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TOME 3 1956 Avuavu le 01/01/1956 Ma bien chère petite sœur, Sur les ailes de la pensée, j’arrive près de toi, et en t’embrassant avec toute l’affection que tu sais, je viens te souhaiter une bonne et heureuse année. Bonne santé, le Paradis à la fin de tes jours. N’est-ce pas que c’est bien le meilleur souhait !… Je n’ai que quelques minutes à passer avec toi, tout à l’heure, ce sera la Bénédiction, il était déjà tard ce matin quand la messe a été finie, et après déjeuner, les enfants et presque tous les gens qui avaient assisté à la Messe, sont venus jusque chez nous pour nous souhaiter bonne année. « Happy New Year Sister ». Ils aiment sortir les quelques mots d’anglais qu’ils savent. Ensuite , j’ai à peine eu le temps de commencer quelques lignes à Marie que le Frère (il y a un Frère Coadjuteur ici à la Station pour les bâtiments) puis le Père, sont arrivés pour nous présenter leurs vœux de bonne année, et ils étaient tellement bien partis pour la causette, que leur visite a durée plus de deux heures . Ensuite, il fallait descendre à la cuisine, nos deux petites cuisinières ne savent pas tout faire toute seule. Pour que ce soit vite fait, nous sommes allées toutes deux Soeur Marie Gérald et moi, mais quand même, avec tout cela, la journée a été vite passée. Mais je voulais au moins vous faire un petite visite à toi et à Marie en ce jour du premier de l’an. Je la finirai un autre jour car il faut que je te laisse, la cloche sonne pour la Bénédiction. Je vais penser à toi et demander de te bénir aussi. À bientôt 12 janvier : Il m’a semblé vous voir tous réunis toute la famille.Les enfants doivent être heureux d’avoir de petites vacances.. Marie-Georgette aussi a dû venir à la maison pour quelques jours, est-elle bonne fille ? Gentille ? Tu ne me parles guère d’elle, J’ai été surprise sur la photo de la voir déjà si grande. Et toi comment vas-tu ? Comment allez-vous tous ? Comment se porte Marie P maintenant ? Et comment ça marche avec Marguerite ? Êtes-vous allés voir Marie dernièrement ? Je n’ai pas eu de ses nouvelles depuis deux mois. Elle a dû être bien occupée, mais j’espère avoir une lettre d’elle au prochain courrier. Ici, tout s’est déroulé à peu près comme chaque année beaucoup de monde . Grand-messe chantée par les enfants, Cantiques de Noël, dont la plupart sont en français, chantés par tout le monde de toute leur voix. A l’occasion de la fête, nous avons beaucoup de visiteurs. Surtout nos anciennes filles mariées au loin et que nous ne revoyons guère qu'à ces grandes fêtes là . Je viens de préparer un paquet à ton adresse, avec de beaux pagnes de couleur pour les filles, un pour Marie-Georgette et les autres pour les filles. J’ai une petite corbeille pour petit Jean. J’ai pensé que cela pourrait leur faire plaisir. J’aurais voulu mettre une petite chose pour toi, mais je n’ai rien je pense, qui pourrait t'intéresser. Mais je te charge de la distribution du contenu, si une des petites corbeilles te plaît, prend la . Je vais mettre quelques photos dans la lettre de Marie que j’envoie par courrier ordinaire. Elle te les passera. Je dois m’arrêter. A bientôt de te lire. En attendant, je te retrouve bien souvent par la pensée et t’embrasse bien de tout cœur, comme je t’aime. Union dans la prière. Sœur Marie de Loyola Embrasse bien pour moi, Marcelle et toute la famille, en leur disant mon bien affectueux souvenir, avec mes meilleurs vœux et souhaits de bonne et heureuse année. Je ne les ai pas oubliés non plus près de l’enfant Jésus Avuavu le 07/10/1956 Ma bien chère sœurette, Ta lettre datée du 17 août m’est arrivée depuis déjà près de trois semaines, et si je m’étais écoutée, je t’aurais répondu aussitôt, vouloir et pouvoir il y a quelquefois fort loin mais tu me comprends , et je suis sûre, ne m’en veux pas. Dis-bien à Françoise et à Monique que leurs petites lettres me font aussi grand plaisir. C’est bien gentil de leur part. J’espère que tu auras reçu assez vite, celle que je t’avais envoyé de Visalé avant de commencer une autre Retraite. J’ai été bien contente de revoir Mère Marie Reine , elle m’a demandé de tes nouvelles et de vous tous. Dont elle garde un bon souvenir. Les soucis ne lui manquent pas, la pauvre, le personnel de la mission étant trop peu nombreux, les Sœurs sont trop surchargées de travail. Et les placements , difficile pour elle… Il a même été question de fermer deux Stations, mais comme Monseigneur en aurait été très peiné, il a été finalement décidé de les garder. Je ne me souviens plus, si je t’ai dit que Monseigneur Aubin fêtait son Jubilé sacerdotal : cette année, 50 ans de prêtrise !