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AVUAVU 8/03/1953 Bien chère petite Marie- Georgette Je ne veux pas tarder plus longtemps à venir te remercier de ta bonne petite lettre, que j’attendais, tu sais, et qui m’a fait un si grand plaisir. Aussi, cette fois, c’est à toi que j’adresse ma lettre. Et ce sera une bonne occasion pour aller voir Tante Marie lui porter la sienne n’est-ce pas? Tu dois être bien contente, j’en suis sûre, de la savoir tout près et de lui parler de temps en temps . Et te voilà une grande pensionnaire, j’en suis bien contente. Ton papa et ta maman, on fait un gros sacrifice, je le sais, en voulant bien que tu les quittes , puisqu’ils restent maintenant seuls avec Manuelo . Mais ils savent que c’est pour ton bien et ils ont raison . Plus tard, tu le comprendras mieux, et en sera heureuse, en même temps que reconnaissante envers tes chers parents. Je suis sûre que tu es déjà toute habituée à la vie du pensionnat et que tu t’y plais bien. C’est intéressant les études, n’est-ce pas ! Les trouves-tu très difficile ? Peut-être au commencement, mais après ça ira bien. Quand tu m’écriras la prochaine fois, raconte-moi donc une de tes journées de pensionnaire. Pour moi, déjà quelques semaines que je suis de retour à notre cher Avuavu , Soeur Marie Gérald et moi, la même Sœur qui était auparavant avec moi. Nous attendions ce moment depuis bien longtemps, et nous sommes si heureuses maintenant d’être de nouveau à notre poste . Depuis ce temps, nous avons tant à faire , le temps est passé trop vite. Les premiers jours, il a fallu nous installer un peu, puis comme le Père était seul pendant des mois, il y avait beaucoup de lavage et de repassage, et aussi quelques travaux de couture précis à faire. Quelques-unes de nos écolières sont déjà arrivées, et nos plus grandes nous aident bien. Nous n’avons pas encore commencé les classes, ce sera seulement pour la semaine prochaine. A cause de la nourriture, nous ne pouvons prendre qu’un petit nombre pour commencer, puis peu à peu, nous augmenteront le plus que nous pourrons. Je compte bien sur tes prières pour m’aider pour cela. Ma chère petite Marie-Georgette nous voudrions pouvoir avoir beaucoup d’enfants à l’école pour les instruire. C’est si important surtout pour leur instruction Religieuse. J’aimerais bien bavarder plus longtemps avec toi , ma petite Marie- Georgette, mais le devoir m’appel ailleurs . Et cela ne m’empêche pas de penser souvent à toi et à tous ceux que j’aime tant. Embrasse bien pour moi, ton papa et ta maman et ceux de la famille que tu verras. Je voudrais bien leur écrire aussi, mais c’est la première fois depuis notre retour que je m’assied pour écrire, à toi et à Tante marie. Bientôt, tu vas être contente de partir en vacances pour les fêtes de Pâques, pour combien : 15 jours? Est-ce que ton grand parrain va venir te chercher en moto ?Tu n’as pas la frousse de monter avec lui ? Va-t-il très vite ? Embrasse-le bien pour moi et dis-lui de m’écrire. Alors au revoir, bonne fête de Pâques, prie bien pour ta petite tante. qui t’aime et t’ embrasse bien de tout cœur. Tante Georgette Tu demanderas à Tante Marie de te traduire, ce qui est écrit plus haut en anglais, c’est une carte de Noël mais ce sera pour Pâques. Ça ne fait rien n’est-ce pas ! J’ai mis ta petite photo de première communion avec l’image dans mon Missel . Je la retrouve chaque matin. Embrasse bien tante Marie pour moi. Embrasse bien aussi tous les Saint Luminois quand tu les verras AVUAVU 17 /05/1953 Ma bien chère petite sœur, Je laisse tout cette fois, et m’échappe un petit moment pour venir à nouveau te faire une visite. Par la pensée, je t’en fait si souvent, mais alors pour celle-là, je n’ai pas besoin de m’arrêter. J’avais déjà pensé t'écrire à Paris, mais avec les gens venus pour la fête (dont beaucoup nous ne les avions pas encore vus depuis notre retour), nous avons été envahis par les visiteurs et visiteuses. Et le temps a été vite passé . Beaucoup de nos anciennes écolières sont venues demander à rester à l’école, mais nous ne pouvons prendre qu’un petit groupe pour commencer et je préfère en garder parmi nos grandes qui pourront mieux nous aider pour les travaux de maison, la cuisine, et le reste. Chaque lundi, elles font tout notre lavage de linge des Pères et le nôtre. Le lavage du linge d’église aussi et elles font cela très bien. Elles aident aussi beaucoup au repassage. Naturellement, il faut d’abord leur montrer, les enseigner, mais ensuite, elles nous rendent de grands services. Sans elles, nous n'arriverions jamais à tout faire. Et toi, ma bien chère Drienne, comment vas-tu ? Comment as-tu passé les fêtes de Pâques ? Réunion au Pey peut-être ? A moins que tu ne sois à Torfou . J’ai entendu parler des bonnes tartes aux pommes que tu réussis si bien et qui sont fameuses… dont tu régales la famille quand vous allez voir Marie et presque chaque dimanche. Dommage que je ne peux pas réclamer ma part, je vois avec plaisir que tu es toujours la même, aussi dévouée et aimant à faire plaisir aux autres,. Je te remercie des croix que tu avais envoyées à Marie pour moi. Je trouverai bien à les utiliser pour les enfants et, en même temps, cela te vaudras quelques prières de leur part . Dans ce même paquet, il y avait de beaux morceaux de soie pour le tabernacle. J’en ai déjà fait et je voudrais que vous voyez comme ils font joli . Ils me font encore davantage penser à vous en regardant le Tabernacle, puisque c'est grâce à vous. Manuel et toi, avec Marie, qui peuvent m’envoyer ces choses. Ce ne sera pas perdu pour le ciel. Et comme je ne peux pas vous rendre ce que vous faites pour moi, c’est cette pensée qui me réjouit. Tu fais bien de te débarrasser un peu de ce train . C’est beaucoup trop pour toi. Surtout tu n’es heureusement pas obligée de travailler si dur. J’espère que Manuelo continue à bien t’aider avec ton travail . Est-ce que ça marche ses amours avec Mademoiselle Leroy? L’as-tu vu maintenant ? Comment la trouves-tu ? C’est peut-être ce qui sera le mieux pour Manuel et pour vous tous . Comme cela, il resterait probablement à la maison et parmi vous. Et chez Marcelle : comment va-t-elle ? Et toute la famille ? qui est ce numéro cinq sorti en ce début d’année ? Elle a de la chance de t’avoir tout près, surtout avec Jean si souvent parti. Au moins elle est tranquille quand elles sont avec toi. Et les petites aime bien aller trouver tante, même petit Jean .Tu les gâtes peut-être un peu. j’espère que tu continues à aller coucher chez eux. Je ne veux pas penser que tu restes seule la nuit . Et Marcelle et Jean non plus . Enfin, je ne voudrais pas t’influencer, c’est toi qui sais mieux ce qui te convient . Tu voudras bien dire à Marcelle que je ne les oublie pas, et bien que je serai contente d’avoir un petit mot d’elle , je comprends bien qu’elle ne peut guère trouver de temps pour écrire . Embrasse les bien pour moi en particulier Françoise ma petite correspondante . J’ai sa petite image dans mon Missel . Dis lui bien de prier pour moi et pour nos écoles . C’est une de nos œuvres les plus importantes. Prie un peu pour moi. Toi aussi n’est-ce pas. J’ai notre petit homme Stefano qui me donne des distractions . Il parle tout le temps., Passe et repasse devant ma porte en posant toutes sortes de questions : « Est-ce que la Cloche va bientôt sonner ? Tu vas bientôt m’amener à l’église ? Etc. » il n’arrête pas. Sa mère est morte et on nous la rapporté . Il avait huit mois. Il a maintenant trois ans. Étant avec nous, il est beaucoup plus éveillé et déluré que les autres enfants de son âge. Il est bien intelligent aussi.. Sœur Marie Gérald, ma compagne, me dit de t’envoyer son bonjour et quel prie pour toi . A bientôt ma chère sœurette. Je t’embrasse de tout mon cœur, comme je t’aime. Georgette AVUAVU 9/08/1953 Ma bien chère petite sœur. Dans ta dernière lettre d’avril, tu me disais n’avoir pas reçu de mes nouvelles depuis bien longtemps. Tu n’avais pas encore reçu ma lettre de mars, depuis, tu as du recevoir celle de mai et, j’espère que tu ne tarderas pas à recevoir la petite carte lettre que je t’ai envoyé par le retour du « Lina Maria » qui m’avait apporté ta lettre du 18 avril. Ton enveloppe par avion n’était pas timbrée pour cette voie. J’étais contente de pouvoir t’écrire ce petit mot tout de suite pour te rassurer sur le sort des deux derniers paquets : l’un contenant des gâteries.: Petits-beurre, chocolat et l’autre, la montre avec trois bracelets, un livre de chant …. Il est bien et je m’en sers déjà pour les chants pour la messe de l’Assomption. L’histoire Sainte en deux volumes va bien m’aider. Pour les explications que je peux facilement traduire en Salomonais , nous n’en avons pas encore dans cette langue. Souvent je la prends un petit moment pour lire le soir. A la récréation, je ne me souviens plus si je t’ai déjà mentionné le petit dessin de thabor . Il est fin, c’est joli. Tu voudras bien remercier pour moi, votre Chère Mère , je suis heureuse qu’elle soit bien remise maintenant. Et toi comment vas-tu ma chère Marie ? En ce moment, les vacances doivent battre leur place. J’espère que cette fois, tu n’auras pas eu à te plonger dans les rêveries de Rousseau, ou la poésie de Lamartine ou quelqu’autre ennuyeux devoir de français… et que tu auras pu en jouir pleinement. Il me tarde de savoir si tu es contente et si tu as été reçue . Et vos élèves ont-elles du succès aux examens ? Marie- Georgette garde une bonne place. Je suis contente d’elle. Je voudrais bien lui écrire un petit mot, si je peux trouver un petit moment. En tout cas, tu voudras bien lui dire combien sa bonne petite lettre m’a fait plaisir. Et de « chez nous », sont-ils venus te voir ? Et qui ? Encore toute la famille en même temps ? Drienne aimerait pourtant bien t’avoir à elle toute seule et pouvoir bavarder quelques bons petits moments avec toi. Pauvre Drienne ! Elle doit souvent se sentir bien seule dans sa petite maison de la taillée , seule , toujours avec le souvenir de Tanis . Elle continue d’aller coucher chez Marcelle. Je le préfère ainsi, ne penses-tu pas ? Je n’aimerais pas à la penser seule. Depuis tout ce temps, tu as aussi dû voir Manuel et plus d’une fois peut- être. Est-ce qu’il t’a amené mademoiselle Leroy plusieurs fois ?comment la trouves-tu ? Elle ne doit pas être trop timide pour aller déjà comme ça dans la famille. Que dit Marcelle? Est-elle aussi allée au Pey? Leur plaît-t-elle ? Et Manuel paraît-il, heureux et épanoui maintenant ? Et alors, son avenir serait : une fois marié de rester « chez nous. » Je croyais qu’il ne se plaisait guère, qu’il n’aimait pas beaucoup ce travail. Enfin tout dépend de ses attraits . Ne paraît-il pas penser encore au passé quelquefois, regretter ? Ne t’en a-t-il jamais parlé ? Drienne m’écrivait qu’une fois, en travaillant, Mademoiselle Leroy lui avait lancé qu'elle aimerait bien voir sa photo en soutane. Je me demande si Manuel a dû aimer ça. Je suis contente qu’ils aient pensé à faire cette Retraite. Que t’a-t-il dit depuis ? Je suis sûre qu’il doit en être content. Mais où l’a-t-il fait cette Retraite ? Et Monsieur Leroy ne s’est-il pas encore montré ? Il craint peut-être d’avoir l’air de vouloir faire pression. Et Marcelle a maintenant une petite Marie. Elle doit être bien occupée avec tout ce petit monde. Et son commerce? Ses jambes lui font-elles encore de la misère ? j’ai été contente de trouver les quatre petites photos de la petite famille de Marcelle . Françoise avec son grand sourire est bien mignonne. Elle ressemble beaucoup à Marcelle. Je trouve. Tous les quatre sont bien mignons. Et d'ici je ne me souviens plus bien de ce que je t’ai déjà dit dans mes autres lettres et je vais peut-être me répéter alors aies un peu de patience avec moi. Nous sommes