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Le 23 août. Me voici de retour de nouveau à Tangarare avec les Sœurs de cette Station. L’escale sur le chemin de retour à Avuavu . D’ici, il nous faut attendre un bateau pour cette direction, en attendant Sœur Marie Léon est contente d’être déchargée de sa classe, à son âge, elle a 60 ans , et on est bien vigoureuses .… Cela, lui coûte. J’ai 18 petites filles, et par ailleurs, le travail ne manque pas non plus ici, surtout après quelques semaines d’absence. Le courrier est arrivé avant notre départ de Visalé , mais ta lettre n’y était pas encore. Rien non plus de Saint Lumine et du Pey … Que penses- tu de cela… Voilà quelque temps que je ne leur ai pas écrit, mais vraiment je ne me sens guère de courage, cela me fait de la peine et constater combien je leur deviens indifférente et comme ils m’aiment plus , moi qui pense tant à eux.. mais je suis bien obligée de le croire. On a pris des photos a Visalé et si elles sont réussies, je serai contente de t’en envoyer pour te faire plaisir. Je vais enfin terminer cette lettre depuis si longtemps commencée, et te dire au revoir à Avuavu , En attendant que la tienne n’arrive, j’espère dans le prochain courrier que j’aurais là-bas. A bientôt, ma bien chère petite Sœur, chaque jour tu es présente dans mes pensées et mes prières, et je t’embrasse, avec toute mon affection de sœurette. Georgette–sœur Marie de Loyola. Donne-moi toujours de leurs nouvelles: du pey et de Saint Lumine. Et embrasse-les pour moi quand même quand tu les verras . Bien à toi toujours. Avuavu le 8/12/1947 Mes biens chers Manuel et Marie et petite Marie- Georgette, Je n’ai pas besoin de vous dire ma joie de vous lire, enfin ! Et par avion, cela veut dire des nouvelles toutes récentes, mais vous me deviez cela, après m’avoir fait attendre si longtemps. A chaque courrier, j’étais déçue . Cette fois en jetant un coup d’œil sur l’enveloppe, j’ai tout de suite reconnue l’écriture de Marie P et j’étais contente. Elle n’a guère mis qu’un mois à venir, puisque je l’ai reçu le 21 octobre. Elle a voyagé avec moi sur le même bateau qui m'a ramenée à Avuavu de Tangarare - visale . C’était gentil de vous trouver là, à mon retour. Oui, nous revenions de Visalé , du pauvre Visalé complètement détruit par les bombes Américaines, et dont il ne reste plus que quelques bouts de ciment. On veut rebâtir, mais pour le moment c’est de pauvres bâtiments construits à la hâte et au petit bonheur. Dans la première quinzaine d'Août nous étions toutes les Sœurs réunies ; 28 en tout, pour l’arrivée de notre Révérende Mère Marie de Chantal : une Nantaise , comme je vous l’ai déjà dit, elle est la bonté même et si simple et maternelle . J’ai été bien contente de la connaître . Elle fait la visite de toutes les maisons de la Congrégation . Partie de France , puis Londres, l’Amérique, la Nouvelle -Zélande, et toutes les missions d'Océanie , ce sont des voyages fatigants surtout dans un temps d’après guerre , les transports sont parfois difficiles à trouver et pas toujours confortables .Nous avons parlé de vous ensemble. Elle me disait qu’elle avait un petit neveu au Grand Séminaire de Nantes ,que Manuel connaît peut-être . Il s'appelle Marcel Oudin . Je ne me souviens plus en qu’elle année il se trouve par exemple . Nous avons été a Visalé près de trois semaines puis a commencé la débandade, chacune se disposant à rentrer dans leur Station respective, celles du moins qui arrivaient à trouver place sur un bateau se dirigeant de leur côté. Comme il n’y avait pas de bateau tout de suite pour Avuavu et qu’à Tangarare les Sœurs avaient besoin d’aide, je suis restée là, près de six semaines, j’étais très bien, avec une Sœur Italienne et deux vieilles Sœurs de Geneston, qui m’ont bien soignée . Comme je n’étais pas dans ma Station et n'avais pas beaucoup de soucis, n’ayant que ma classe à faire, et un peu de couture, je me suis bien reposée, mais pendant ce temps le travail s’accumulait ici naturellement ! Les Pères étant seuls à la Station. Et, depuis notre retour, le travail abonde. J’aurais voulu répondre aussitôt à votre lettre, mais impossible de trouver un moment. J’ai été bien contente d’avoir des nouvelles de toute la famille et t’en remercie beaucoup, ma chère Marie, tu es encore la plus courageuse. Pourtant, j’aimerais que Manuel ajoute au moins quelques lignes. Pourquoi ne se presse-t-il pas d’aller chez l’Oculiste et Drienne donc,Tanis en a-t-il déjà ? Rester comme cela … Ils se fatiguent de plus en plus les yeux et se font souffrir eux-mêmes, sans compter l’ennui de ne pouvoir lire et écrire, mais pour ce qui me concerne c’est une raison sans valeur puisqu’il peuvent facilement se procurer de bonnes lunettes. Fais-leur un peu la guerre à ce sujet!! Ici, tout le monde en porte .. jeunes et vieux… Non, je n’ai pas eu un mot de Manuel fils . C’est une maladie de famille , Et il semble en être le plus sérieusement atteint…. J’ai été inquiète lorsque