…Il se porte encore bien. Je suis allée lui faire visite après la fin de la Retraite . Il me demande toujours des nouvelles de toute la famille. Ces 15 jours en dehors de notre poste, des occupations ordinaires, nous a été comme un repos, bien apprécié, car après à peine une semaine de retour à Avuavu, juste le temps de se réinstaller, notre bande de filles arrivait, et il fallait reprendre les classes. Comme nous avions laissé à nos grandes la garde de la maison durant notre absence, nous n’avons pas trouvé tant de travail accumulé cette fois, et à notre descente de bateau, nous les avions là, toutes prêtes à nous aider. A notre arrivée, nous trouvions la maison propre et rangée. C’était plus agréable et reposant. Depuis, la vie a repris son cours ordinaire, et les journées sont toujours trop courtes pour tout le travail à faire. Aussi, le temps passe si vite, c’est presque effrayant parfois, et c’est ainsi , que si vite nous vieillissons n’est-ce pas chère Drienne. Marie ne m’a pas encore parlé de Bèbert, il va dire une Messe pour l’anniversaire de ses 20 ans de profession. Les vacances doivent être finies et elle doit de nouveau être bien occupée. N’êtes-vous pas allés la voir avant qu’elle ait repris ses classes ? Je ne me souviens pas si je t’ai dit que nous avions changé nos bonnets, et comme nous ne les avions pas encore fait avant de partir pour la Retraite, nous avons dû nous y mettre en arrivant a Visalé , et nous n’étions pas les seules , aussi, les machines étaient assiégées pendant quelques jours. Mère Marie Reine voulait que toutes nous ayons le nouveau bonnet pour commencer la Retraite , mais non plus quelques-unes les anciens et les autres les nouveaux. Je n’aime pas beaucoup le nouveau. J’espère que tu pourras me reconnaître quand même avec. La forme des robes aussi est un peu changée , Tu ne m’avais pas encore dit que tu étais malade . Ce n’est pas bien, je voudrais que tu me dises toujours quand tu as quelque chose. Le résultat de toutes tes inquiétudes et angoisses gardées pour toi seule, pauvre petite sœur, cependant d’après Marcelle, le médecin dit qu’il pourra enrayer la maladie. Ne te néglige pas et laisse-toi bien soigner. Quand tu m’écriras, dis-moi bien si le traitement t’a déjà fait du bien et ce qu’il en est, je vais bien prier à cette intention. A une autre fois, entre-temps je te retrouverai bien souvent par la pensée et surtout par la prière. Et t’embrasse avec toute l’affection que tu sais. Georgette As-tu déjà fait les vendanges ? Et as-tu eu une bonne récolte ? J’espère que tu n’as pas eu trop de peine et quelqu’un pour faire le travail. Mais toi n’en fais pas trop. Ces jours-ci nous avons quatre journaliers pour couper les arbres dans notre nouvelle plantation d’igname Avuavu le 09/12/1956 Bien chère petite sœur , Ai-je assez devancé pour arriver à temps et passer un petit moment près de toi en ce beau jour de Noël, je le voudrais, en tout cas, tu sais bien que par la pensée, je n’aurais pas manqué de te faire visite , ma bien chère Drienne . Et près de l’enfant Jésus, je lui aurais parlé de toi et prier pour toi, et puis nous arrivons encore à une fin d’année aussi, je viens en t’embrassant bien fort, de tout cœur te souhaiter bonne année , bonne santé ! Le Paradis à la fin de tes jours. Je ne peux pas trouver de meilleurs souhaits pour toi. J’ai été contente de trouver ton petit mot, daté du 16 août avec celui de Françoise, elle est plus gentille que Marie-Georgette, qui ne m'a pas écrit toute l’année. J’espère qu’elle se plaît bien à faire la classe. N’êtes-vous pas allé voir Marie avant la fin de ses vacances ? Dans ta dernière lettre, tu ne me dis rien de toi. Dis-moi bien si le traitement t’a fait du bien, et comment tu vas. je suis contente que vous alliez souvent au Pey , ensemble en famille. Je sais que Manuel et Marie P t’aiment bien. Les deux petites doivent bien les occuper, et tout le travail. J’espère que Marie P se porte bien maintenant. Est-ce que la mère Victorine vit toujours ? Marie P ne m’en a jamais rien dit. Si tu vois Marie Voisine de nouveau, dis lui bien mon affectueux souvenir. Il y a longtemps qu’elle ne m’a pas écrit. Elle est trop occupée à marier ses filles probablement. Ici rien de bien nouveau ces derniers mois, nous serons encore plus occupés avec l’approche des grandes fêtes. A la fin de cette