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GOUVERNEMENT SUMINWA 100 JOURS : CA CHAUFFE ! Cinquante-quatre membres du gouvernement Suminwa, un cadre d’orientation structuré en six piliers qui se déclinent en cinquante-deux axes dans les différents domaines d’intervention, avec un budget quinquennal de nonante-trois milliards de dollars américains, tels sont les chiffres à retenir pour des défis qu’assume la première ministre, Judith Suminwa depuis le douze juin de cette année. Parmi les défis, les plus poignants sont l’insécurité à l’Est du pays et la situation humanitaire, sa conséquence. Dans son discours d’investiture, des mots sont revenus qui témoignaient du caractère de la première ministre. Elle a parlé de protection, une allusion toute maternelle. Une préoccupation de toutes les mères de famille qui n’ont de cesse de veiller à la vie de leur progéniture. Madame Suminwa a insisté sur une action rapide et efficace en présentant son programme d’actions pour le second quinquennat du second mandat du président Félix Tshisekedi. Pour réaliser les objectifs de son gouvernement, la cheffe de l’exécutif aura des moyens et elle a des personnes qui doivent l’épauler selon leurs aptitudes, leurs compétences, leur volonté de réussir dans cette ambitieuse entreprise. JOUR J-23 Le mois de septembre se profile déjà à l’horizon. Le vocable cent jours est entré dans le vocabulaire politique des Congolais qui attendent une évaluation d’actions dans les institutions. Ils attendent les cent jours du gouvernement Suminwa, décidés de sanctionner sans parti-pris, leur façon de contribuer à une démocratie participative forte du nombre, mais faible de la décision. La presse se prépare aussi et affûte ses armes parmi les plus sophistiquées. Elle suit au quotidien, depuis leur nomination, les responsables de l’Exécutif pour découvrir dans l’écrin, les perles et les bijoux de pacotille. Devant les enjeux de l’heure et la précarité de ce temps de guerre, les gens de presse et des réseaux sociaux fouinent partout, chez tous les ministres pour louer et vanter leurs bonnes actions, leurs décisions courageuses, leur leadership modèle. Ils fourrent leur nez partout pour avoir des preuves quand ils dénonceront le népotisme dans les engagements, le favoritisme dans les promotions, l’arbitraire dans les révocations. Les journalistes et les acteurs sur les différentes plates-formes communicationnelles ont ouvert la chasse aux scandales, aux abus de pouvoir, aux anti-valeurs et autres mauvaises gestions dans le chef des responsables des ministères. Les ministres de leur côté savent qu’à l’issue des cent jours, ils seront plébiscités par la clameur publique et la machine communicationnelle, sans la permission préalable de leurs institutions. Cinquante-quatre membres du gouvernement s’attellent donc à offrir au peuple congolais un meilleur résultat à l’aune de leur quotient patriotique et intellectuel. Ils ne seront pas tous avantagés pour réussir cette gageure. Beaucoup d’éléments interviendront peu ou prou dans l’évaluation de leurs actions. -Parmi les ministres dont le mandat est renouvelé, les trois-quarts seront surement les moins performants, car jouissant de la confiance du chef, ils se vautreront dans la routine et ne chercheront pas l’excellence. Nous illustrons cette assertion avec quelques exemples, tirés au hasard. LES BONS ET MAUVAIS POINTS Le ministère de l’Information et Communication de Patrick Muyaya se cramponne à son exercice de redevabilité dans ce nouveau quinquennat et il s’en réjouit à juste titre. Du coup, il en oublie la vigilance en temps de guerre et la propagande de l’image du pays et de son chef qui entrent dans ses attributions. La présence d’une armée numérique aurait l’avantage d’accompagner les actions du président de la RDC et de contrer toute la désinformation et l’intox, orchestrés non seulement par les ennemis extérieurs de la république, mais aussi par les renégats, nombreux dans les institutions et les milieux socio-politiques. L’atout communicationnel dont il a la charge s’est sclérosé avec les anciens ingrédients et le ministre ne s’en aperçoit pas encore. Une exception dans cette catégorie est à signaler, dans la personne du ministre Gilbert Kabanda qui garde son ministère de la Recherche scientifique et Innovation. Le deuxième Forum du génie scientifique congolais qu’il a organisé a été plus intéressant que le précédent. Signe que le responsable du ministère a ajouté de nouveaux agrégats à cette participation qui a attiré et convaincu des inventeurs et des chercheurs congolais, hier, réticents dans des exhibitions publiques de leurs trouvailles. -Parmi les responsables des