j’ai appris par Marie , qu’il était au Maroc , et j'ai bien prié pour lui . Heureusement le moment de son retour approche maintenant , mais cela lui fera toujours du retard . Il me tarde d'avoir de ses nouvelles .Si seulement il m’envoyait un petit mot à son retour au Séminaire . Prions bien pour lui .je le fais chaque jour pour qu’il reste un bon Séminariste et plus tard un bon Prêtre. C’est le moment qu’il en a peut être le plus besoin. Que vous avez du avoir de la peine cet été avec cette sécheresse , et tout l’hiver aussi vous n’aurez pas grand chose à donner au bétail . C’est une année extraordinaire, je vous approuve grandement de vous débarrasser de tout ce train-train, avec quatre vaches vous aurez assez à faire . Ce petit valet doit vous rendre service . Êtes-vous tous allés à Torfou le 8 septembre? Qui a gardé la boutique à saint Lumine? Quelle bonne journée vous avez du passer ensemble . Tout de même, j'en veux à Drienne et à Tanis d’être si longtemps sans m’envoyer une ligne , mais maintenant je n’écrirai pas avant d’avoir reçu une lettre d’eux . Il me faut vite vous dire aurevoir ,mais je ne veux pas vous quitter sans vous offrir mes vœux les plus affectueux pour la nouvelle année. Que le temps passe vite , n’est-ce pas ! Bonne année, et le Paradis à la fin de vos jours .Ces dangers de tentations partout , surtout en ces temps d'après-guerre , dans ce monde bouleversé. Bèbert n’a pas perdu de temps pendant ses vacances. N’est il pas allé vous voir? Marcelle doit être contente d’avoir Drienne et Tanis à côté d’eux. Drienne fera tout ce qu’elle pourra pour eux , elle est si dévouée . Oui, je pense qu’ils seront souvent les uns chez les autres , et c’est bien ainsi . Marcelle ne m’a pas écrit depuis son retour de voyage , toute absorbée sans doute par les soucis du ménage . Et Marie-Georgette aussi qui aime bien saint Lumine, est-ce que vous ne la gâtez pas trop ? Mais comme cela, vous restez tous seuls vous deux au Pey pendant les vacances .Pauvre tonton Alfred , dans quel état il doit être, il n’en a pas pour longtemps probablement . Dites-lui que je pense bien à lui , que je prie pour lui, est-ce qu’il peut encore marcher un peu ? Mon affectueux bonjour aussi chez Jeanne et à tous ceux de la famille que vous verrez. Joyeux Christmas Je vous embrasse avec toute mon affection Ainsi que Drienne ,Tanis ,et toute la famille à Saint Lumine . Georgette–Sœur Marie de Loyola. 1948 Avuavu le 25/04/1948 Ma bien chère Drienne J’ai assez disputer Tanis , je ne veux pas recommencer avec toi. Bien que tu ne le mérites pas moins, aussi prends la part qui te revient. Je sais que vous n’aimez pas écrire. Tout de même cela dépasse, je trouve ce silence de votre part, tellement incompréhensible, que je ne savais plus quoi penser, et j’ai vraiment cru que vous aviez quelque chose contre moi. Ce qui m’affectait beaucoup. Enfin, j’ai été contente de vous lire de nouveau. J’espère que tu vas bien. Ma chère petite sœur, tu n’en parles pas du tout…Tanis me dit que vous allez tous avoir des lunettes. Cela vous rendra grand service et peut vous éviter de bons maux de tête. Vous devez être tout à fait installés et habitués maintenant. Comment aimes-tu la taillée Drienne, autant que je me souvienne, c’est une petite maison au bout du bourg, comme on va au marais n’est-ce pas !… Marcelle va sans doute te manquer un peu, mais vous n’êtes pas bien loin les uns des autres, et gare, lorsque Françoise marchera, elle saura vite le chemin de la taillée j’en suis sûre. Il paraît qu’elle vous aime beaucoup mieux toi etTanis , que tous les autres . Ils sont heureux de t’avoir, tu leur rends tant de petits et grands services, surtout lorsqu’il y aura encore un autre bébé. J’espère qu’ils vont bien tous les deux maman et bébé. Tu les embrasseras bien pour moi n’est-ce pas ! Marcelle et Jean sont bien gentils. Et bon pour vous, j’espère,. Marcelle ne m’a pas écrit une fois depuis son retour de voyage de noces. Cela fait pas mal de temps n’est-ce pas ! Une lettre se serait-elle égarée ? Avez-vous toujours un cheval ? Combien de vaches ? C’est déjà assez pour vous occuper ! Allez-vous souvent au Pey ? Avec la voiture, le voyage n’est pas bien long. Est-ce que Marie- Georgette aime toujours Saint Lumine ? N’est- elle pas trop gâtée ? Monseigneur Aubin a dû bien vous surprendre. Nous pensions d’abord qu’il ne partirait qu’en avril à cause du froid, puis, il s’est décidé tout à coup plutôt . Il a dû bien souffrir du froid. J’espère que vous ne serez pas trop intimidés pour lui poser quelques questions sur les choses que vous aimeriez savoir. Il est très taquin, vous verrez. Je me demande s’il est déjà allé vous voir. Nous venons de recevoir quelques nouvelles d’une partie de son voyage des Salomon en Nouvelle-Calédonie, et de Nouvelle-Calédonie jusqu’à San Francisco, en Amérique, d’où ils se disposent à partir pour Londres, puis Paris, la France. Que ça va vite. Par lui, vous aurez beaucoup de nouvelles des Salomon