épidémie, nous avons été fatiguées pendant quelques jours mais maintenant ça va.. Vous devez déjà commencer à sentir le froid. J’espère que ce ne sera pas trop rigoureux. Prends bien soin de toi, n'attrape pas de grippe. Soigne toi bien et ne te néglige pas. Je vais te quitter pour cette fois ma bien chère petite sœur. À l’approche de la fin d’année, j’ai plusieurs lettres qu’il me faut écrire absolument. Mais cela ne m’empêchera pas de te retrouver souvent par la pensée et surtout par la prière. Que l’enfant Jésus te bénisse bien chère petite sœur. à ses pieds, je déposerai les vœux que je forme pour toi. Prions bien l’une pour l’autre. Je t’embrasse bien fort avec toute mon affection Georgette 1957 Début 1957 Ma bien chère Drienne J’étais contente de trouver parmi ce dernier arrivage, un petit mot daté du 3 janvier, ainsi que les gentilles lettres des filles. Tu es sans doute là pour les encourager, mais c’est bien de vouloir faire plaisir. Tu leur diras que j’étais bien contente de les lire et des nouvelles qu’elles me donnent. En même temps, j’ai reçu quatre paquets envoyés par Marie. Avec de belles images, je suis contente, car ainsi chacun des enfants à son chapelet, il y avait aussi dedans des galons, une chemise d’homme que j’ai donnée au Père ( un vrai, déchire tout) et aussi de la « volacrine » des tissus qui viennent de Marcelle je crois .. j’allais oublié .. il faut lui dire que j’aimerais lui écrire, mais j’ai bien peur de ne point en trouver le temps. Aussi tu voudras bien le faire pour moi, et lui dire que je lui en suis bien reconnaissante. Je suis étonnée que tu n’avais pas encore reçu mes lettres , je t’ai écrit au moins trois fois depuis mon retour de Retraite. Enfin, j’espère qu’elles te sont arrivées maintenant.. Et comment vas-tu toi, ma chère petite sœur? En esprit, je vous ai vu toute la famille réunie pour ces belles, toujours douce fêtes de Noël et du premier de l’an….Tu as aussi fait une petite sortie aux fosses, c’est bien , et cela me fait plaisir. La mère Victorine doit vieillir, bien qu’elle ait toujours été forte et bien portante. Pauvre tante Joséphine, la dernière de nos tantes est partie à son tour. J’ai aussi eu une lettre de Marie datée de fin novembre. Elle était bien occupée comme toujours. Nous avons passé nous aussi de bonnes fêtes de Noël et du premier de l’An. Grand-messe chantée à la messe de minuit. Le dimanche suivant distribution de l’arbre de Noël, dont la préparation avait été un assez long travail, quand il faut compter jusqu’à 85 … Je n’ai pas besoin de te dire que durant tous ces jours de fête j’ai pensé davantage encore à toi et à toute la famille, et surtout prié pour vous tous, le jour du premier de l’An a été vite passé. La messe étant tard , ensuite les gens sont venus nous offrir leurs vœux. Puis ,lorsque tout le monde a été dispersé, nous nous sommes rendues au presbytère pour offrir nos vœux aux Pères . Nous n'y allons pas souvent, comme c’est plutôt eux qui viennent chez nous au moins à peu près chaque dimanche. Nous n’avons pas eu nos grandes vacances comme d’habitude les autres années à Noël. Comme les enfants étaient allés chez eux pour deux semaines au moment de notre Retraite, elles n’ont eu que 10 jours de vacances. Et ici, à la Station, et ainsi pour nous ce n’est guère de vacances, car même s’ il n’y a pas de classe, il reste toujours la surveillance de ces 85 enfants, et il ne reste guère de temps à nous. Enfin le bon Dieu nous donne la santé, c’est déjà un si grand bien, n’est-ce pas, ma chère Drienne. 29.– J’avais laissée ma lettre inachevée et ce matin, le bateau de la Mission arrive nous surprendre, m’apportant une lettre de Mère Marie Reine, et cette fois, je viens t’annoncer la grande nouvelle : Nous allons nous revoir cette année . Je dois quitter les Salomon en mai ( Je ne sais pas encore le combien ) pour Sydney, et de Sydney, nous prendrons un bateau pour la France, le 25 juin, avec des Sœurs Françaises, sur un bateau des Messageries Maritimes. C’est tout ce que je sais pour le moment, Mère Marie Reine doit venir me chercher ici bientôt, elle m’a dit sur sa lettre : « écrivez vite « chez vous » la bonne nouvelle » Tu voudras bien le dire au Pey, car je n’ai pas le temps de leur écrire aujourd’hui le bateau part dans quelques minutes . Alors je dois vite arrêter en te disant cette fois : a bientôt !!!! bien que j’ai encore de la peine à le croire . Prie pour moi, c’est un bien long voyage. Je t’embrasse, avec toute mon affection de loin encore cette fois, Mais bientôt vraiment. Georgette.