toujours seulement toutes deux: Soeur Marie Gérald et moi et aussi, assez surmenées par moment : toujours mon même refrain, vois-tu. Et pourtant nous ne devons pas nous plaindre, puisque nos santés sont assez bonnes à toutes deux et nos bonnes grandes anciennes filles, revenues en classe. Dès notre retour, cela nous aide beaucoup. Deux d’entre elles viennent de se marier, mais nous restent encore . Deux surtout paraissent avoir toutes les qualités pour faire de bonnes petites Sœurs. Mais elles ne demandent pas à entrer au Noviciat. Nous n’avons encore que 20 filles à l’école . Il y a autant de garçons. C’est tout ce que nous pouvons prendre pour le moment, les locaux étant trop étroits, le dortoir est archi comble. La salle de classe : c’est notre véranda où le Père a installé bancs et tables. Tu vois la Station est loin d’être bâtie , tout ce qui a été fait jusqu’ici c’est du provisoire. Deux pauvres bâtiments faits avec des matériaux de fortune.– tirés du sable- enfin, juste pour nous permettre de revenir et pouvoir recommencer nos œuvres, et ensuite donner le temps de bâtir convenablement. Si tu voyais comme les Pères sont logés ! Misérablement ! Le seul bâtiment convenable est notre maison. aussi, le jeune Père l’appelle “le château des Sœurs” Mais c’est maintenant qu’on battit pour de bons, à commencer par notre église. Le Père de Theye travaille avec amour depuis plus de trois mois. Il travaille dur. Il a tellement hâte d’avoir une église convenable. Ce que nous avons en ce moment n’est pas digne . La nouvelle église va être jolie. Le père de Theye travaille bien, mais aussi il a vite perdu tout l’embonpoint qu’il avait gagné pendant ses vacances. Soeur Marie Gérald me dit quelques fois : “le Père de Theye il me fait peur., Il maigrit toujours “ Quand on lui dit, il rit, il répond qu’il se porte bien. Quel travail il y a à faire. Tout est à faire. Nous ne sommes pas prêt d’être installés comme autre fois , avant longtemps . Le Père de Theye a de beaux plans, mais il faudra du temps avant de pouvoir les réaliser. Et puis je ne sais pas si nous l’aurons longtemps à Avuavu . A leur dernière Retraite, il a été nommé Supérieur des Pères. Il est maintenant premier après Monseigneur et on commence déjà à chuchoter qu’il pourrait bien devenir notre futur Evêque . Il est bien reconnu comme un bon Prêtre et un bon Religieux et avec cela toujours aimable. Nous attendons sous peu la visite de Monseigneur. Il était venu nous conduire ici, mais il n’est pas encore venu depuis. Il revient du Congrès Eucharistique de Sydney. Il va bien maintenant et nous en sommes tous très heureux. Mais je reviens ici, à notre arrivée, nous nous trouvions comme un peu perdues . Autrefois nous descendions de bateau et quelques pas, et nous étions à notre Station, mais là nous avons dû avancer un peu dans les bois.. Oh ! pas loin , la Station est à peine a 10 minutes de la mer. Et encore les plans pour les nouveaux bâtiments seront encore plus près de la mer. Et ce sera peut-être seulement cinq minutes de marche. C’est assez près d’ailleurs depuis la tempête. Nous préférons garder nos distances… Et tu sais, je n’ai plus pour elle, autant de sympathie comme autrefois : elle nous fait peur maintenant. Pour préparer l’emplacement de la nouvelle Station, il a fallu débroussailler , couper de gros arbres dont les troncs énormes jonchent encore le terrain un peu partout, à l’amusement des enfants qui jouent à courir sur le bridge. Pour défricher et nettoyer le terrain et aussi pour la nourriture des enfants, le Père a fait planter par des travailleurs, de grands champs de patates douces , ce n’est pas si bon que celles de chez nous.. Tout autour du pays aussi des pelouses et chemins bordés de fleurs. Nous avons la verdure de nos champs , jusque devant notre maison . C’est du terrain neuf qui donne beaucoup . L’espoir pour nos écoles . Prie toujours pour cette intention . Je vais te mettre deux ou trois petites photos. C’est tout ce que j’ai pour le moment . Il me faut te quitter parce que comme chante quelquefois Soeur Marie Gérald “je vais où le devoir m’appelle bien qu’il en coûte à mon Coeur etc”. T’ai-je remerciée pour mes petits amis” les myosotis” que tu m’avais envoyé avec tes bons vœux de fête ? Le père me l’a souhaitée la veille au soir en me disant que sa Messe serait pour moi et pour tous les miens et à toutes nos intentions . Aussi j’ai encore pensé particulièrement pour toi et pour toute la famille. Marie- Georgette pourra aider un peu pendant ses vacances ? Je ne pensais pas qu’ils avaient encore tout ce train. Ils auraient presque besoin d’une trayeuse électrique. Et maintenant , je vais attendre une lettre de toi par le prochain courrier qui ne devrait pas tarder à arriver. Les occasions de recevoir et d’envoyer du courrier sont encore moins fréquentes qu'autrefois. L’ancrage est moins bon , et les bateaux de passage s’y arrêtent moins. 16 août – La lettre n’est pas encore partie. Pas d’occasion, nous venons de passer la belle fête de l’Assomption , bien simplement avec des messes chantées tout de même. Je t’embrasse tout comme je t’aime ma bien chère petite sœur. Soeur Marie de Loyola Je suis bien contente de ma petite montre.Elle marche bien, mais je n’ai pas encore réussi à changer les aiguilles. J’ai peur de briser en tirant trop fort. Je vais essayer encore , Merci encore , chère Marie . Je t’embrasse de nouveau. Avec toute mon affection. Tu voudras bien embrasser pour moi, Marie- Georgette et ceux de la famille que tu verras. Sœur Marie Gérald me dit de t’envoyer son bien affectueux souvenir 1954 Avuavu le 17/01/1954 Bien chère petite Marie- Georgette , Tant pis, si Tante Marie est jalouse . C’est à toi cette fois que j’adresse ma lettre . Des mois se sont écoulés depuis la dernière lettre reçue de Torfou. C’était en juillet. Marie me disait que toute la famille était venue te chercher pour