et de plus fraîches que mes lettres, mais voici le garçon du Père qui vient demander les lettres. Je dois terminer brusquement. Bien que j’aurais aimé bavarder un peu plus longtemps avec toi. Le Père du Theye part en visite de village et poussera jusqu’à Honiara ou il pourra mettre nos lettres à la poste et comme les occasions sont si rares, je ne veux pas manquer celle-ci. Alors au revoir ma bien chère Drienne , bonne santé. La mienne est aussi bonne que possible. Es-tu contente de tes lunettes ?Je te laisse ma chère Drienne , mais je reste bien unie par mon affection et mes prières pour vous deux chaque jour.Je t’embrasse bien de tout cœur comme je t’aime. Georgette. Je vous mets une petite photo qui n’est pas réussi , et je n’ai pas la figure si amaigrie que cela parait sur la photo. Avuavu le 25 avril 1948 Mon bien cher Tanis , Après avoir tant de fois été déçue à chaque arrivée de courrier, j’ai enfin eu le plaisir de trouver à ce dernier l’écriture bien connue, la tienne, et celui de vous lire tous deux. Comme je te trouve bien Tanis , ta lettre est tout à fait toi. Sais-tu quand elle m’est arrivée ? Mardi dernier seulement, et elle est daté juste deux ans après ta dernière. J’ai encore assez bonne mémoire, vois-tu. Si vous l’avez mise à la poste tout de suite, elle a été pas mal de temps en route… Tout de même, j’étais contente ! Mais, me suis-je assez fâchée et ai-je assez crié pour arriver à vous faire souvenir que je suis encore de ce monde !…Et à me faire cette petite visite… Je sais que tu détestes les voyages. Tanis , mais pour celui-ci, tu n’as qu’à t’asseoir à ton bureau, et ainsi, tranquillement, te voilà parti pour les Salomon. Tu viens me trouver dans notre solitaire. Avuavu , et je pensais que tu m’aimerais assez pour me faire ce plaisir de temps en temps…Permet moi de te dire que les raisons que tu donnes de ce silence, ne sont pas du tout des raisons, ou plutôt sont de mauvaises raisons. Je n’aime pas du tout quand tu parles comme cela. Tu sais bien que je n’attends pas du tout que tu comptes sur « la famille G. » comme tu dis, pour te remplacer, c’est tout de même bien de vous deux d’abord qui êtes mes frères et sœurs, mes plus proches, que je dois attendre cela, ou alors, je ne sais pas. D’ailleurs, Marcelle et Jean ne m’écrivent pas non plus. Leur bonheur, leur suffit sans doute. Tu sais que je déteste quand tu dis que. « tu n’as rien à me dire » comme si je ne devais pas m’intéresser à tout ce qui vous concerne, ou comme ceci, étant si loin, nous ne pouvions nous comprendre, et bien sûr, si vous continuez ainsi, nous serons bientôt comme des étrangers et moi, une sans famille. Ne m’en veux pas de ces reproches Tanis que tu sais dictés par mon affection de petite sœur, l’isolement est un peu pénible parfois. Êtes-vous bien habitué dans votre nouvelle maison de la taillée ? Tu n’as pas dû quitter la maison, sans en sentir le sacrifice, bien que voulu et accepté d’avance. Au commencement, vous vous serez trouvé un peu seul, après avoir été en plus une grande famille, mais d’un autre côté vous serez aussi plus libre et vous n’êtes pas loin les uns des autres. Je pense que Marcelle et Jean sont gentils pour vous,Je suis sûre que Marcelle vous aime bien tous les deux.Je vais bien prier pour toi, mon cher Tanis, pour que ce spécialiste arrive à te guérir de ces hémorroïdes qui doivent sûrement te faire souffrir, ou du moins à te soulager. Le bonheur de ce monde est bien fugitif, n’est-ce pas, et il faut bien souvent souffrir d’une manière ou d’une autre. Heureusement le ciel est au bout et c’est avec cette monnaie qu’on l’achète. Ne pense pas que j’ai l’intention de te servir une leçon de morale. N’empêche que je désire de tout mon cœur pour mon grand Tanis le moins de souffrance et le plus de bonheur possible. Merci, cher Tanis , pour l’envoi du « pèlerin » mais ne vous abonnez pas à cause de moi, je voulais dire seulement au cas où vous le receviez déjà. Peut-être vous pourriez en envoyer quelques-uns tous les mois ou tous les deux mois, mais faites comme cela vous arrange le mieux, ce sera bien, et je t’en remercie beaucoup. D’ici je ne vous donne pas beaucoup de nouvelles pour cette fois. Monseigneur Robin qui est peut-être déjà allé vous surprendre, ou il ne tardera pas, vous en donnera de plus fraîches. Après l’avoir attendu, vous ne l’attendiez plus je suppose. J’aurais bien voulu le suivre pour passer un petit moment avec vous. J’attends son retour avec impatience. Je te quitte pour cette fois cher Tanis mais tu restes bien unis par l’affection et la prière. Pour le monde des âmes, les distances ne comptent guère. Je t’embrasse bien de tout cœur comme je t’aime . Georgette, Vas-tu me reconnaître sur cette petite photo ? Je n’ai pas une tête bien photographiée. Manuelo, votre filleul, ne m’a pas écrit une seule fois du Maroc. Je ne suis pas plus heureuse que vous, il doit être de retour maintenant. Puisque tu n’es pas maire tu peux les lâcher, mais eux