–Sœur Marie de Loyola Wahroonga le 09/06/1957 Bien chère petite sœur Tu dois attendre d’autres nouvelles et elles ne viennent pas vite n’est-ce pas. Enfin me voici en route, puisque ,comme tu vois, c’est de Sydney que je t’écris. Mon départ a d’abord été décidé pour mai . Mais on a pas pu obtenir de place tout étant déjà pris, il a donc ensuite été repoussé en juin. Alors, c’est seulement le dimanche d’octave de l’Ascension que j’ai quitté Avuavu . Mère Marie Reine est venue me chercher, mais ce fut plutôt une triste visite, la pluie avait déjà commencé la veille . Elle arriva le vendredi vers midi. Sous la pluie, la pluie continua tout l’après-midi, puis toute la nuit… Le lendemain matin, samedi, nous nous réveillons avec la pluie qui ne cesse pas une minute toute la journée . On ne pouvait pas sortir de la maison, et avec cela, la mer n’était pas très bonne . Cependant, nous espérions avoir au moins la journée de dimanche. Les pauvres enfants qui avaient mis tout leur cœur a préparer leurs petits chants et scénettes pour cette visite de Mère Marie Reine, se sont contenter de lui chanter seulement leur” Welcome song” car sitôt après la messe, le capitaine envoya dire de nous préparer afin d’ être à bord le plus vite possible, parce que la mer devenait plus mauvaise, et il fallait se presser . Alors tu vois d’ici : vite les derniers préparatifs et, entre deux éclaircies, nous partons. J’avais hâte maintenant que le bateau soit en marche. « Regardez vos filles » me disait Mère Marie Reine… Après environ six heures de bateau, la mer était si mauvaise que nous nous arrêtons à un ancrage et passons la nuit dans un village dans une maison Indigène . Le matin ,de bonne heure , nous nous remettons en route pour Tangarare , puis Visalé, et enfin Tanagai . Je ne t’ai pas encore dit que j’emmenais avec moi deux postulantes pour Vutulaka . Tu devines qui ? Victoria oui, et une autre plus jeune Melania . Je suis sûre que c’est grâce à tes prières et à celle de tes enfants, car c’est aussitôt après avoir reçu la lettre dans laquelle tu disais que avec toi, les enfants avaient fait une neuvaine, qu’elle s’est tout à fait décidé , et l’autre Melania un peu après. Tout de suite Soeur Marie Gérald et moi nous avons dit “c’est cette neuvaine qui a fait le coup” . Maintenant, prie pour leur persévérance à toutes deux. Elles sont venues jusqu’à Tanagai , et ensemble, nous sommes allées faire une visite à Monseigneur et au Père de Theye , leur ancien curé . Melania, qui n’avait pas encore vu un car , a ouvert de grands yeux quand je les ai fait monter avec moi pour aller à Honiara . Et plus merveilleux encore, Mère Marie Reine a bien voulu les emmener à l’avion le jour de mon départ. C’est en effet le 4 juin au matin que je me suis envolée des Salomon . A part une Dame d’ Honiara et moi, tout le reste des passagers étaient du masculin. Nous avions plusieurs escales : les premières très courtes, comme Villa Lavella Buka, où je devais rencontrer Sœur Marie Blaise. Mais elle avait dû être trop tard à retenir sa place, en tout cas elle n’était pas là. Ensuite, c’était pour rencontrer le bon Evêque et, comme il y avait une demi-heure d’arrêt, il m’a fait monter à côté de lui dans son car et m’a emmenée chez les Sœurs, puis ramenée à l’avion. Ensuite, de bonne heure dans l’après-midi, nous arrivions à Lei ou je passais une bonne nuit chez les Sœurs du Saint Esprit. Là, nous changions d’avion, et nous nous envolions de nouveau le lendemain, vers 11 heures. Seulement ,dans la matinée, l’avion ayant été retardé de plus de 2 fois (a cause de la pluie). Ensuite, c’était Portmoresty (1h30 d’arrêt) puis un long vol de six heures jusqu’à Brisbane. Un autre long arrêt de plus d’une heure, et quelques heures plus tard, 3h30 environ. Nous arrivions enfin à Sydney au milieu de la nuit. C’était joli de là-haut la grande ville de Sydney, toute illuminée. Mais j’étais heureuse à la descente de l’avion de voir s’avancer vers moi deux de nos Sœurs venues me chercher.. Vite, les bagages et nous montons en taxi pour Wahroonga à une demi- heure. C’est là où nous avons une maison où sont nos Sœurs. Là, j'attends mon bateau pour la France. J’espère que Sœur Marie Blaise ne va pas tarder à arriver. La Sœur Procureur n’est pas encore sûre de nos places ,Soeur Marie Blaise et Moi via la Nouvelle-Calédonie. Elle n’aura la réponse définitive que le 15. Sinon nous partirons sur un bateau Italien. J’attends de savoir pour venir te l’annoncer immédiatement, c’est tout ce que je sais de notre voyage pour le moment. À bientôt. Le 19.