les vacances. Tu devais être toute joyeuse. J’en suis sûre.Ces vacances ont dû être bien mouvementées, ça a été le grand événement, le mariage de ton grand parrain. Que d’excitations n’est-ce pas ? Françoise m’écrivait qu’elle était devant la mariée . Tout en blanc, une robe longue. Et toi ? Étais-tu aussi demoiselle d’honneur ? Que tu as dû être fière . J’espère que la lettre avec celle de tante ou tu me racontes tout cela sont en route et vont m’arriver bientôt. Et des photos. J’espère qu’on oubliera pas de m’en envoyer. Je suis sûre que tu auras bien prier pour ton cher grand parrain.. Pour tous deux. Est-ce que Marguerite est bien gentille ? L’aimes-tu bien ? Et maintenant tu reviens encore de vacances ? Les vacances de Noël . Quel cadeau t’a apporté le petit Jésus ? Je pense que tu auras pensé à moi près de la crèche, à nous, ici, Prier pour nos petits écoliers et écolières d’Avuavu . Ici ,Sœur Marie Gérald et moi, et tous les enfants, sommes allés à la Messe de minuit. Nous avions grand-messe chantée par les enfants. Et, plus tard, l’arbre de Noël pour les enfants. Le paquet que tante Marie avait envoyé est arrivé juste à temps, pour le garnir avec ce beau Chapelet, les jolis colliers , croix, médailles , les enfants étaient si contentes. Chacun avait son petit paquet. Même Stéphan , notre grand garçon qui vient juste d’atteindre ses quatre ans. J’ai déjà dû vous parler de lui, sa mère est morte à sa naissance et quelques temps après le Père faisant la visite des villages, vit ce pauvre petit être si misérable… Il n’avait que la peau et les os. Une voisine le nourrissait avec du lait de coco. Il nous le fit apporter à la Station, avec les bons soins de Sœur Marie Gerald, notre Sœur infirmière, il commence bientôt à grossir et il est maintenant fort et vigoureux, plein de vie. Aussi, il faut toujours le surveiller. On ne sait jamais ce qu’il va faire. Si tu le voyais en ce moment sur la véranda avec une caisse, et quelques planches, une pierre comme marteau, il tape dessus. Il dit qu’il est à bâtir une église. Il voit le père de Theye travailler à notre nouvelle église. Il assiste presque chaque matin à la Messe avec les autres enfants, au moins s’il est réveillé. Il surveille tous les mouvements du prêtre à l'autel , car souvent maintenant il joue à dire sa Messe , et cela avec un sérieux !… C’est ce qui est le plus intéressant. Il a huit morceaux d’étoffes , un grand, c’est la chasuble, un autre plus petit qu’il se met autour du cou, troisième plus petit encore qu’il se met au bras, Une fois habillé, il vient s'agenouiller , mains jointes , devant une table.. Dans sa pensée, l’hôtel ! Fait des génuflexions, salue jusqu’à terre sans regarder autour de lui , tout à son affaire , Pour Noël il a eu un cadeau que lui avaient envoyé les Sœurs de Visalé . Dedans, nous lui avions mis plusieurs petites bagatelles pour s’amuser. Il est allé chercher là-dedans et nous a surprises en le voyant prendre un gros gros bouton rond : l’hostie pour la consécration, car, le voilà qui fait la génuflexion, tient élevé dans ses deux petites mains, ce gros bouton avec ses deux doigts, comme il a vu faire le Père. Ensuite, il a une boîte en fer son Ciboire, avec ça il va le long d’une ligne, la table de communion et présente quelque chose à ses personnages imaginaires: il distribue la communion. C’est fini, il recommence ses saluts et ses génuflexions , avec de temps à autre des « Dominus vobiscum » ou « amen », mais, c’est parce qu’il fait tout cela si sérieusement !… Il est très réveillé pour un petit Indigène, et apprend très vite le cantique que nous chantons à l’église et il en sait déjà beaucoup. Soeur Marie Gérald et moi , nous disons qu’il pourrait peut-être devenir notre premier prêtre Salomonais . Il n’est cependant pas toujours si pieux et il faut se fâcher, et il est terriblement entêté. Prie un peu pour lui. Il y a un petit séminaire commencé depuis trois ans. Ils sont sept jeunes garçons qui commencent leurs études. Mais je finis ma longue histoire, je suis sûre que tu aimes toujours bien le pensionnat, les études, et que tu continues à toujours bien travailler, mathématicienne première classe. Peux-tu parler à Tante Marie assez souvent ? En tout cas tu iras la voir pour lui remettre sa lettre, car il y en a une aussi pour elle. Avec l’espoir de te lire bientôt, je t’embrasse bien de tout cœur comme je t’aime, ma bien chère petite Marie- Georgette, et ne t’oublie pas près de l’enfant Jésus . Prie bien pour moi, toi aussi, et pour nos petits Salomonais et Salomonaises demande à Jésus, que je réponde toujours mieux à ce qu’il attend de moi, et que je puisse le servir . Toujours bien affectueusement à toi, Sœur Marie, de Loyola Avuavu le 9/05/1954 Ma bien chère petite sœur, Les fêtes de Pâques sont passées depuis déjà des semaines. Pourtant je m’étais bien promis de te faire une petite visite durant les petites vacances qui suivent la fête. Seulement des vacances, nous n’en avons guère eu. Les enfants n’étant pas encore partis chez eux cette fois encore . Cependant , nous leur avons donné congé toute la semaine de Pâques,, mais ici, et pour nous, ce n’est pas tout à fait des vacances , car même si nous ne faisions pas de classe, il reste toujours la surveillance de tous ces gamins et gamines . Nous sommes allées deux fois en picnic avec elles, Sœur Marie Gérald et moi. Et puis, nous avons profité de quelques petits moments pour nous faire quelques coutures , nous en avions tellement à faire. Nous avons fait le plus pressé au moins, sans cela, nous n’aurions plus bientôt que des habits déchirés . Le nouveau Père, aussi, qui aurait besoin de pantalons. Le temps passe trop vite toujours, c’est que nous sommes toujours seulement toutes les deux, Sœur Marie Gérald et moi. Je ne sais pas quand on pourra nous envoyer du renfort. Trois Sœurs Américaines doivent arriver bientôt, mais il y