. A Saint Lumine aussi vous aurez eu une belle fête, j’en suis sûre. Comment vont Françoise , Monique, Annette , Petit Jean et Marie ? Ils grandissent sans doute ! Embrasse-les bien pour moi, sans oublier Cécile.. Georgette Je te disais de ne plus envoyer d’autres paquets avant longtemps, et voilà que je recommence déjà. J’avais deux lampes pour mon projecteur et l’une d’elle vient de brûler. Jean pourrait-il m’en procurer une ou deux, car si la deuxième manque, je n’aurai plus rien pour faire marcher le projecteur. Depuis ta dernière lettre, tu as dû revoir ceux de « chez nous » Drienne, mais comme tu dis, toujours tous ensemble. Pourquoi est-elle si longtemps sans écrire ? Je commence à me demander si son mal aurait augmenté au point de l’en empêcher, dis-le-moi, mais, mon Dieu, j’espère que non. Entre-temps, j’ai été heureuse de recevoir tout de même une lettre de Marcelle qui me disait être allée à Torfou avec Drienne et t’avoir vue . Cela m’avait quand même un peu rassuré .Elle m’annonce une bonne nouvelle : nous allons être tante encore une fois ! j’en suis très heureuse pour eux. Il aura de la chance celui-là ! Car il aura de bons parents. Ne penses-tu pas. Ça tiendra compagnie à Drienne , ces nouveaux petits. Wanoni Bay 17/07/1960 A sœur Anne de saint barthélemy /Carmel /75 rue pasteur/,Cholet . Bien chère petite Sœur Anne, Je suis contente de venir enfin vous trouver de nouveau. J’y ai pensé plus d’une fois avant de m’y mettre, mais le temps semble toujours trop court pour la correspondance. Pourtant, je pense bien souvent à vous, à nos chères Sœurs du Carmel . Vos prières nous sont un bien grand sujet de confiance . Sans cela, qu’arriverions-nous à faire. J’avais eu de la peine à mon arrivée en entendant les Sœurs dire : « oh ici, on ne peut pas réprimander les enfants, ou ils se sauvent » et maintenant c’est extrêmement rare, une seule cette année, et elle est revenue ensuite. Nous avons pu aussi augmenter le nombre de nos enfants d’école. Au lieu de 31 qu’elles étaient au début, elles sont maintenant 51. Et je me dis souvent « voilà le travail de nos Chères Sœurs de Cholet. » aussi. Je suis sûre que vous continuerez à prier pour nous et pour la conversion des Anglicans, Adventistes , etc. Ils sont très très nombreux sur cette île , beaucoup plus que sur Guadalcanal où j’étais auparavant, et la plupart ne font en réalité aucune religion. Depuis ma dernière lettre.–cela fait déjà un bon moment, n’est-ce pas , c’est pour cela que j’aime mieux ne pas vous promettre décrire chaque mois ! Comme sœur Marie Thaddée je sais que je ne le tiendrai pas, que je ne pourrai pas le faire. Mais je vous promets toujours mon affectueux, et reconnaissant souvenir à vous, à votre Chère Mère Prieure, et toutes les Chères Sœurs . Souvent, je revois le Carmel - que je ne connaissais pas auparavant – la petite porte où nous sommes entrées… J’ai bien aimé, la jeune Sœur Portière, répondant du même ton plaisant que Monsieur Leroy - le petit parloir où nous vous avons vue… C’était bien bon de la part de votre Révérende Mère Prieure, et aussi de venir parler avec nous avec Sœur Marie de l’eucharistie , sans les avoir vues, je leur ai trouvé un ton bien sympathique. J’avais une touche de malaria ce jour-là, et pourtant je ne voulais pas manquer le coup… Mais quel peu intéressant personnage, je faisais, je le sais… Heureusement, d’autres l'étaient davantage… Tous ces derniers mois, il y a eu beaucoup de belles fêtes .On avait exercé les enfants pour les messes de la Pentecôte et de la fête Dieu. Le dimanche nous avions Procession de la fête Dieu avec deux Reposoirs, l’un du côté de chez les Pères et l’autre sur notre véranda, c’est la saison des pluies en ce moment ici. Et le temps n’était pas très sûr. Mais nous eurent même un peu de soleil. Juste pour la Procession. Autrement, c’est sans beaucoup d’événements.