– Nous venons seulement de recevoir la réponse définitive pour nos places, et je viens vite te mettre au courant pour pouvoir tout de suite envoyer ma lettre. C'est le 25 juin que nous devons quitter Sydney sur le Calédonien pour la Nouvelle-Calédonie, là , nous devons rencontrer les Sœurs des Vicariats français et nous embarquer ensemble pour la douce France. L’ennui pour le moment est que la Sœur Procureur a arrêté deux places et que Sœur Marie Blaise n’est pas encore arrivée. Et ne donne pas signe de vie. Si elle n’arrive pas dans deux ou trois jours, je partirai seule d’ici sur le Calédonien. Heureusement que nous serons un groupe de Sœurs , car le voyage est terriblement long par le Panama. Pense donc : presque deux mois entiers. Voici:Nouméa (Nouvelle Calédonie.) 28 juin au 1er juillet, Port Vila ( Nouvelles-Hébrides) 2 juillet au 11 juillet , Tahiti( 17 juillet au 23 juillet) Cristobal(canal du panama) 5 août , Curaçao 7 août ,Fort-de- France(Martinique) le 9 août Pointe-à-Pitre(Guadeloupe) le 10 août, Funchal (Madeira) le 18 août et enfin : Marseille, le 22 août. Un peu plus nous arriverons en retard pour vos vacances de septembre. Je peux penser pouvoir t’écrire de nouveau bientôt.. Le bateau est confortable, paraît-il ..je n’aurai pas le mal de mer , ni la fièvre et pourrai t’écrire . J’ espère en tout cas que tu sauras à peu près où je me trouve. Tu voudras bien passer ces nouvelles aux autres : à Saint Lumine, au Pey , à Bèbert j’ai reçu une lettre de lui juste avant de quitter Avuavu . Je ne leur ai pas écrit. À bientôt la grande joie de te retrouver et de nous retrouver tous ensemble. En attendant, union de prière. Je t’embrasse avec toute l’affection que tu sais. Prie pour moi. Sœur Marie de Loyola. (transmission du courrier par Soeur Marie Georgette en France ) Courrier : je reçois la lettre ce matin, et je me réjouis beaucoup de l’heureuse naissance chez Marguerite et Manuel . Ce sera un petit protégé de la Sainte Vierge. Né et baptisé au soir de sa fête il s’appelle? .Je vous envoie la lettre de Georgette reçue ces derniers jours .Son voyage se fait par le canal de Panama. Entre les deux Amériques . c’est pourquoi il est si long. Je me réjouis aussi du succès de Françoise. Chez nous on attend pour ce soir les résultats A Bord du “Calédonien” Le 30 Juillet 1957 Ma bien chère Marie, Mes biens chers Tous , Nous voguons depuis déjà une semaine vers le Canal de Panama ; La mer est très houleuse , et le bateau nous paye maintenant du tangage en règle , mais c’était prévu , paraît-il à cause des courants contraires qui existent entre Tahiti et le Canal . Aussi , tous ces jours ci, les petites Soeurs, comme d’ailleurs bien d’autres passagers s’abstiennent , bien entendu de tout exercice violent et restent bien sagement étendus sur leurs chaises longues , si cela peut vous intéresser nous voguons à 5275 latitude et 8617 longitude . Nous avons quitté le 23.Beaucoup de passagers sont montés à Tahiti , plusieurs marins aussi partent en congé . C’est plein partout . A la salle à manger ont été ajoutées plusieurs petites tables , de façon à utiliser chacun des plus petits coins et à ne laisser libre que juste ce qu’il faut pour circuler dans la salle . Nous sommes maintenant 8 Sœurs à bord , puisqu’une des Sœurs de Tahiti , une de Saint Joseph de Cluny , retournant en France , est montée avec nous . Nous occupons deux petites tables de 4 , également 2 cabines à 4 lits , les cabines se faisant vis à vis . Facile pour se rendre visite . Et même quelquefois, le soir nous nous réunissons pour faire une partie de jeu : aux cartes , ou aux dés , ou bien nous bavardons tout simplement . Durant la semaine nous avons eu à préparer notre programme du dimanche . Un monsieur nous avait demandé de l'aider à faire quelque chose pour que le dimanche ne se passe pas comme les autres jours . Aussi, nous voyons donc pour les chants , deux répétitions durant la semaine , et faisons afficher l’heure de notre office du dimanche . A 9H (les protestants avaient leur service à 8H1/2 ) . Nous étions tous réunis avec les Catholiques du bord dans le grand salon de première classe . Ils étaient bien plus de 50. Une partie des prières de la Messe était lue par le Monsieur et l’autre partie chantée , comme le Kyrie , gloria, credo. L’après midi de nouveau , réunion vers 4H pour le Chapelet suivie d’un Cantique . Nous reprendrons Dimanche prochain et le jour de l’Assomption . Puisque nous les passerons encore sur mer . 