ne vont peut-être pas te laisser faire si facilement. On va te poursuivre… Avuavu le 8/08/1948 Ma bien chère petite sœur, C’est avec la joie que tu devines que j’ai accueilli ta lettre de Pâques. Arrivée les premiers jours de juillet, j’ai trouvé le temps long un moment, car je comptais depuis plusieurs semaines sur ta lettre de Noël dont tu me parles justement. Mais je comprends maintenant , et j’en suis si déçue. Celle-ci doit être égarée , car je ne l’ai pas encore reçue, et cela depuis ta lettre du 22 novembre jusqu’à cette dernière. Pourtant je veux encore espérer qu’on a pu oublier de la mettre sur ce bateau et que je la trouverai dans le prochain courrier.Et toi, reçois-tu bien les miens ? Depuis bien plusieurs jours, ce qui finit par faire des semaines, une chose ou une autre m’oblige à remettre de t’écrire, pourtant j’avais hâte de te remercier pour le petit paquet que j’ai reçu en même tant que ta lettre, Je dis le, car un seul est arrivé, et encore il l’a échappé belle. Et c’est sans doute grâce à la petite médaille miraculeuse que j’y ai trouvé avec, attachée, avec une épingles de sûreté, qu’il a été sauvé. Figure toi que le petit bateau qui transporte les choses.du Hambia à terre, à tout à coup chaviré,,(choses que je n’avais pas encore vu arriver depuis que je suis aux Salomon) une petite fille qui était sur notre véranda à crié : « sisita , na boti e cuvu » Sister, le bateau, s’est enfoncé, pour au moins deux minutes, tout a disparu : le bateau avec les garçons, et cela avec notre sac de courrier, le plus précieux pour nous tous, tu penses si nous en avons eu une peur ! … Enfin, les pauvres ont pu remonter à flot et aborder au rivage, mais : lettres, paquets, journaux, avaient eu le temps de prendre un bon bain, et il nous les apporte trempés d’eau de mer, mais comme j’ai immédiatement coupé les enveloppes et ouvert, le tout, ce n’était pas encore trop traversé et imbibé . Quelques lignes seulement de ta lettre quatre ou cinq, après avoir épuisé ma patience, j’ai dû renoncer à déchiffrer. Et tu avais si bien préparé le paquet que l’eau de mer n’avait pas pénétré. A travers aussi nous avons croquées à belles dents, les deux bonnes tablettes de chocolat, qui n'étaient pas salées du tout heureusement. Tu voudras bien remercier pour moi, ta chère Sœur Supérieure, chère Sœur Marie Bernadette. C’est bien aimable et délicat de sa part. Je dirais une petite prière à ses intentions ainsi que (si j’ai bien compris, car je n’ai pas pu bien déchiffrer ce que tu avais écrit sur la petite bande qui l’enveloppait ) pour celle de tes petites étudiantes, qui a été si gentille d’offrir le bâton de réglisse. Cela m’a rappelé mon jeune temps. Je crois que c’est la première fois que je mange du réglisse depuis que j’ai quitté « chez nous ». J’ai été bien contente de trouver tant de jolies petites médailles, 12, de scapulaires. Ce qui est le mieux, nous avons huit petites filles qui se préparent à faire leur première communion le jour de l’Assomption. Je vais leur en donner une et maintenant je vais pouvoir en faire des heureux. Car les gens des villages, surtout les enfants, viennent souvent demander des médailles, mais comme je n’en avais que 20 ou 25 au plus de Nouvelle- Zélande, tout juste pour nos enfants. Ici, impossible de les contenter. Et les images qui vont aussi avoir du succès. Tu n’as pas idée comme il les aime, surtout les jolies couleurs. Les grands aussi bien que les petits. Ils sont tous aussi enfants et , il ne faut pas grand-chose pour les contenter tu sais. Les trois petits livres que tu as mis , je les donnerai comme récompense. Naturellement, je leur ai dit que tout cela venait de « chez nous », que c’était ma petite sœur qui les avait envoyées et qu’il fallait que chacune dise une petite prière pour toi et pour vos œuvres. Je leur ai aussi montré ta photo. Qu’elles étaient contentes ! C’était une bousculade à qui aurait mieux vu, et si tu avais entendu leurs exclamations, puis leurs questions sans souci d’indiscrétion « elle rit » dit , l’une d’elle « elle n’a pas l’air triste, elle n’est pas habillée comme notre sœur , n’est pas tout à fait comme elle mais quand elles rient seulement elles se ressemblent toutes deux » dis une autre. « Est-ce qu’elle a davantage d’enfants que nous ici ? Des petits blancs ? Etc. etc.” Et comme elles savent que Monseigneur est parti pour la France, elles me demandaient encore « Est-ce que tu iras aussi dans ton pays bientôt voir ta sœur et les tiens ? » « Il faudra nous emmener » dit tout à coup une petite, mais elle se reprend tout de suite, « oh non . J’aurais trop peur » … « Et puis, personne ne te comprendra là-bas, et toi non plus, tu ne sais pas leur langue. » dit une plus grande. « mais notre Sœur sait , et nous la suivrons partout » riposte une autre… partout, il y a de petites bavardes comme tu vois. Mais tu vas en avoir assez de mes histoires de gamines. J’ai été contente de trouver aussi les petites saynètes. Tu voudras