– pas comme Soeur Marie Thaddée. Tous les jours, excepté le samedi , chaque matin, nous prenons le chemin de l’école, après avoir , la Sœur qui est de cuisine, préparé le déjeuner des Pères et des Sœurs, L’autre va à la Sacristie. Nous nous changeons. Le matin nous n’avons classe qu’une petite partie de la matinée, les enfants vont ensuite travailler un peu aux plantations. Deux filles cuisinières sont toujours à la cuisine, mais il faut les visiter et mettre la main. Ensuite , classe tout l’après-midi jusqu’à 4h30 puis il y a toujours la surveillance… Nos deux petites Sœurs Indigènes, nous aident bien aussi. Vous voyez à peu près comment se passent nos journées. Il y a quelques temps. Nous avons eu la visite de l’inspecteur des écoles. Il ne semblait pas trop exigeant, mais les enfants sont intimidés à ce moment-là. Enfin, nous sommes toujours contents quand s’est passé,Je suis bavarde quand je commence avec vous. Mais je dois m’arrêter, vous redisant et , à toutes nos chères Sœurs du Carmel, mes sincères et bien reconnaissantes affections. Sœur Marie de Loyola Wanoni Bay Ma bien chère petite sœur, Ta lettre est arrivée, je venais d’envoyer la mienne.J’étais contente de reconnaître ton écriture enfin !…D’abord, je veux t’annoncer que j’ai reçu trois paquets à la fois. Vers fin novembre, déjà, ceux avec les petits paquets d’entremets,Un livre de Saint Thérèse, Trois beaux petits chapelets ( je les ai distribués à Noël) et toute une provision d’aiguilles. Les enfants en classe de couture, chaque lundi, nous en aurons pour un moment. attendez longtemps maintenant avant d’en envoyer d’autres. Et Marie me dit dans sa lettre de la Toussaint, que tu lui avais donné 16 000 Fr. pour moi. Merci 1000 fois ma chère. Drienne , mais , c’est beaucoup. Je ne voudrais pas que tu te prive pour cela ensuite. Avec toute mon affection, je t’en remercie. Ils vont bien me rendre service. Quand on a un peu d’argent, on est plus libre. Il y a des choses quelquefois qu’on aime pas demander aux Pères à la Station. Et je ne veux pas demander à Mère Marie Assumpta quand je n’en ai pas non plus, à moins d’être obligée. D’ailleurs nous n’avons pas à nous plaindre. Ne t’inquiète pas surtout, je ne veux pas non plus que tu envoies les sommes comme cela. Ce qui me console, c’est de penser que tu travailles avec moi et fait ainsi œuvre Missionnaire. Je compte surtout sur tes prières et j’offre au bon Dieu tes souffrances, ma chère petite sœur, qui peuvent convertir plus de nos Salomonais que le travail que nous faisons. Ici à Wanoni, j’ai été étonnée de voir combien sont nombreux les Anglicans, Méthodistes, etc. Prie pour leur conversion, pour nos catholiques aussi, dont beaucoup sont de pauvres Catholiques, je t’assure.Et comment vas-tu, ma chère Drienne ?Tu me parles de tout le monde, excepté de toi, Marie me disait que tu étais à peu près la même. Qu'elle avait été contente de te voir, de parler avec toi,. Tu dois souffrir du froid surtout si l’hiver est rude. Comment as-tu passé les fêtes de Noël ? Il me semblait te voir et tous les Saint Luminois réunis au Pey .. Est-ce vrai ? Il y en aura eu un de plus cette année , un petit Noël ou plutôt Jean Baptiste? Il me tarde d’avoir