1er Août - Nous avons passé l’équateur, selon l’habitude , au passage de la ligne , il y a eu la fête du Baptême , aussi, hier , tout le monde était réuni en haut sur le pont principal où se trouve la piscine . Quelques uns étaient déguisés , le roi, la reine , étaient assis , debout gendarmes et ceux des passagers qui passaient l’équateur pour la première fois devaient comparaître et étaient condamnés à subir le Baptême , c’est à dire qu’ils étaient saisis par les exécuteurs et lancés dans la piscine . Jeu pas très dangereux , car tous n’avaient guère plus qu’un costume de bain et pouvaient nager comme des poissons . 3 AOÛT- Hier, l'après-midi , c'était la fête des enfants , ils étaient bien une quarantaine , tous costumés . D’abord défilé en chantant , danses et petits chants mimés . C’était charmant . La veille au soir, il y avait eu bal travesti pour les grandes personnes . Sans l’avoir vu , je suis sûre que ce n’était pas si joli. On fait beaucoup de fêtes en l’honneur du Commandant , parce que c’est paraît-il son dernier voyage . Le 9 AOUT -Enfin, mardi matin , un peu après minuit , nous arrivions à l’entrée du canal de Panama , nous étions donc en pays Américain l’’Amérique du Sud et le drapeau Américain était déjà hissé sur notre “Calédonien”. Comme on ne le passe pas de nuit , le bateau est resté au quai jusqu’à 6h. Pendant ce temps les passagers pouvaient descendre , et la plupart sont descendus , mais au milieu de la nuit, et malgré notre grand désir de les imiter, nous nous sommes contentées de monter un moment sur le pont , puis nous nous sommes mises au lit . A 6h , les Américains prenant maintenant charge de notre bateau , il commençait à avancer dans le canal . Le canal à environ 80KM de long et les 6 écluses doubles (qui élèvent les bateaux à 26 mètres au dessus du niveau de la mer, sont longues de 305 mètres et larges de 33m58. Quel travail cela représente , c’est formidable , mais je renonce à essayer de vous expliquer , c’est quelque chose à voir. La traversée du canal dura de 6H du matin à 2H ½ de l'après-midi , mais au moins , pendant ce temps , on ne risquait pas de prendre le mal de mer .. Depuis le canal jusqu'à Caracas nous avons la mauvaise mer . Les belles Antilles ne nous ont pas fait bon accueil , si bien que nous sommes arrivés hier seulement , à Turacar , avec un jour de retard . C’est une île industrielle , et très riche . Mais , l’odeur du mazout et de l’huile est presque intenable , l’île est aux Hollandais , nous n’avions que 5 Heures d’escale . Nous voguons maintenant dans l’attente joyeuse , nous approchons de « chez nous » . Demain , le 10 , nous arriverons à Fort de France (Martinique) et le jour d’après , à la Guadeloupe , ce sera mon dernier message sur mer . Puisqu’ensuite nous aurons 8 jours de mer, et 4 jours après seulement avant Marseille . Alors, de Sainte Foy, je vous écrirai pour vous dire le jour où je compte partir « chez nous » . Peut être que quelques jours seulement après mon arrivée . A très bientôt donc . Je vous embrasse avec toute l’affection que vous savez . Soeur Marie de Loyola . Prions bien les uns pour les autres n’est-ce pas . 1958 Sainte Foy- lès- Lyon le 09/03/1958 Bien chère petite sœur, bien chers tous Il m’a fallu demander une permission spéciale, aimablement accordée d’ailleurs, pour vous écrire aujourd’hui, ce petit mot, car nous n’ écrivons pas pendant le Carême , mais s’il y a une raison bien sûr, on permet volontiers . Je voulais vous demander : j’aurais des projections quand je reviendrai, pensez-vous que Monsieur le Curé, votre Curé, permettrait que nous passions dans sa Paroisse un dimanche à Saint Lumine ? J’aimerais que vous essayiez de savoir ce qu’il en pense. Tâtez le terrain, sans lui dire que j’ai vraiment demandé, car je préférerais savoir moi aussi avant d’arriver, ce que j’aurais a faire, et lui, s’il accepte, pourrais voir quel dimanche lui conviendrait le mieux. Et vous, que pensez-vous de cela ? Ce ne serait pas bien d’attendre le dernier moment pour lui en parler. Vous comprenez, alors voyez donc un peu pour ça. Au Pey , on ne m’a pas dit encore ce qu’avait trouvé Monsieur le Curé et ce qui était décidé pour le voyage de Lourdes. C’est par Monsieur Levesque.