a aussi d’autres Stations qui ont autant besoin d’aide que nous . Enfin, on verra, en attendant on fait ce que l’on peut. Nous comptons aller bientôt a Visalé en réunion pour notre Retraite, probablement en juillet. C’est pour cela que nous n’avons pas envoyé les enfants en vacances de Pâques, nous les enverrons plutôt à ce moment, pendant notre absence. Et toi, ma bien chère Drienne , que deviens-tu ? Je crois que tu as fait la paresseuse à m’écrire, ces derniers mois, je n’ai pas eu de lettre de toi depuis celle datée d’octobre je crois. Comment as-tu passé ces longues soirées d’hiver ? C’est vrai que les petites savent bien faire passer le temps, n'est-ce pas ! Mais, c’est toujours a tante qu’elles vont paraît-il, plutôt qu’à leur mère. Elles connaissent déjà ton dévouement et aussi elles aiment bien leur petite tante. Ils sont heureux de t’avoir. Pauvre Marcelle aurait de la peine à s’en tirer toute seule . Et les petites ne seraient pas si choyées . Et ils peuvent s’absenter, tu sais faire la Marchande…. Et tu t’y entends, paraît-il… Je te vois d’ici au comptoir. Que te reste-t-il maintenant de tout ton train ? Ces derniers temps, tu as dû être occupée aux vignes. J’espère que Manuel et Marguerite ne font pas les paresseux à venir t’aider. S’ils veulent se bâtir une maison cela va leur faire beaucoup de travail en plus. J’espère qu’ils en feront faire une plus moderne que la nôtre. Quand on battit c’est le moment de faire quelque chose de bien n’est-ce pas. Je n’ai pas encore le plaisir de connaître Marguerite notre nouvelle nièce, puisque je n’ai pas encore reçu de photos de noces . Depuis, Manuel (fils) ne m’a pas même envoyé un seul mot pour l’occasion . C’est vrai que, si loin, c’est à peine si on peut encore compter parmi les vivants. Et puis, ils sont jeunes et nous voilà, presque des vieux .Et pourtant, il ne me le semble pas. Et toi ? Je ne passe un jour sans demander à la Sainte Vierge que nous nous retrouvions tous, toute la famille, avec ceux qui sont déjà partis dans la maison de notre Père Céleste. Fais avec moi cette prière n’est-ce pas. N’es-tu pas aller voir Marie pendant les vacances de Pâques ? Je n’ai pas reçu de ses nouvelles, depuis sa lettre du premier de l’an. Elle a probablement toujours beaucoup de leçons à donner et guère de temps à elle. Je pense que vous n'allez pas beaucoup tarder à voir Monseigneur Aubin. Il doit être à Rome en juin pour les fêtes de Canonisation du Révérend Père Chanel , Prêtre Mariste, Martyr d'Océanie . Et alors, je suppose qu’ensuite,( car je ne connais pas son programme) il se rendra en France. Sa visite sera probablement courte, son séjour en France n’étant que de courte durée. Et comment va Bèbert ? Est-il bien remis de cet affreux accident ? Souffre-t-il encore dans la tête ? Je pense bien à lui et voudrais bien savoir comment il va. Ne vois-tu pas quelquefois Monsieur Levesque ?S’il vient à saint Lumine , il ira sûrement te faire visite. Au revoir pour cette fois, j’espère bien trouver une lettre de toi au prochain courrier, et toujours je te reste unie de cœur et de prières et ainsi, malgré les distances nous restons toujours bien près l’une de l’autre , et je t’embrasse avec toute mon affection de soeurette , embrasse pour moi Marcelle et toute sa petite famille . Petite Marie doit grandir. Et dis-leur que je ne les oublie pas non plus dans mes prières. Toujours bien à toi. Georgette Je prie chaque jour avec toi pour nos chers parents, et notre cher Tanis Tanagai le 19/10/1954 Ma bien chère Drienne Ta lettre avec celle de Marcelle est venue me trouver a Visalé où nous étions toutes les Sœurs réunies : 33 et à la veille de notre Retraite. Visale dont je t’ai déjà parlé quelques fois, ou restait autrefois, Monseigneur, une belle Station avant la guerre, mais détruite par les Japonais. Depuis, rebâtie du moins en partie. C’est là que nous avons eu notre Retraite, à 13 grandes heures d’Avuavu, en bateau, je veux dire… Et je t’assure que j’étais contente de débarquer, rien qu’à sentir la terre, sous mes pieds, mon estomac se retrouvait bien de nouveau, car malgré tous ces voyages, je ne suis pas encore devenue bon marin, tu sais. Un Père Mariste nous a prêché la Retraite, les jours sont passés bien vite. Tu penses bien que je ne t’ai point oublié pendant cette retraite. J’ai pensé à chacun de la famille. Mais, spécialement pour toi. Deux jours après la Retraite finie, nous reprenons encore une fois le bateau pour trois heures cette fois pour Tanagai , près de la capitale. C’est là qu’est maintenant la Résidence de Monseigneur , ainsi que le Couvent des Sœurs, avec Mère Marie Reine, notre Mère Régionale, c’est là que, avec quelques autres Sœurs, nous sommes pour le moment, prenons quelques jours de vacances et de repos, en attendant un bateau pour pouvoir regagner nos Stations. J’ai été contente de vous lire , toi et Marcelle , et je suis si heureuse de vous savoir tous, si bien unis toute la famille . Je sais que près de Marcelle, avec toute sa petite famille, tu trouves bien à exercer ton dévouement et, c’est encore le meilleur moyen de trouver dans l’oubli de soi-même, en aidant les autres , joie et contentement, en même temps en gagnant des mérites pour le ciel n’est-ce pas ma bien chère petite sœur ! Une longue lettre de Marie, reçue il y a quelques jours, me raconte la visite de Monseigneur à Torfou, m’a fait grand plaisir. Vous avez dû le rencontrer à Lourdes, et lui parler. Je suis sûre que tu es bien contente de ton voyage . Dépêche-toi de m'écrire pour me le raconter. J’espère que tu auras bien prier pour moi la Sainte Vierge devant la grotte à Massabielle. Y avait-il beaucoup de monde ? N’y avait-il personne d’autre de la famille ? Je suis contente que tu y sois allée et Marie P. aussi , en cette année Mariale surtout, la Sainte Vierge doit répandre ses grâces avec plus d’amour encore, et c’est lui faire hommage d’aller visiter les lieux où elle est apparue . Il devait certainement y avoir de nombreux pèlerins . Et maintenant vous avez certainement reçu la visite de Monseigneur, une assez longue j’espère, pour vous contenter . Qui vous l’a conduit ? Monsieur Levesque peut-être ? Ne tardez pas à m’écrire, toi et Marcelle , pour me raconter comment tout s’est passé. Et n’oubliez pas les photos non plus, n’est-ce pas Marcelle !