des nouvelles. J’aimerais à croire que tout le monde va bien. Ici, nous avons eu une belle fête de Noël, Grand-Messe chantée par les enfants à minuit, suivie d’une messe basse dès le matin à 7h30, grand- messe chantée aussi. Il est venu beaucoup de monde. Il faisait beau temps et c’est même la sécheresse. Je vais te laisser pour ce soir ma chère.Drienne. Ne te néglige pas, prends bien ta médecine. Je prie bien pour toi et parle souvent de toi à la Sainte Vierge à Notre- Dame de Lourdes. Je te retrouve souvent par la pensée et surtout par la prière.Je t’embrasse, avec toute mon affection. A Marcelle , à Jean, et à toute la famille, bonne et heureuse année. Je pense bien à eux et prie pour eux. Embrasse bien de tout cœur. Georgette Marie-Georgette est-elle toujours contente de faire l’école à Paulx? Vient-t-elle de temps en temps à Saint Lumine? Buma FIN 1960 Ma bien chère petite soeur , Comme j’attendais une lettre de toi , j’ai attendu pour t’écrire , et j’ai bien fait puisqu'elle vient de m’arriver. Mes vœux ma chère Drienne , mes souhaits et mes prières sont toujours présents et je viens t’embrasser et te souhaiter une bonne année, une bonne santé et le Paradis à la fin de tes jours . C’est bien les meilleurs souhaits que nous puissions nous faire n’est ce pas? Comment vas-tu? tu écris si peu souvent , et encore , tu ne me dis rien de toi … Je suis contente de t’annoncer aussi que trois paquets sont arrivés , avec dedans , les petits paquets d’abricots, de raisin , de potages , les deux petites bouteilles d’alcool de menthe . T’en sers-tu quelque fois ? c’est très fort , il en faut pas beaucoup . ça aide l’estomac à digérer. Les dragées du baptême de Madeleine , toutes fraîches , pas collantes, et tout le reste était en bon état . Nous les avons mangées à sa santé qui parait très bonne , si j’en juge par les petites photos , car j’ai trouvé une petite boite dedans , elles ne sont pas très claires . il y a un petit défaut , on ne voit pas bien ta tête et celle de Marcelle . On voit bien les petites , Madeleine paraît être une belle fille , Cécile est mignonne . Autrement , elles sont bien les photos , une dans le jardin .. Je ne les ai pas encore regardées grossies , mon projecteur est resté à Tanaga . Mère Marie Assumpta l’avait fait venir pour montrer des vues aux Sœurs à la Retraite . J’espère que tout ce que vous y aviez mis y est bien . Tu diras à Marcelle et à Jean que les petites photos m’ont bien fait plaisir. J’y pense tout d’un coup , qui couche dans la chambre avec toi depuis que Françoise et Monique sont parties ? Il faudra souvent être après Cécile et Madeleine . Madeleine ne marche pas encore , toute seule je suppose . Elles doivent bien connaitre tante Drienne , j’en suis sure . J’ai aussi reçu une lettre de Marie P. Elle me dit qu’ils vont laisser tout à Manuel fils . Je ne les vois pourtant pas faisant les rentiers , ils vont se faire vieux beaucoup plus vite . Et comment pourrait-il se tirer d'affaires seulement tous les deux avec tout ce train ! Pauvre Marguerite surtout ! C’’est bien de trop pour eux deux . Qui ont- ils pour les aider ? Allez-vous encore souvent au Pey ? Vous arrêterez sans doute à Paulx maintenant chez Marie-Georgette .Tu ne me dis rien de Jean est-il gentil ? Je vais disputer Manuel père , qui n’a pas écrit depuis longtemps . Je suis bien tard à t’écrire , heureusement , tu auras reçue ma lettre d’Octobre . Nous avons eu d’abord notre Retraite à Visale ou nous sommes restées ensuite quelques jours . C’était un Père Mariste de Nouvelle