(et c’est peut-être toi qui lui a dit Drienne) que j’ai su que Sœur Marie Thaddée et moi aurions nos places avec le pèlerinage Nantais pour Lourdes. Il me dit qu’il était allé à Saint Lumine, qu’il t’avait vue, je crois, au cimetière, où tu étais avec les filles, et que tu avais dit que tu m’accompagnerais à Lourdes. Est-ce vrai ? Tu ne me l’as pas dit encore… j’en serais bien contente… mais ce sera un voyage fatiguant, et je ne voudrais pas que tu te crois obligée d’aller, tu comprends. Je viens d’écrire à Monsieur le curé de Saint-Étienne pour le remercier de s’être occupé de nos places. je ne l’avais pas fait encore, j’espérais une lettre de Manuel auparavant, et, comme elle n’arrive pas… C’est vrai qu’il doit avoir beaucoup à faire. Et comment vas-tu chère Drienne, et toute la famille, par ce beau temps froid ? Hier encore pendant la nuit, il a neigé et nous sommes en mars. Je vois les filles et le petit jean partir en classe chaque matin, brrrr ! Il fait froid hein! J’espère qu’au Pey tout le monde va bien aussi. Manuel(Père) est-il bien remis ? Et Marie ? Vous n’aurez pas eu de ses nouvelles depuis le carême, je suppose. Ici, notre programme a été un peu coupé, nous sortons d’une Retraite de huit jours, Retraite préparatoire à une Profession et à laquelle nous avons pris part. Après la cérémonie, nous étions toutes réunies Là-haut, chez les jeunes novices. Et le soir nous avons dîné ensemble. Elles sont aussi une dizaine de jeunes qui font des études avant de partir pour la Mission. J’ai oublié de vous dire qu’elles étaient trois à faire Profession donc trois SMSM de plus. Je reçois souvent des nouvelles des Salomon, Sœur Marie Gérald est à son tour en route pour le second Noviciat, en route pour l’Amérique. Je viens de recevoir une lettre qu’elle m’écrivait sur le bateau. Elle me dit qu’elle envoie trois colliers, ils sont en route, vous entendez les filles !… mais il en manquerait un, malheur ! Et petit Jean, qu’est-ce qu’il aura ? Mais j’arrête mon bavardage, ce n’est pas bien pendant le carême, hein….Et le temps passe, dans un mois, ce sera Pâques. Je pense que nous partirons d’ici pour « chez nous » le mardi ou le mercredi de Pâques, mais je vous enverrai un petit mot pour vous dire exactement. Donc, a bientôt, Marcelle et jean doivent faire les achats des belles toilettes pour Pâques. En attendant, je ne vous oublie pas dans mes prières et vous embrasse avec toute mon affection. Georgette–Sœur Marie de Loyola Sainte Foy-lès-lyon le 2 Février 1958 Bien chère petite soeur , Nos lettres de Noël avaient dû se croiser , merci de tes bons vœux ma bien chère Drienne . Et, cette fois, c’est toi qui m’as devancée, ce dont je ne suis point fâchée d’ailleurs , au contraire, car il me tarde toujours d’avoir de tes nouvelles . Ça encourage les filles aussi , bravo . C’est gentil, Françoise , et toi aussi Annette. Françoise écrit maintenant comme une vraie grande fille ,et Annette.. ça commence à venir … Merci à vous deux des nouvelles avec Tante . Comment vas-tu ma bien chère petite soeur par ce temps froid ? Je te vois préparant la belle flambée de sarment, allant et venant en faisant ton petit travail à la Taillée . Il te faut nourrir les vaches à l’écurie sans doute avec ce temps . Ça doit te donner du travail .. Ensuite , aider aussi Marcelle , tu as de quoi t’occuper . Ici aussi , nous avons eu de la neige et de la glace pendant 3 ou 4 jours . C’était beau à voir, depuis tant d’années que je n’en avais pas vu.. Je ne sais pas ce que diraient nos petites Salomonaises si elles voyaient cela ..Le jour où il y en avait le plus épais c’était le jour de l’enterrement d’une de nos Sœurs , que je connaissais très bien , puisque nous étions de la même Profession . Le 1er Décembre elle arrivait par avion de Nouvelle Calédonie pour se rendre à Rome où elle était nommée quatrième assistante à la maison Mère . Elle ne devait jamais s’y rendre . Déjà très malade , mais sans que personne ne se doutât du mal qui la rongeait . Elle fût examinée , et les médecins déclarèrent le cancer du foie , qui gagnait même les intestins . Elle était d’une maigreur épouvantable, la pauvre , mais admirable de courage , elle n’avait d’ailleurs aucun soupçon de son mal , et croyait toujours pouvoir guérir . Cependant malgré tous les bons soins ,elle maigrissait toujours et baissait peu à peu .Pendant toutes ces semaines, alitée, elle ne se plaignait jamais . Elle s’est éteinte doucement . Le cimetière était tout blanc de neige ce matin là, le jour de l’enterrement . Ces jours-ci, il fait un beau soleil . Ce n’est pas très souvent à Lyon , où il y a presque toujours du brouillard , et un épais brouillard souvent , mais nous ne sommes pas à