bien le dire aux chères Sœurs et les remercier pour moi, tu l’as déjà fait j’en suis sûre. C’est amusant là. « Mme ratapoil … et les « passeports » on pourrait en faire un sujet de méditation. Le 15 août Aujourd’hui, jour de l’Assomption, je reviens te trouver et achever ma lettre. Nous attendons « le hambia » cette semaine , et si elle n’était pas prête d’avance, je risquerais fort de le manquer. Ce matin, à la Messe , il y avait une assez nombreuse assistance, la plupart étaient déjà arrivés la veille, nous avons deux nouvelles petites pensionnaires, l’une encore Païenne, va se préparer au Baptême, et une autre petite, la plus jeune, le bébé de l’école. Et toi, ma chère Marie, j’espère que tu prends de bonnes vacances depuis le départ des enfants. Ce doit être bon de pouvoir pendant quelques temps abandonner le bureau et jouir d’un peu de repos et de liberté. Les occupations ne doivent point te manquer, Pour cela j’en suis sûre, et tu en avais probablement en réserve pour ce moment-là. As-tu commencé tes raccommodages et couture ? Vous devez en faire plus que jamais le neuf n’est pas à bon marché , d’après ce que me dit Marcelle, mais ces petits travaux manuels sont plutôt un délassement pour toi et encore, tu n'abandonnes probablement pas tout à fait les livres d’études. Est-ce que tes huit étudiants ont été reçus ? C’est leur tour, il faut toujours en venir à ce moment-là redoutable des examens, qui est une question importante pour celles qui sont destinés à l’enseignement, n’est- ce pas. Comment va votre chère Sœur centenaire ? Est-ce qu’elle marche encore un peu ? En fait de ces belles représentations, il faut des artistes pour cela et elles ne manquent pas à Sainte-Marie. Malgré cela c’est beaucoup de travail pour préparer tout cela. Les enfants même les grandes aiment bien cela n’est-ce pas, en avez- vous joué encore pour les prix? j’espère que tu ne vas pas oublier de m’écrire quand même… N’as-tu pas eu quelques visites du Pey et de Saint Lumine ? Et peut-être notre grand Manuelo ? A Moi, il ne m’a pas écrit depuis janvier 47, mais rien pour 48. Ce serait pourtant le moindre qu’on puisse lui demander, je crois que je ne lui écrirai pas non plus , c’est trop fort. Cela ne m’empêchera pas pourtant de penser à lui et de prier pour lui. Marcelle disait qu’il était allé te voir. Que t’a-t-il raconté ? Est-ce qu’il parle beaucoup ? Et est-il assez ouvert avec toi ? Continue-t-il de grandir et de grossir ? Je suis contente de savoir qu’il est enfin libéré et de retour au grand Séminaire. Qu’est-ce qu’il fabrique pendant ces grandes vacances ? et Bèbert, y a-t-il longtemps que tu ne l’as vu ? Que fait-il lui aussi ? Il va bientôt penser à être curé, celui d’ Avuavu est de la même ordination que lui. J’ai hâte de savoir si Monseigneur Robin n’est pas encore allé te voir, et « chez nous » et ce que vous en dites. Ici nous sommes en construction, et les ouvriers ce sont surtout les deux Pères avec deux travailleurs. Mais qui n’aident pas comme il faudrait. Ne s’y connaissent guère dans ces travaux. Ils sont à nous bâtir une petite cuisine avec une petite chambre à côté pour le bois, ce sera commode. Si tu les voyais avec leur manche de chemise relevée (la soutane. C’est pour l’église.) comme de vrais ouvriers. Ils font le toit et les murs en tôle . Ça va assez vite. Ensuite le Père a l’intention de nous bâtir une salle de bain et des cabinets, car jusqu’ici nous sommes bien mal installés. Monseigneur voudrait bien pouvoir avoir assez de Frères Coadjuteurs pour décharger ses Pères de ces durs travaux. Leur ministère les occupe déjà assez. C’est dommage qu’ils ne savent pas aussi réparer l’harmonium . D’ailleurs elle était irréparable, après quatre ans, tu penses, et dans un pays comme ici, avec la chaleur, les fourmis blanches, cancrelat, etc., sans compter les Indigènes qui touchent à-tout. Je ne l’ai dit à personne, j’en avais honte, je n’en ai pas même parlé , à quoi bon ! Mais, à ma première visite à l’église, à mon retour, c’est vers le coin où nous l’avions laissé que j’ai presque tout de suite jeté les yeux. Il n’y était même pas ! le Père arrivé quelque temps avant nous, l’avait fait porter dans son atelier. Il tombait en loques m’a-t-il dit. Sans compter que cela me faisait du bien de jouer de temps en temps, ne fusse que quelques minutes, je n’avais jamais beaucoup de temps. Il me rendait service pour apprendre de nouveaux cantiques aux enfants ou les messes , autrefois, nous avions commencé à leur apprendre même. l'introït , l’alleluia et communion de quelques messes. Et sais-tu qu’en ce moment il y a juste un harmonium dans tout le Vicariat. Juge de notre pauvreté ! Tu ne m’as jamais parlé si tu avais beaucoup pratiqué, avec toutes tes études . Tu n’as sans doute jamais eu beaucoup de temps. Mais je dois te quitter, il est cinq heure , je passe voir si les enfants se préparent pour la prière à l’église, et je vais préparer les Messes pour demain matin. Un de ces jours