Zélande qui la prêchait . Il devait en prêcher une à tout le personnel de la Mission, à chacun leur tour , nous les Sœurs, avons commencé, puis Pères et Frères Coadjuteurs. Les petites Sœurs Indigènes avaient la leur les dernières , par un des Pères d’ici , pour la finir le 8 décembre, jour de leur fête Patronale , elles sont les filles de Marie Immaculée . Sais-tu qu’elles sont déjà plus nombreuses que nous, déjà une cinquantaine tandis que nous , n’avons pas encore été 40. Je t’ai dit je pense, que c’est Mère Marie Reine qui est leur Mère Générale . C’est un grand souci pour elle , surtout qu’elle n’est pas très forte . Quand je la vois, nous parlons de vous , elle n’a pas oublié saint lumine . As-tu remarqué l’en-tête de ma lettre ? Je ne suis pas retournée à Wanoni, comme j’avais pensé d’abord , ayant déjà été malade deux fois là-bas , c’est que c’est si loin . Après la Retraite , j’ai été nommée à sept heures seulement de bateau de Honiara . Tandis que Wanoni c’est 24 Heures !! Pourtant, je suis remise maintenant , mais, après des années , la résistance est moins forte . C’est une belle Station ici, mais je t’en parlerai la prochaine fois . Tu m’écriras après Noël pour me dire comment tu as passé les fêtes . Pendant leurs vacances , les filles écriront peut-être un petit mot . Pourtant, elles trouveront tant de choses plus intéressantes à faire . Je vais souvent te visiter de pensée, et tu sais que je ne passe pas de jours sans prier pour toi .Dis aussi une petite prière pour moi , Y-a-t-il longtemps que tu as vu Marie ? Bonne année ma chère petite sœur, que l’enfant Jésus bénisse tout ce que tu fais , et vous bénisse tous . Je t’embrasse bien comme je t’aime . Georgette . 1961 Tanagai 1961 Ma bien chère petite sœur Drienne Je suis bien contente de pouvoir venir passer un petit moment après ces grandes et belles fêtes. Ça a été si vite venu et déjà passé aussi les belles cérémonies de la Semaine Sainte. Nous arrêtions les classes et nous mettions a préparer le reposoir pour le Jeudi Saint, c’était au fond de l’église, J’avais une petite Sœur Indigène et toutes les filles que je voulais pour m’aider, mais il y a beaucoup de choses à préparer pour les cérémonies, Il faut penser à tout soi-même, en cela, je n’étais guère aidée. Nous avons été bien occupées tous les jours à cause des cérémonies à préparer. Le jeudi soir, la Cérémonie était à 5h, puis, commencèrent les Adorations, les heures étaient marquées, chaque village ou deux ou trois villages ensemble avaient une heure d’Adoration. Les garçons d’abord, puis les filles d’école, ensuite nous, les Sœurs de 9 heures à 10h. J’ai bien pensé à toi et prié pour toi ma chère Drienne, et je compte bien que tu ais fait de même pour moi , pour nous ici. Ensuite, les gens prenaient leur tour, et il y a eu Adoration toute la nuit. Le samedi nous avions en plus, décoré pour le grand jour de Pâques. L’église ne pouvant pas contenir tout le monde. Est-ce que tu as réussi à faire faire des grimaces à Cécile ? Françoise a toujours une petite larme ? Et Monique ne s’émotionne pas vite elle . Je parie que Cécile connaît déjà le chemin de la taillée, Marie est-elle toujours aussi petite mangeuse ? Je dois m’arrêter ma chère Drienne, mais je te retrouve bien vite. Marie- Georgette fait toujours la classe à Paulx? Et ses fréquentations est-ce que ça marche ? Que disent Manuel et Marie p ? Nous attendons la visite de Monseigneur, Il avait promis déjà après Noël . Les événements ont dû en décider autrement. Au revoir, ma chère petite