plaindre , puisque les appartements sont chauffés ,puis, nous sommes bien vêtues. Je vais finir par user ton tricot tu sais , et la combinaison et le gilet beige de Marcelle que je porte en dessous . J’ai moins la fièvre qu’au début, une fois le temps encore , mais l’alimentation y fait sans doute et quand je retournerai ça ira bien, j’espère. Ce sera vite là, le temps passe si vite . Oui, pour le voyage à Lourdes , j’ai demandé au Pey qu’ils parlent à Mr le curé pour s’assurer de places pour le voyage et de logement pour le séjour là bas. Ordinairement, c’est Mr le Curé qui s’occupe de cela , autrefois au moins . Il doit y avoir le train de pèlerinage . Et, n’y a-t-il personne de Saint Etienne ? Manuel qui m’a écrit n’en dit rien. Et à Saint Lumine ? Personne n’en parle . Cette année, avec l'affluence qu’il va y avoir , il faut s’y prendre de bonne heure pour les places . J’ai bien peur que ce ne soit déjà un peu tard . Mr Olivier m’a promis de me payer le voyage soit par train, soit par car . Mais, les frais d’entretien une fois là bas , Mr le curé prend des informations , j’attends maintenant du Pey la réponse . Je ne peux pas te dire, je ne sais pas encore combien de temps nous resterons dans la famille, ma chère Drienne, mais je pense que ce sera au moins un mois .Je suis contente que vous soyez allés voir Marie, seulement tous ensemble comme cela , tu ne peux guère parler avec elle . Mais, bien sûr , il faut profiter de la voiture . Il n'est pas facile de savoir à propos de sa santé . A-t-elle assez bonne mine ? Je dois te quitter pour le moment , ma chère petite soeur , mais je te retrouve souvent, tu sais , sans que tu le saches . Je voudrais bien t’écrire encore plus souvent , mais c’est le temps qui manque Je t’embrasse , bien chère petite sœur avec toute l’affection que tu sais . Georgette Dis une petite prière pour moi , toi aussi , de temps en temps , et fais prier les filles et petit Jean .J’ai parlé à la Révérende Mère , pour mon testament, je n’ai rien fait encore . Elle m’a dit de prendre mon temps . Je le ferai après mon retour de « chez nous ». Sainte foy- les- lyon ce 17/06/1958 Mes bien chers tous , Le jour du départ approche, tous les bagages sont déjà partis, exceptée chacune sa petite valise. Mais avant de quitter la France, je veux encore vous faire une petite visite, et vous dire mon dernier au revoir… Je remercie le bon Dieu de se revoir, de si bons moments passés en famille. Merci à tous, de tous les témoignages d’affection et de dévouement, que chacun de vous m’avez toujours prodigués…Ce souvenir est pour moi le plus précieux et le plus cher de tout ce que je pourrai emporter de France… Je pars, heureuse de vous avoir vu…de vous avoir vu tous bien unis entre vous. Vous aimant , et vous entraidant , et je trouve que c’est ce qu’il y a de meilleur sur la terre, et qu’ainsi , on peut vivre heureux et dans la paix. Vous voudrez bien dire mon au revoir à Marie-Georgette, j’avais pensé lui écrire et le temps est passé trop vite. Maintenant que j’ai eu un nouveau contact avec votre vie, je vous retrouverai mieux et souvent chacun dans vos occupations. Même petit Jean et les filles, allant à l’école, et bientôt aussi Marie Charriau… Thérèse et petit Manuel qui bientôt va ouvrir ses ailes, rôdant autour de la maison…J’aime à penser aussi vous trouver toute la famille réunie chaque soir, à la cuisine, pour réciter tous ensemble trois Ave Maria, avant de vous séparer pour aller dormir. Au Pey ce serait aussi un moyen d’aider, votre Néné, qui, lui, tout seul, ne pense peut-être même pas à dire la moindre prière. Et puis, nous oublierons les distances, elles n’existent pas pour le monde des âmes, car par la pensée, la prière et l’affection, nous restons toujours très près et très unis. Nous partirons d’ici vendredi matin par le train de sept heure pour Marseille. Nous nous rendrons chez les Sœurs et nous coucherons la. Le lendemain, samedi, nous nous rendrons au port vers 1 heure de l’après midi pour nous occuper de faire prendre nos bagages à bord, Le bateau doit lever l’ancre vers quatre heure mais souvent le départ est plus tard qu’annoncé . Alors , au revoir, si ce n’est pas sur cette terre, ce sera dans la maison de notre Père. En attendant, au revoir, en route pour les Salomon où je vous écrirai le plus souvent que je pourrai. Au revoir. Je vous embrasse tous et chacun bien fort. Avec toute mon affection. Sœur Marie, de Loyola Dites mon au revoir aux cousins et cousines, que vous pourrez rencontrer.