je tacherai d’écrire à Marcelle , en réponse à sa bonne longue lettre de mai , bien sûr, elle est bien occupée avec ses deux enfants et le magasin. Et encore elle a de la chance d’avoir Drienne et Tanis . Comment est Tanis? Je ne leur en parle pas à eux, mais je voudrais bien savoir. Par ce dernier bateau qui m’apporte ta lettre, j’en ai envoyé une au Pey , à toi,, j’avais écrit quelques semaines auparavant.Au revoir ma bien chère petite sœur, merci de tout cœur pour tout ce que tu fais pour moi, je suis quand même déçue de ne pas avoir trouvé le deuxième paquet, mais j’espère encore jusqu’au prochain courrier. J’allais oublier, ce que je pensais faire tout d’abord, de te remercier du livre. « de l’eucharistie à la Trinité » que tu avais mis dans le paquet et qui m’a fait bien plaisir. Il est très beau, merci pour tes bons vœux de fête avec le myosotis et la petite Violette qui les accompagnaient .Prie pour moi, ma chère Marie, je le fais pour toi chaque matin à la Sainte Messe et le soir pendant mon Adoration. Je t’embrasse bien comme je t’aime avec toute mon affection de sœurette. Soeur Marie de Loyola. 1949 Avuavu 1949 Bonjour à toi soeur Marie-Georgette Tu vas être étonnée lorsque tu recevras cette lettre car tu ne me connais pas , Je ne t’ai jamais vu non plus mais , c’est comme si je te connaissais quand même , et comme tu es la soeur de notre Sista Loyola , je pense que tu es aussi notre sœur. Nous sommes 26 enfants à l’école , et étant la plus grande, j’aime à venir te remercier de tout cœur, comme aussi au nom de toutes mes petites compagnes pour les jolies médailles et chapelets que tu as envoyés pour nous. Nous désirions tant avoir chacun notre petit chapelet, et nous voilà bien contente. Je veux te dire que nous nous en servons. J’ai pensé que tu aimerais peut-être voir notre petit costume de travail. J’en ai fait un tout petit pour que Sista te l’envoie. Tu vas rire sans doute lorsque tu le recevras. Nos Pères sont à bâtir une nouvelle cuisine pour les Sœurs et un escalier en pierre à leur maison. Nous préparons des chants pour Monseigneur, notre Evêque, un Anglais, ma main tremble. Je n’ai pas l’habitude d’écrire en des lettres. Porte-toi bien, ma chère mère, Sista Marie Georgette, et les autres sœurs à toi et les petites filles blanches à ton école. Je suis Victoria d’Avuavu. C’est la plus âgée de nos filles. Elle y est depuis deux ans. Avuavu le 6/07/1949 Mon bien cher Manuel et toute la famille, Je ne pensais pas être si longtemps avant de vous écrire. Si je m’étais écoutée , je l’aurais fait beaucoup plutôt, soyez sûr. Mais le travail surabonde et ainsi, malgré mon désir, les semaines et les semaines passent sans pouvoir échapper même pour un moment, aux multiples occupations qui nous accaparent toute la journée. Cela ne m’empêche point pour autant de penser souvent à vous, et pour cela, je ne suis jamais assez occupée.Je vous retrouve surtout près du Bon Dieu chaque matin, pendant la Sainte Messe . Là , on oublie les distances et vous me semblez tout prêt. Puis dans la soirée après la classe vers 4h30, je vais faire un petit moment d’Adoration, et je demande au Bon Dieu de vous bénir, de vous consoler dans vos peines, de tout ce qu’il jugera bon pour vous, surtout, et il faut que vous le demandiez avec moi, la grâce de nous retrouver tous au complet là-haut. Dans quelques jours ce sera l’anniversaire de la mort de notre chère maman.Je vais demander au Père de Theye , le Père Curé, de vouloir bien dire sa messe pour elle. Je suis sûre que vous y penserez bien vous aussi. Votre dernière lettre reçue, et celle que vous m’écriviez fin octobre, sitôt après la visite de Monseigneur Aubin, me fait grand plaisir. Qui était à la maison lorsqu’il est arrivé ? Et qui était avec lui, vous n’en dites rien, et ma curiosité n’en a pas été très satisfaite. Puis il y a deux signatures que je n’ai pu déchiffrer, Bèbert m’a dit que Monsieur Tourneux en était un. Quand vous verrez l’abbé L. Averty voulez-vous lui dire que je ne l’oublie pas dans mes prières pour son apostolat près des grands garçons de Saint-Étienne, et en retour, je lui demande de se souvenir quelquefois, dans les siennes, de la Station d Avuavu et de ses Missionnaires . J’ai été contente aussi de lire ta petite lettre Marie-Georgette, mais il faut recommencer plus souvent.Je n’en ai pas reçu depuis. Tu as dû en mettre un coup à pédaler, lorsqu’on est venu te chercher pour voir Monseigneur Aubin… Il n’est pas bien intimidant n’est-ce pas … Je lui ai montré les photos que j’avais reçues de Saint Lumine, c’est étonnant, qu’Alfred était là, on a pris de « chez nous » au Pey. Je n’ai pas voulu trop interroger Monseigneur, qui paraissait fatigué, et il avait vu tant de personnes qu’il avait de la peine à se ressouvenir de tous. Cependant, il avait noté sur son carnet, la rencontre d’une Dame, près de la place de l’église à Saint Lumine, mais je crois que ce doit être plutôt à Saint-Étienne, qui lui avait dit de me