sœur, de nouveau à Wanoni , mais chaque jour je prie pour toi et je t’embrasse avec toute mon affection . Georgette Wanoni fin 1961 Bien Chers tous, Ma dernière lettre, j’espère vous sera arrivée aux environs du premier de l’an. Je reviens vous trouver avant la fin des vacances. Et cette fois vous dire avec quelle joie je viens d’accueillir deux lettres du Pey ! Ce n’est pas un régal de tous les jours… Celle de Manuel et celle de Marie-Georgette, bien que la sienne soit datée de Saint Lumine. Et puis tout un courrier de Françoise et une de Marie de Torfou, De Drienne, avec petit Jean et Marie G, leur première ( Annette devait être trop occupée avec sa filleule, peut-être) une autre lettre de Titine. Elle m'écrit de temps en temps . On s’aimait bien toujours. Ne l’avez-vous pas revue depuis notre visite ? Enfin, ça été une vraie fête, je vous assure, j’ai pris tout mon temps pour les lire, un vrai moment de vacances . La prochaine fois, ce sera peut- être le tour de Manuel et de Marguerite ?… que j’ai été contente de lire Manuel et Marie- Georgette. Il me semblait vous voir tous trois faisant la veillée, bavardant au coin du feu, Manuel et Marguerite. étaient sans doute montés avec les enfants. Cela me fait encore revivre mon séjour « chez nous ». Quant à nous, nous nous sommes étendues un petit moment Sœur Marie Méthoda et moi , c’est une Yougoslave cette fois ma compagne. Les enfants dormaient, et c’est curieux, comme au son de la cloche ils sont vite réveillés pour cette occasion. Nous avions une grand-messe chantée par les enfants, suivie d’une messe basse, et à 9h grand messe chantée encore. Il faisait beau temps , contrairement aux deux années précédentes, la pluie, sans arrêt, les rivières débordées, Aussi, très peu de personnes avaient pu venir pour la fête. Mais cette fois, il y avait grande assistance, c’était même presque la sécheresse pendant plusieurs semaines. Ces jours-ci nous avons tout de même eu un peu de pluie. Heureusement car les plantations commençaient à sécher vraiment , ce sont toujours les mois les plus chauds de l’année. Il y a longtemps que je n’avais eu tant de plaques d’éruption par la chaleur. Ce n’est pas grave, et vous, c’est peut-être des engelures !… Vous aurez été toute une réunion aux fosses le jour du premier de l’an. Je m’étais imaginée vous voir tous réunis au Pey ce jour là. Comment va la mère Victorine ? Elle aura eu fort à faire pour cajoler tous ces enfants :les enfants de ses petits-enfants… Il n’y en a pas beaucoup qui arrivent à cela. Combien en a Bernard maintenant ? Drienne est-elle allée aussi ? Je voulais vous dire, que je crois que même si vous remarquez que sa maladie progresse, je crois que ce serait mieux de faire devant elle, comme si vous ne le remarquiez pas. Cela lui ferait encore plus de peine, pauvre petite Drienne , même si elle essaie de ne pas le montrer. Et elle en souffrirait davantage, s’inquiéterait et cela ne serait pas bon pour son mal. Soyez toujours bien bon pour elle. Nos enfants sont partis en vacances dès le lendemain de Noël cette année mais 6 sont restées avec nous pour le travail, car cuisine, lavage, nettoyage, etc. restent toujours . Après le départ de tout ce monde, Il y a eu de quoi ranger, comme vous pensez : livres, cahiers, , habits… les habits de tous les jours étaient presque tous déchirés. J’ai travaillé bien des jours à les mettre en ordre. J’aimerais les voir propres au moins à l’église et pas trop en loques, ce ne serait pas une manière de leur enseigner le respect pour l’église , pour la messe, les sacrements… C’est assez difficile, elles sont mal montées en habits ici. Et il va falloir préparer la rentrée. Maintenant, ce sera le 14 février, nos vacances sont plus longues que les vôtres. Cette fois, Marie-Georgette doit avoir repris sa Mobylette. Je suis contente de ce que tu me disais dans ta lettre, Marie-Georgette… Et Marie et Thérèse, la route de Saint-Étienne…dépêche-toi d'apprendre à écrire, Marie, pour m’envoyer une petite lettre de temps en temps. Dis à ton papa et à ta maman de t’aider un peu, Quand prendrez-vous donc une petite photo de tout le monde avec les nouveaux, ou plutôt les nouvelles arrivées. Que de filles tout de même ! Enfin, c’est bien mignon, les filles… Enfin il reste encore espoir… Petit Jean Emmanuel doit avoir bien changé, depuis que je l’ai vu. Pour ne pas trop gribouiller, je m’arrête. Vous disant de nouveau bonne année, bonne santé, le paradis à la fin de vos jours. Ce souhait contient tout n’est-ce pas ? Chaque jour, je parle de vous tous au Bon Dieu, et lui demande de vous bénir. De bénir tous vos travaux. Au revoir jusqu’à après Pâques sans doute. Je vous embrasse avec toute mon affection. Georgette Dites bien à Samuel, que je pense à lui, que je prie bien pour lui. Surtout et j'espère qu’il se remettra bientôt. A meuni , Marie Voisin, Henriette, à la Martinière, que j’oubliais. Dites-leur mon affectueux bonjour. Je ne les oublie pas. Nous avons maintenant trois petites Sœurs Indigènes, il y a eu une grande fête a Vutulaka Visale le 8 décembre. Sept novices faisaient Profession dont deux : Victoria et Melania, les filles que j’avais emmené d’ Avuavu au Noviciat, juste avant de partir en France. Monseigneur Aubin fêtait ses 25 ans comme Evêque, Mère Marie Irénée, ancienne régionale, son Jubilé d’or . Il y avait tout un tas de gens… Ils ont chanté, dansé, en l'honneur des Jubilaires .Monseigneur Stevenberg est de retour de son long voyage de Hollande- Amérique. Nous attendons sa visite pour bientôt. Wanoni Bay 30 janvier 1961 à Soeur Anne de St Barthelemy /carmel/75 rue pasteur/ cholet Bien chère Sœur, J’aurais voulu venir plus vite vous remercier ainsi que Sœur Marie de l’eucharistie de vos deux bonnes lettres de fin octobre arrivées le 19 janvier. Il faut beaucoup de temps pour arriver jusqu’à Wanoni Bay . Cette île est la plus éloignée d’ Honiara , le centre et la capitale des Salomon. Il y a bien la Station du gouvernement à 2h d’ici, et c’est ordinairement là que nous vous envoyons notre courrier.(à moins qu’il ne vienne un bateau sur place.) mais à Kira Kira.( c’est le nom de la Station du gouvernement.) Il n'y a pas de bateau bien régulier pour Honiara, par moment, il y a assez souvent d’occasion . Il se peut que nous soyons une quinzaine et plus, sans aucun moyen d’expédier ou de recevoir, Il y a la pleine mer à traverser et elle n’est pas toujours bonne. et le courrier peut traîner à Kira Kira. Enfin, c’est pour vous expliquer un peu pourquoi les lettres sont souvent si longues à se rendre à leur destination. Je suis contente, Chère Sœur Marie de l’eucharistie, que vous ayez bien reçu l’enveloppe avec les timbres. J’espère que vous aurez reçu aussi le petit paquet envoyé étant à Tanagai. Vous savez , chère Sœur, j’ai bien davantage à vous remercier, c’est si peu quelques timbres, en comparaison de tout ce que nous devons aux prières de nos chères Sœurs du Carmel…. Il semble que Noël, cette belle fête, toujours si touchante, soit à peine passée ! Grand- messe chantée à la messe de minuit, suivie de messe