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GOMA : LA POUDRIERE DE LA RDC « Chers collègues Députés de l’Est, quittez les groupes armés, je vais le dire. » Hélas, malgré cette semonce publique, l’ancien président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso, n’avait jamais rien dit. Complicité, oubli ou lâcheté ? Curieusement, quelques années après ces déclarations tonitruantes et sans effet, deux députés de l’Est surgissent pour le dire. Ils s’appellent Munyomo et Furuguta et ils sont de Goma. Ils n’appartiennent pas à de groupes armés et ils ne sont pas là pour dénoncer leurs collègues, car la loi de l’omerta est encore dure dans ce coin de la république. Nous allons, au travers de leurs propos, parler de cette ville de Goma, aperçue sous tant de superlatifs larvés d’une couche de vernis. Et, ce n’est pas faux. Goma est sûrement la ville, la plus propre de la RDC, la plus touristique, la plus exubérante, la plus attrayante, la plus convoitée par la Nation rwandaise qui a des insomnies de ne pouvoir l’annexer rapidement à sa minuscule superficie. La ville de Goma, à nu Dans la froide analyse de la situation actuelle de Goma, tous les superlatifs mentionnés se diluent et perdent de leur consistance. Goma ne serait qu’un condamné en sursis, un enfant en quête de l’affection maternelle, un petit frère rebelle et frondeur, devant ses grands frères et sœurs égoïstes et arrogants. Le constat d’une ville en danger qui aimerait déplacer son environnement géographique comme le font les FARDC dans leurs replis stratégiques sur Goma. Comme le font les faux Wazalendo qui n’évoluent pas sur les lignes de front, mais à l’intérieur de la ville pour décrédibiliser l’image de vrais fils du pays. Comme le font malheureusement tous les barbouzes du voisinage parachutés du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya et qui se sont fondus dans la foule des déplacés. Goma, c’est aussi le repli bénéfique pour les millions de déplacés qui fuient les zones de guerre et rendent ses périphéries et ses rues, les scènes des traquenards et de précarité. Les chiffres dévoilés par les députés gomatraciens donnent froid au dos, pour ceux qui sont loin de cette ex- belle ville. Il y aurait près de trois millions et quelques centaines d’âmes aux alentours de Goma et en son sein, au moins deux millions se disputent un parterre pour ériger un toit de fortune. N’est-ce-pas que les indices sont nombreux et prédictibles d’une conjuration évidente ? Les menaces qui pèsent sur cette ville, les épreuves qu’elle endure, l’étau qui se resserre autour d’elle, l’ennemi déjà dans ses murs et qui guette son apathie, tout cela contraste avec l’opulence ostentatoire de certaines familles gomatraciennes qui festoient chaque week-end, sans oublier l’assurance du gouvernement avec sa politique des visites des officiels, touristes à l’occasion. La ville est devenue une officine idéale des cabales avec tous les bureaux des organisations humanitaires, des comptoirs de fret et de commerce. Malgré le coup de filet magistral de trois cent bandits à main armée, réussi par la police, la torpeur résiste et la vigilance persiste dans ce joyau qui tient une place enviable dans l’écrin du Nord-Kivu. Le spectre haïtien Nous évoquons opportunément le tremblement de terre qui a eu lieu à Port-au- Prince, à Haïti dans les années deux mille douze. Dès l’annonce de la catastrophe, on a vu surgir de toutes parts, dans la capitale ravagée, remplie de morts et des sans-abris, des caravanes d’organisations humanitaires venant des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, dont la France. Quand toute cette assistance s’est nourrie à cette calamité naturelle, quand tout ce valeureux monde s’est retiré d’Haïti, les Haïtiens n’étaient pas sortis de leur souffrance. Les mêmes puissances qui avaient mis Haïti à genou, étaient revenues pour être les premières à s’engager dans des opérations d’assistance humanitaire. Douze ans plus tard, Haïti est pire qu’avant, car tous les dispositifs déstabilisateurs avaient été mis en place. Des siècles auparavant, les Etats-Unis et la France avaient envoyé leurs armées pour détruire Haïti, et n’étaient pas sortis vainqueurs. Aujourd’hui, ils se repaissent à son agonie dans des documentaires condescendants. Dire que l’Occident est la maternité, le champ de parturition du sadisme et du crime planifié n’est pas un euphémisme et les autorités de la RDC doivent lire les signes dans les pages d’histoire du monde. L’imposture qui gêne à Goma A Goma grouillent de grands imposteurs