demander si je me souvenais de notre voyage au Mont-Saint-Michel. Je ne peux pas deviner qui cela peut être, vous me direz cela, Marie Voisin et Marie Blanchard faisaient partie de l’excursion, mais je ne me souviens plus des autres. C’est du vieux temps cela. Par la même occasion de sa visite, il y a eu la cérémonie de Confirmation. Ils étaient 60 confirmants. Dont 14 de nos petites écolières. Depuis son retour, Monseigneur fait la tournée de tout le vicariat, cela veut dire plusieurs heures, et même des journées de bateau, sans mettre pied-à- terre. Entre chaque Station, et encore les plus près, il faut sept ou huit heures, par une mer calme, ça va encore, mais lorsqu’il y a tempête et quand c’est pour plusieurs jours c’est bien fatiguant. Encore heureusement, il est bon marin et souffre rarement du mal de mer. Et nous à notre tour, nous avons attendu avec impatience son retour. Puis sa visite à Avuavu , et c’est passé. Il est venu il y a une quinzaine de jours sur le beau nouveau bateau qu’il a acheté au cours de son voyage. La Mission en avait si grand besoin, car sans bateau nous sommes bien isolés. Peut-être vous a-t-il parlé de cela. Vous devinez notre joie à tous de revoir Monseigneur , d’entendre parler de vous , de la France, en fait, les enfants étaient excités et empressés pour lui faire une bonne réception et chanter leurs petits chants d’arrivée . Ce fut une bonne petite fête de famille. Il est resté trois jours ici, et ainsi nous avons eu plusieurs bonnes causeries ensemble. Il nous parlait de ses voyages, raconta quelques histoires, par exemple dans une ville, je ne me souviens plus où, ou il devait faire une Ordination. Il s’apprêtait pour la cérémonie, et voilà il s’aperçoit qu’il n’a plus ses gants, son frère Louis cours vite chercher et revient tout essoufflé, avec une paire de gants croyait-il, qu’il présente à Monseigneur déjà au chœur, qui, en voulant les enfiler, trouva que c’était des chaussettes, violettes !… Monseigneur riait bien en racontant cela… Embrasse bien pour moi, quand vous le verrez, les saint Luminois, sans oublier Françoise et Monique, et le nouveau petit neveu ou nièce, donnez- moi des nouvelles, bonne santé à vous tous. Marie P est bien silencieuse dernièrement. Mon affectueux bonjour à la Martinière, Vous voudrez bien leur dire que je n’’oublie pas tante Henriette dans mes prières Et à Agnès, son pauvre consort, mort, si jeune encore.Manuel, puisque tu me demandes ce que vous pourriez m’envoyer, Je pensais à quelques boîtes de sardines à l'huile. Vous pourriez peut-être faire un paquet avec une douzaine au plus. Cela suffirait pour qu’il ne soit pas trop lourd, pas trop difficile à paqueter, c'est frais, ce sera bon. Ne vous pressez pas. C’est ennuyeux de faire venir quelque chose. Cela doit coûter très cher. Merci en tout cas. Avuavu le 24/07/1949 Lettre reçue, le 15 décembre 1949 Ma bien chère petite sœur, Tu vas finir par me croire atteinte de la même maladie que le reste de la famille, car tu vas attendre longtemps une lettre d Avuavu , et cela je me le reproche, mais j’ai d’abord attendu un peu pour t’écrire, pensant que ta lettre de Pâques m’arriverait. Puis, quand j’ai voulu m’y mettre une chose et une autre m'ont empêchée de le faire tout de suite, mais tu sais bien, pourtant, que malgré cela, ma pensée va souvent bien souvent te retrouver, ma chère petite sœur, surtout toujours chaque matin à la Sainte Messe, et dans la soirée après la classe. Quand je vais faire un petit moment d’Adoration vers 4h30, la cloche du réveil pour toi, n’est pas loin de sonner, et tu vas commencer ta journée. Mais pour revenir à mon sujet, malgré tout ce retard, ta lettre ne m’est encore parvenue . Il est vrai que voilà bien près de deux mois qu’aucun bateau ne s’est arrêté dans nos parages, et notre courrier que nous attendons tous avec tant d’impatience est sans doute depuis des semaines dans un coin du post office. Le dernier qui a stationné chez nous. est celui de Monseigneur, son beau nouveau bateau qui lui a coûté si cher. Depuis son retour, il a fait la visite de tout le Vicariat, il était à Avuavu du 15 au 19 juin, donc quatre jours parmi nous. Et ainsi nous avons pu avoir quelques bonnes causeries avec lui. Il nous a parlé de « chez nous » a Sœur Marie Gérald et moi, il n’est pas allé en Allemagne, le pays de Sœur Marie Antonia. Il se souvenait bien de toi. Il m’a dit comment il t’avait vue et a ajouté, je pensais voir Sœur Marie- Georgette à Torfou, mais finalement je n’ai pas pu y aller ! Il connaît bien les Sœurs de Torfou, depuis son temps de Séminaire, et il paraît bien les aimer. Je lui ai montré les photos que tu m’avais envoyées et il a dit encore en parlant des deux petites.: « Elles sont bien mignonnes » Par la même occasion de sa visite, nous avons eu la cérémonie de la Confirmation. Monseigneur a donné la Confirmation à 60 personnes, dont 14 de nos petites filles. Nous avons maintenant 26 petites pensionnaires, et le nombre ira, augmentant, le travail aussi naturellement. Nous nous partageons les classes. Sœur Marie Gérald et moi. Le Père parle de bâtir une autre petite salle de classe, mais quel travail pour les Pères, qui n’ont presque personne de bien capable de les aider ! Les Frères Coadjuteurs sont occupés ailleurs. Nous sommes déjà installés dans notre nouvelle cuisine qui est très bien. Le Père a fait beaucoup de petites commodités. Sœur Marie Antonia en est bien contente. Les cabinets et la salle de bain sont ce qu’il y a de plus moderne.. Avec service d’eau , la seule Station à en être équipée s’il te plaît !