… Monseigneur aime ça, d’ailleurs, je ne pourrai pas écrire à Marcelle aujourd’hui, mais dis-lui combien son petit mot m’a fait plaisir. Heureuse de savoir qu’ils sont tous en bonne santé, et que le commerce marche bien. Embrasse bien Marcelle pour moi. Et toute la famille. Embrasse Françoise deux fois, elle, et dis-lui que j’ai été bien contente de recevoir sa jolie image de la Sainte vierge et son petit mot. Mais la prochaine fois , qu’elle en écrive un peu plus long… Et comme ma prochaine lettre risque de vous arriver bien en retard, je te souhaite dès maintenant ainsi que chez Marcelle un Joyeux Noël et une Bonne et Heureuse Année. Et rendez-vous aux pieds de l’enfant Jésus. Au revoir ma bien chère Drienne , par la pensée , je te visite souvent et te confie à la Sainte Vierge. Je t’embrasse avec toute l’affection que tu sais. Georgette Union de prière pour nos chers défunts comme toujours, mais spécialement pendant ces belles fêtes de la Toussaint et tous les prochains mois Tanagai le 20/10/1954 Bien chers Manuel et Marie P. Et vous deux chers Manuel et Marguerite Comme vous le voyez par l’entête de ma lettre, ce n’est pas d’ Avuavu que je viens vous trouver aujourd’hui.Un bon matin, le bateau de la mission est venu nous chercher pour nous emmener a Visalé où aurait lieu notre Réunion des Sœurs pour la Retraite. Comme nous ne savions pas exactement lorsqu’elle aurait lieu, nous avions gardé les enfants : nos 66 pensionnaires jusqu’au dernier moment. Aussi, lorsque le bateau est arrivé, tout de suite, j’ai réuni mon monde pour leur dire de se préparer à retourner dans leur village jusqu’à notre retour. Les grandes se chargèrent de ranger toutes les fournitures de classe : livres, cahiers crayons, etc. dans les caisses. Peu après, je descendais donner un tour de clé. Un moment plus tard, notre petit monde, par groupe, chacun son petit paquet sur la tête ( elles ont aussi peu de choses) se mettait en chemin vers leur village. Et voilà une affaire réglée, un grand souci de moins . Ensuite, c'était notre tour à nous préparer à partir. Le bateau partait de bonne heure le lendemain matin 13 heures de voyage jusqu’à Visale . La mer était assez bonne, mais pour moi, j’aime toujours mieux débarquer que embarquer. Deux jours après la Retraite finie, Nous filons jusqu’à Tanagai , ou en attendant un bateau pour nous ramener dans nos Stations, nous prenons quelques vacances en même temps qu’un peu de repos . Les Pères aussi viennent d’arriver, et vont commencer la leur de Retraite. Ensuite, nous retournerons ensemble dans nos Stations ceci pour épargner des tournées de bateau. En attendant, Je suis contente d’avoir ces petits moments , et je compte bien en profiter pour écrire un petit mot à toute la famille. J’aurais voulu le faire depuis déjà plusieurs semaines, mais n’aie pu trouver un moment, car , en prévision de notre absence, il y avait encore bien des travaux de surcroît. Et vous ? Que devenez-vous ? Encore tout ce temps où je n’ai pas souvent de vos nouvelles . Tous la même maladie probablement. Et Marguerite s’est déjà laissée contaminer. Tanagai le 24/10/1954 Ma bien chère petite sœur Tu devines ma joie en lisant la lettre que tu m’écrivais après la visite de Monseigneur ,elle est venue me trouver a Visalé, le lendemain de la clôture de notre Retraite.. Je riais et pleurais presque en la lisant, je l’ai lue et relue aussi. Il me semblait voir la scène que tu décrivais si bien., Je suis si contente. Tu as pu parler un peu à loisir avec lui. Alors tu n’étais pas trop intimidée , lui as-tu posé beaucoup de questions?… En tout cas, tu n’avais pas à craindre, Monseigneur, si délicat, pouvait bien te comprendre, et qui aime tant les siens .. On peut sentir cette affection lorsqu’il parle de sa famille . Je le questionnerai à mon tour quand il reviendra . Ce sera comme s’il me rapportait un peu de toi. J’ai laissé lire une partie de ta lettre à Sœur Marie Stéphanie qui avait l’air d’en mourir d’envie . Nous avons parlé de vous deux . J'espère que Monseigneur aura aussi fait une bonne visite à Bèbert, à Saint Lumine, et aussi au Pey . Je n’ai pas encore eu de nouvelles. Et notre Retraite est passée, nous l’avons fait au Noviciat des petites Sœurs Indigènes, ou la Chapelle et une partie des bâtiments venait d’être agrandie et presque remis à neuf. Elles sont une quinzaine en tout, Postulantes et Novices . Prie pour des vocations, que nous en ayons à Avuavu . Nous n’en avons qu’une encore. C’est un des Père Mariste qui nous a prêché la Retraite . Un autre nous donnait une Conférence à 3h, le tout : Sermon et Conférence étaient en anglais. Comme ma prochaine lettre arrivera trop en retard, je t’embrasse bien fort en te disant Bonne Année, Bonne Santé et un beau jour, le Paradis qui nous réunira pour l’éternité. Union de prière, rendez-vous au pied de l’enfant Jésus ou, de cœur et de pensées , nous nous retrouverons toujours. Je t’embrasse avec toute mon affection. À bientôt de te lire j’espère bien chère Marie, joyeux Noël Sœur Marie de Loyola Je te mets deux petites photos, ne va pas dire que j’ai pas bonne mine ! Plus tard, j’en enverrai une autre 1955 Avuavu le 1/01/1955 Ma bien chère petite sœur, Je ne peux pas laisser passer cette journée du premier jour de l’an sans venir t’embrasser et avec toute mon affection je viens te souhaiter une « bonne et heureuse année, bonne santé aussi » c’est un si grand bien. Ce matin à la Sainte Messe, j’ai pensé à toi et prié pour