et on les identifie à tous les niveaux. Dans l’armée, la plupart des officiers supérieurs plantés et implantés dans l’Est depuis des décennies, ont troqué le treillis pour le port vestimentaire civil, quand ils vaquent à leur trafic des minerais et à la protection de leurs carrés miniers Ces éléments passifs des FARDC, se trouvent mêlés aux déserteurs qui se sont mués en malfrats, car munis d’armes de guerre qui les disposent à terroriser les populations. Quand Kigali parait sur la liste des exportateurs mondiaux du niobium, du tantale, du phosphore, du béryllium et autres minerais stratégiques, ce sont ces Congolais nés au hasard d’une relation avec des transplantés, profiteurs d’une nationale congolaise collective, qui demeurent les complices impunis, mais connus dans le réseau des criminels économiques de la RDC, basé à Goma. Les Volontaires pour la Défense de la Patrie, autrement appelés les Wazalendo ont été infiltrés par des renégats congolais et des espions à la solde des Rwandais. Cette présence des faux Wazalendo est inquiétante pour les populations qui ne savent plus faire la différence avec leurs enfants du terroir et les tueurs à gages, proches d’eux, chargés de faire planer la terreur et l’insécurité dans la ville et surtout de décrédibiliser l’image des vrais Wazalendo. Les leaders du Nord-Kivu se retrouvent malheureusement dans cette tourmente. Ils travaillent en ordre dispersé pour éviter qu’on reconnaisse leur vraie posture et leur statut dans l’implication socioéconomique de la région. Ils sont pour la plupart embranchés dans des bandes mafieuses et beaucoup sont propriétaires de grandes étendues de terre où ils exploitent les minerais sous maintes couvertures. Une autre imposture de taille est celle des directeurs provinciaux des entreprises publiques telles la Snel, la Regideso, la Sonas, la CNSS et bien d’autres, devenues des bastions d’affaires, des noyaux de prédation et des officines de népotisme. Les directeurs provinciaux des entreprises publiques à Goma se conduisent comme des PDG, petit format et ils ne se réfèrent à leurs tutelles administratives qu’en fonction d’un rapport de service appuyé d’arguments pécuniaires, pour qu’ils soient maintenus à leurs postes, à partir de Kinshasa. Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, le général-major Chirimwami est-il au courant de toute cet embrouillamini ? De l’avis des députés, l’homme en est conscient. Cependant, pince-sans -rire, le général clame à qui veut l’entendre que tout ce qui est lié aux lignes de front à la quincaillerie militaire et aux plans peaufinés de bataille, toute cette matière ne le concerne pas. Il est un administratif et pas un valeureux soldat avec sa kalashnikov pour ramener la paix à l’est de la république. Il n’a pas tort d’être aussi sincère. Il a fait sa part. Kinshasa ne comprend pas son message pour une retraite circonstanciée. L’espoir à l’horizon Nous pensons que tant qu’il y aura des députés de Goma qui élèveront la voix pour parler franchement de la situation de leur ville, des solutions s’inscriront dans la pour gagner la cohésion des Gomatraciens, déceler les pistes pour vaincre l’ennemi et ouvrir l’Est dans le développement intégral de la région. Les signes annonciateurs de ce développement sont faibles, car amortis par les effets dévastateurs de la guerre qui engrangent des dépenses colossales pour prévenir une sécurité durable pour le pays et un espoir permis. Comme l’exploitation du gaz méthane du lac Kivu, un projet qui sera réalisé l’année prochaine et pourra mobiliser pour le Nord-Kivu, deux mille sept cent emplois et pour le Sud-Kivu, deux mille cent emplois. L’exploitation du gaz méthane pourra catapulter la production d’électricité à moindre coût et résorber sensiblement le chômage. Il y a aussi des projets dans les infrastructures et le soutien visible du gouvernement en ce qui concerne la construction des routes et la construction des écoles dans le domaine de l’éducation. Cette lueur d’espoir n’occulte pas la préoccupation rivée sur la sécurité de la ville de Goma qui risque de devenir la gâchette de l’Est si le gouvernement n’œuvre pas fortement à rassurer le peuple congolais, par des actions concordantes avec l’Assemblée nationale dans le recouvrement total de son territoire. La paix est un véritable limon dans le développement de la RDC. Le gouvernement et les autres institutions ont le devoir sacré de réussir l’objectif d’une Nation unifiée, nonobstant les cris d’orfraie que poussent quotidiennement les ennemis rassemblés contre la RDC.