basse. A 7h30 encore messe chantée . Les enfants ont vraiment chantés de tout leur cœur, Jésus a dû être content. Il faut bien des exercices, et il faut s’y prendre à l’avance, mais c’est surprenant comme ils attrapent bien , surtout les filles, les chants latins : messes etc . Dans la matinée, je fis une petite distribution à toutes. Le plus beau et le plus apprécié aussi ce fut un beau chapelet. Reçu de chez nous , envoyé par Marie. Chacune une aiguille, un petit rouleau de fil et une belle image. Vous vous souvenez, ma Révérende Mère, du gros paquet que vous aviez envoyé à Sœur Marie Thaddée et à moi. Étant encore à Sainte-Foy, il m’en restait encore pour toutes , je leur ai dit qu’elles venaient des chères Sœurs Carmélites de France . Des chères Sœurs comme sainte Thérèse de l’enfant Jésus , et de dire une petite prière pour elles. Tout le monde était content . Le lendemain, ce fut le départ en vacances : nos grandes et uniques vacances. 6 ont fait le sacrifice de rester à nous aider. Et elles s’avancent déjà, le temps passe trop vite. Après le départ, il y avait tant de choses à ranger, beaucoup à rafistoler, par exemple, les habits des enfants , etc .. Le Père est arrivé un jour chargé de pantalons , malheureusement pas faits sur-mesure et à fixer… Il savait que c'était le bon moment, lui aussi… Finalement, il y aura peut-être trop de choses qui attendaient… C’est encore heureux, nous n’aurons pas l’ennui de ne savoir quoi faire n’est-ce pas ? Je me réjouis de savoir que deux postulantes , peut-être trois maintenant, sont entrées à notre cher Carmel de Jésus. J'en remercie bien le Seigneur. On disait que ces dernières années il y avait beaucoup moins de vocations pour le cloître . Ici j’ai la joie de vous annoncer qu’une de nos grandes filles vient d'entrer au Noviciat des Petites Sœurs Indigènes. Je vous recommande sa persévérance, chères Sœurs. Le 8 décembre, Il est une grande fête à Vutulaka -Visale. Vutulaka c’est le nom du Noviciat. C’était la Retraite commune de toutes nos Petites Sœurs Indigènes. Il y a eu 7 nouvelles Professes . Dont deux de nos filles d ‘Avuavu que j’avais emmené au Noviciat juste avant de partir en France. Et savez-vous quelles étaient 58 réunies : Professes, Novices et Postulantes . Les deux plus anciennes fêtaient aussi ce jour-là leur Jubilé d’argent. C’était beau à voir. Et un bon jour spécialement pour Monseigneur Aubin , qui a tant fait pour cette petite Congrégation. Elles ne sont pas prêtes à se gouverner elles-mêmes encore. Mais il faudra que ça vienne dans un avenir le plus prochain. Je dois m’arrêter en vous priant d’excuser ce vilain griffonnage , en vous disant union de prières. Je vous recommande toujours nos écoles : l’espoir est dans les enfants, Priez pour que je réponde à ce degré de Sainteté auquel le bon Dieu nous destine. Je vous dis, chères Sœurs , ma bien fraternelle affection et toute ma gratitude toujours pour toutes chères Sœurs du Carmel .Vous avez dû offrir bien des mortifications durant ces mois d’hiver . Comment vont les rhumatismes ? Pour moi ça va bien. Monseigneur Aubin ne va pas fort. Bien à vous, Jésus Marie Joseph Soeur Marie de Loyola J’ai reçu une lettre de Marie, chère Sœur Anne, écrite à Noël. Elle venait d’avoir une bonne grippe, mais commençait d’aller mieux. Oui, je suis heureuse d’avoir une si bonne petite sœur. Peut-être ira-t-elle vous voir cette année. Oui prier aussi pour elle, c’est si bon de s’aimer dans l’Amour du bon Dieu. Comment vont vos deux sœurs ? Sont-elles toujours au même endroit ?