toi. Encore une année déjà passée , on dirait que chaque année le temps passe de plus en plus vite. Ne trouves-tu pas aussi ? Nous filons à fond de train vers notre éternité. J’ai remercié le Bon Dieu pour nous tous , nous avons tant à le remercier, nous lui devons encore tant de bien toute cette année. Pour celle qui va commencer, nous sommes encore et toujours entre ses mains, est le mieux, et de nous abandonner à lui , d’avoir confiance en lui. Le jour de Noël et toute cette semaine, j’ai encore pensé plus souvent à toi et à toute la famille et prier pour vous tous. J’ai demandé à L'enfant Jésus de te combler de ses meilleures bénédictions aussi. Je t’ai confiée à la Sainte Vierge, sa mère et la nôtre et ce que j’aimerais faire pour toi, je lui demande de le faire à ma place, et je sais qu’elle saura t’aider beaucoup mieux que je ne le ferais moi-même. Il est venu comme toujours beaucoup de monde pour la fête, à la Messe de minuit. Surtout, nous avions grand-messe chantée à la Messe de l’Aurore . Dans l’après-midi. distribution de l’arbre de Noël. Chacune a eu son petit paquet, il n’y avait pas beaucoup dedans, mais la plupart : une médaille, un cordon, une image, un petit rouleau de fil et une aiguille. Ce qui pourra servir pour leur classe de couture. Mais il ne faut pas grand-chose pour leur faire plaisir et elles étaient toutes contentes. La journée a été vite passée. Comme Sœur Marie Gérald n’avait pu revenir en même tant que moi, après la Retraite, ayant à voir le Docteur, Mère Marie Reine avait envoyé pour la remplacer une vieille Sœur et deux petites Sœurs Indigènes pour m’aider. Soeur Marie Gérald est revenue une semaine avant Noël avec une autre Sœur pour l’accompagner durant la traversée. Elles sont restées huit jours, nous étions donc quatre pour les fêtes de Noël. Elles sont repartis lundi dernier et nous restons de nouveau que toutes deux : Sœur Marie Gérald et moi, et je t’assure que le travail ne manque pas. Et toi, ma bien chère petite sœur, comment as-tu passé toutes ces fêtes ? En esprit, je m’imagine vous voir tous réunis au Pey , est-ce vrai ? A moins que la réunion soit à Saint Lumine ? Tu n’es pas allée à Torfou souhaiter la bonne année à Marie ? J’ai eu une lettre d’elle, en même temps que la tienne, elle va encore être bien occupée cette année, puisque me dit-elle, elle a absolument les mêmes cours que l’année dernière. Je suis bien contente que Monseigneur ait pu aller vous faire cette bonne visite. Oui, n’est-ce pas qu’il est bien simple et qu’on sent qu’il est bien bon. Il sait bien mettre son monde à l’aise, mais c’est tout de même dommage qu’il n’ait pas pensé à vous avertir à l’avance, et je regrette bien que vous n’ayez pu prendre de photos. Il y a pas mal longtemps que je n’en ai eu ni du pey ni de Saint-Lumine . Vous avez tous été bien généreux pour Monseigneur, je suis sûre qu’il a dû être content. Il me tarde de le revoir pour l’entendre me parler de vous. Il doit arriver à Honiara paraît-il les premiers jours de janvier.. Je vais mettre trois petites images pour les filles que tu leur distribueras. Comment te portes-tu ? J’espère qu’il ne fait pas trop froid pour la saison. Que te reste-t-il de ton cheptel ? Il me faut te quitter, je vais ajouter un petit mot pour Marcelle et je n’ai pas encore écrit au Pey . Bonne année , bonne santé, je te retrouve bien souvent par la pensée et la prière et t’embrasse 1000 fois bien fort comme je t’aime ma bien chère petite sœur. Georgette Embrasse bien pour moi, Francoise, Monique, Annette, Jean, et petite Marie. Spécialement mes deux petites correspondantes. Que vous apporte le petit Jésus ? il faudra me l’écrire. AVUAVU LE 13/04/1955 Ma bien chère petite sœur, Voilà des semaines que j’essaie de trouver un petit moment pour le passer près de toi, et pensant que tu aurais ma lettre pour Pâques, mais je n’ai vraiment pas eu une minute pour m’y mettre. Ce qui ne m’a pourtant point empêcher de penser souvent à toi, ma chère petite sœur, mais impossible de s’échapper… C’est qu'en effet, les enfants sont de plus en plus nombreux à l’école depuis le début de l’année, surtout nous avons parmi, beaucoup de toutes petites , et avec ce petit monde à peine sorti de leur village , et n’ayant aucune idée de règles, de discipline, il y a fort à faire, comme tu peux bien imaginer avec une troupe pareille , elles sont maintenant 20 . Mais comme je te l’ai dit aussi souvent, nous avons toujours quelques bonnes grandes filles , bien dévouées, qui aident à enseigner les petites . Et dans tous nos différents travaux, classe, etc. Cette dernière semaine nous avions en plus à préparer pour les cérémonies de la Semaine Sainte à L’église , et pour le jour de Pâques, classes de chants. Nous avions Grand-Messe naturellement: Bénédiction, l’Eglise pouvant à peine contenir tout le monde . Ensuite après la fête, c’étaient les parents des enfants venus de très loin qui profitaient pour voir leurs enfants. Et puis ces gens n’en finissent plus de repartir aussi. Je t’assure qu’il en faut de la patience pour supporter ce monde là.. Et ne pas s’énerver. J’ai hâte d’avoir un petit moment à moi ce dont ignorent ces pauvres gens.. Ma chère Drienne tu vas m’écrire je pense, me raconter comment tu as passé ces belles fêtes de Pâques. As-tu pu assister à la Messe de la semaine sainte? C’est si beau. Je ne t’ai pas dit combien ta lettre de Noël avec celle des petites m’ont fait très plaisir. J’aurais voulu y répondre le jour même, elles sont arrivées les premiers jours de février. J’étais contente d’en avoir enfin une aussi de Marie-Georgette. Tu voudras bien lui dire au plaisir de la lire ainsi que celle des petites. Elles doivent jouir de leurs vacances en ce moment. Et tu dois souvent avoir des visiteuses. Marie- Georgette aussi. j’espère qu’elle travaille bien en classe maintenant. Dis-moi ce qu’il en est. Petite Marie doit commencer à