… Nous avons pris quelques photos, si elles sont réussies, je t’en enverrai bien sûr. Je ne te parle que d’ici et avec d’amples détails mais toi, ma chère sœurette, que deviens-tu ? Depuis Noël, c’est bien long, vos enfants sont peut-être déjà partis en vacances, ou partirons bientôt. Les maîtresses en ont bien besoin aussi. Vous ne devez pas être fâchées de pouvoir laisser le bureau, et de n’avoir plus à penser aux leçons, à préparer, à la pile de cahiers à corriger. C’est certainement plus compliqué que ceux de mes petites écolières ! Avez-vous plusieurs enfants à présenter aux derniers examens ? J’ai pensé à vous et dis une petite prière à vos intentions. C’est toujours ennuyeux d’avoir un “recommencer” Et maintenant, j’espère que tu jouis de quelques jours de repos bien mérités. Que fais-tu ? Quelques raccommodages peut-être ? Car, je sais bien que tu ne vas pas restée inoccupée, mais ces petits travaux doivent être plutôt un délassement n’est-ce pas. Tant qu’à nous, ce ne sera que pour septembre, lorsque nous partirons à Visalé pour notre Retraite cette fois . Il y a longtemps que nous l’attendons, et nous gardons les enfants jusqu’à ce moment. Et vous, ne l’avez-vous pas aussi en septembre habituellement ? Je suis sûre que tu prieras bien pour moi, je ne t’oublierai non plus, tu le sais bien. Le Père de Theye , a eu la bonté de dire encore une messe cette année, le 16 juillet pour notre chère maman, je suis sûre que tu as bien pensé à elle, toi aussi. Est-ce que « chez nous » on a pas demandé une messe pour ce jour-là ? D’eux et de Saint Lumine, je n’ai pas encore reçu de vœux de nouvel an, je leur ai pourtant écrit à tous , moi , et dernièrement encore. Rien de notre grand Manuelo. Je l’ai fait remarquer sur la lettre que j’ai écrite « chez nous ». Et à toi t’ écrit-il ? et que te dit-il ? Je prie bien pour lui. La lettre la plus récente que j’ai reçue de la famille est une de Bèbert qui m’a fait grand plaisir, surtout que la tienne n’arrivait pas. Je ne lui ai pas encore répondu , pourtant il est bien comme toi, il nous donne bien des nouvelles de tous , de notre grand Manuelo, il dit qu’il ne peut pas me renseigner à son sujet, n’ayant jamais été dans ses confidences . Il ne sait rien de ses idées . Pas plus que des raisons qui ont pu lui faire changer sa voie . L’as-tu vu cette année ? Tu ne me parles pas du tout de lui dans tes dernières lettres. Marcelle ne m’a pas écrit depuis longtemps , elle non plus. C’est vrai qu’elle doit avoir bien à faire avec sa petite famille qui s’agrandit toujours. Il me tarde de savoir si nous avons un nouveau petit-neveux cette fois. Je te quitte pour ce soir, il me tarde tant de te lire. 12 août.– Tu vois, ma chère Marie, ma lettre n’est pas encore partie. Je n’ai pas eu d’occasion pour l’envoyer jusqu’ici. Ce matin seulement un bateau vient de s’arrêter et un gamin du Père vient de m’apporter ta lettre, je ne l’ai pas encore ouverte, mais ai reconnu ton écriture, mais je ne peux pas y répondre aujourd’hui, car le bateau repart tout de suite, juste pour descendre le courrier. Mais je veux quand même t’envoyer ce petit mot pour que tu n’attendes pas encore plus longtemps, et je t’écrirai de nouveau un peu plus tard. Je m'arrête pour ne pas manquer le bateau. Au revoir ma bien chère sœurette. A bientôt. Je te reste bien unie toujours dans mon travail de chaque jour, et, prions bien l’une pour l’autre . Je t’embrasse bien comme je t’aime, avec toute ma tendresse et mon affection. Sœur Marie de Loyola Ma chère Marie, J’ai préparé un petit paquet tout petit que je t’envoie. C’est une petite skirt Salomonaise , un petit jupon qu’une de nos petites filles a fait. Elle porte cela comme costume de travail. Autrefois les femmes n'avaient que cela. Maintenant qu’il y a des stores elles s'achètent quelques habits lorsqu’elles ont un peu d’argent. C’est fait avec une certaine écorce d’arbre, et cela demande naturellement toute une préparation, mais les Salomonais ne sont pas pressés. Et puis elles ont une classe de couture chaque semaine, pour leur apprendre à faire leurs habits, et quelques petits travaux, mais je n’ai pas à leur enseigner celui-là, cela elles l’apprennent toutes petites de leur maman. Et elles ont deux petites robes, une pour le dimanche et l’autre pour tous les jours, mais pour le travail ce serait trop coûteux. Je te joins quelques timbres.