trotter sur le chemin de la taillée . N’es-tu pas allée à Torfou pour les fêtes de Pâques ? Je n’ai pas eu de lettre de Marie depuis celle de Noël. Elle doit être bien prise elle aussi. Je suis sûre qu’elle t’a déjà dit la grande nouvelle : Mère Marie Reine, notre Mère Régionale, une Nantaise de Missillac, doit aller à Rome, puis en France, où elle fera un petit séjour, très court probablement, à Nantes . Elle ira donc vous voir, ou du moins fera tout son possible. Je lui ai donné vos adresses, celle de Marie aussi. Elle est bien bonne et simple vous serez vite à l’aise avec elle. Je ne sais pas exactement quand vous la verrez. en juin ou juillet peut- être. J’espère qu’elle pensera à vous avertir à l’avance de son arrivée, je suis sûre que vous la recevrez bien. Je dois te quitter déjà ma chère petite sœur, mais je te retrouve bien souvent par la pensée, et surtout, près du Tabernacle, et de cette façon, les distances ne comptent guère. Tu voudras bien dire à Marcelle que je ne l’oublie pas non plus, elle et toute sa petite famille et prie souvent pour eux tous . A bientôt de tes nouvelles, comment va ta santé ? Parle-moi de toi. Pour moi, je vais très bien. Prions toujours l’une pour l’autre. Je t’embrasse bien de tout cœur comme je t’aime. Embrasse toute la maisonnée Je vais tâcher d’écrire aussi au Pey dès que je pourrai. Georgette, sœur Marie de Loyola AVUAVU 17/07/1955 Bien chère petite sœur J’ai attendu un peu pour t’écrire dans l’espoir d’une lettre de toi, en effet, elle m’est arrivée avant-hier avec des nouvelles assez fraîches, puisqu’elle n’a été qu’un mois seulement en route. Je commençais à penser que tu faisais la paresseuse à me visiter de ta plume. Les bonnes petites lettres de Françoise et de Monique, avec leurs petites histoires, m’ont bien fait plaisir et m’ont bien intéressée. Tu voudras bien le leur dire pour les encourager, n’est-ce pas. Je compte sur une autre lettre durant leurs vacances. Il sera d’ailleurs bien temps que tu m’écrives de nouveau toi aussi. Toi aussi ne tarde pas tant que pour la dernière. Dis aussi aux filles, que je vois par leurs lettres qu’elles font bien des progrès en classe. Je voudrais leur écrire une petite lettre pour elle toute seule, mais je n’arrive pas à trouver un peu de temps. Et vous voilà déjà avec quatre écoliers déjà. Quel travail chaque matin pour envoyer ce petit monde en classe ! Que de lavage etc. Petite Marie doit souvent être avec toi. Tu ne me parles pas beaucoup de toi de ce que tu fais. Que te reste-t-il de ton petit cheptel ? Et tes terres? Tu as du en louer sans doute, ne travaille pas trop fort tout de même, Non, comme toujours, personne ne m’avait encore écrit du Pey pour m’annoncer la naissance de notre nouvelle petite nièce, une petite Charriau cette fois et c’est toi qui m’apprend cette bonne nouvelle. Dont je me réjouis grandement avec vous tous.. Marguerite semble la préférée du Tonton Jean, le curé de legé et comment trouves-tu leur maison ? « Chez nous » n'ont-ils pas fait arranger un peu la leur ?Tu ne m'as pas encore envoyé une photo de la taillée . Ici, nous allons bien, Monseigneur, que nous attendions depuis si longtemps est enfin venu nous voir. La visite du délégué Apostolique de Sydney, et plusieurs autres voyages, avaient retardé sa visite, à Avuavu . Il est resté toute une semaine et est venu nous voir chaque jour. Il m’a parlé de la visite qu’il vous a faite à Saint Lumine et au Pey . Et m’a remis les 5000 Fr. donnés pour moi à Saint Lumine et dont je te remercie de tout cœur. Merci aussi à Marcelle pour la somme qu’elle a donnée. J’ai donné le tout au Père de la Station ici pour dire des messes pour nos chers parents, et pour Tanis . J’ai pensé que ce serait en faire le meilleur usage et que tu en serais contente. Il a dit la première hier, jour anniversaire de la mort de notre chère maman, je n’ai point non plus oublié Tanis le 24 dernier plus particulièrement, mais je ne passe pas un jour sans prier pour lui et pour nos chers parents. Il ne tardera pas à dire les autres messes. Monseigneur a donné la confirmation à 120 personnes dont 48 de nos petites filles. Une vingtaine avaient fait leur première communion le matin même, nous avons toujours notre même troupe d’enfants aussi, nous sommes bien occupés. Voudrais-tu dire à Marcelle que j’ai fait deux petites robes avec les deux petits coupons qu’elle avait donnés à Marie pour moi. Nos deux petites souillons de gamine, en étaient toutes fières et contentes de les échanger avec leurs robes sales et déchirées. Ici aussi notre journée de Fête Dieu a été une journée de pluie, mais elle s’est arrêtée un moment l’après-midi, et comme tout était prêt, nous avons pu avoir la Procession. Stephan n’en était pas le moins heureux, avec déjà sa corbeille au cou, remplie de fleurs au milieu de quatre de nos plus petites filles. Ils jetaient des fleurs devant le Saint-Sacrement. Nous pensions prendre des photos, mais, il ne faisait pas assez beau temps. Je suis contente que jean ait pris quelques photos . N’oubliez pas de m’en envoyer maintenant. Marie doit être en vacances. Ce serait un bon moment d’aller lui faire visite. Elle aurait davantage de temps à vous donner et elle serait moins préoccupée que lorsqu’elle a ses classes. Je me demande si Mère Marie Reine est déjà allée vous voir. Je lui avais dit de vous prévenir, j’espère qu’elle aura pu le faire. Écris-moi vite après son passage à Saint Lumine. Marie-Georgette aussi doit être en vacances, rappelle lui à l’occasion de m’écrire. Je dois te quitter pour ce soir, mais te retrouve bien souvent par la pensée dans tes occupations, mais surtout devant le Tabernacle, et t’embrasse avec toute l’affection que tu sais, prie pour moi toi aussi tu sais. Georgette, À bientôt de te lire et dis-moi un peu ce que tu fais et comment va ta santé ? Dis au Pey que j’attends une lettre d’ eux pour leur écrire.