ministères permutés dans la station gouvernementale, il est fort probable que la majorité d’entre eux, quittant la routine administrative et décisionnelle, cherchent à être dans la surcompensation, c’est-à-dire prouver que même ailleurs, leur efficacité restera intacte, voire supérieure. Ainsi, le vice-premier ministre chargé des Transports émulera l’ancien vice- premier ministre chargé de la Défense et Anciens Combattants. Face à sa propre joute, Jean-Pierre Bemba bataillera ferme. Le projet pour le développement et la relance du port de Lobito, la réhabilitation des capacités de l’Onatra et d’autres suivis dans le transport routier de Transco sont autant d’actions à mettre en exergue dans sa dynamique pour booster l’action de ce ministère. Au ministère des Sports et Loisirs, le ministre transbordé ne cache pas un intérêt vital pour les infrastructures sportives avec le souci de les essaimer dans les provinces. Le ministère organisera bientôt des compétitions prévues pour le deuxième trimestre et l’assemblée de la confédération africaine du football. Pour avoir une vision claire de ce domaine, le ministre compte sur les Etats généraux des Loisirs qui se tiendront d’ici avant la fin de l’année. -Parmi les ministres recommandés, découverts ou choisis grâce à l’aura familiale, presque tous sont condamnés à une piètre performance. D’abord, parce qu’ils pensent qu’ils sont les bénéficiaires légitimes du régime, non astreints à fournir des efforts herculéens, ensuite, ils soupçonnent que le nom qu’ils portent en bandoulière, faisant ressusciter un regain de respect et de considération, ils sont exempts d’une quelconque évaluation critique. Les exemples sont légion. Prenons celui du ministère de la Culture, Arts et Patrimoine. A ce ministère, le leadership n’est pas assumé, la compétence n’est pas avérée, même le travail administratif et les services spécialisés, érigés en directions générales semblent vivre sous perfusion, car leurs responsables sont en manque d’inspiration et de frais de fonctionnement. La ministre a du mal à honorer le nom prestigieux qu’elle porte, de l’écrivain et diplomate congolais, Philippe Elebe ma Ekonzo. Une progéniture à la mauvaise place ou mal dans sa peau ? Depuis qu’elle est nommée, madame Yolande Elebe est invisible dans les activités culturelles et artistiques. Sa présence aurait le don de dénouer certains imbroglios tenaces comme le bicéphalisme remarqué à la Socoda, l’ancienne Soneca. Cette société des droits d’auteurs a deux comités de gestion indépendants qui travaillent, l’un pendant le jour et l’autre durant la nuit. Comprenne qui pourra. La responsable de la Promotion Culturelle s’affiche sur les réseaux sociaux, ventre à l’air libre, entourée d’ une meute des gardes de corps, elle fait la promotion de son futur album au lieu de promouvoir la littérature ou l’édition des manuels sur l’art. Quant aux musées nationaux de la RDC, relevant du ministère de la Culture, Arts et Patrimoine, les bâtiments et la cour intérieure servent aux veillées mortuaires et les alentours sont occupés par des terrasses dans une atmosphère qui rappelle la regrettée Foire Internationale de Kinshasa. Dans ce chaos administratif, l’absence de madame la ministre dénote soit de l’incompétence soit d’une anticipation de démission hâtée. -Parmi les ministres, nouveaux venus dans le gouvernement, nombreux sont ceux qui méritent les acclamations pour leur détermination à l’excellence. Une note spéciale est accordée à celui qui est dans l’opposition et qui veut se démarquer des tenants du pouvoir. Madame Suminwa peut compter sur les ministres de l’Intérieur, des Finances, de l’Economie, de la Justice et Garde des Sceaux et quelques autres. Constant Mutamba mérite la palme d’or dans ce gouvernement majoritairement de la plate-forme de l’Union sacrée. Il montre chaque jour qui passe, qu’il n’est point intimidé par ses homologues, vieux routiers. Ses actions n’ont aucun relent hargneux de l’opposant traditionnel, mais sont guidées par le patriotisme et la conviction qu’avec une petite dose de bonne volonté, la Justice peut retrouver ses lettres de noblesse. Les nombreuses actions du ministre de la Justice et garde des Sceaux, l’ont pointé favori dans les efforts du gouvernement à changer le douloureux narratif de laisser- fairisme et d’affairisme dans l’appareil de l’Etat. Le ministre Constant Mutamba est sans conteste, le meilleur ministre de la Justice en RDC, depuis des lustres, tant par son intégrité morale, que son pragmatisme dynamique et le courage dans ses décisions. Il mérite notre appréciation, sans complaisance et aux yeux du peuple congolais, il ne s’exténue pas en vain à la tâche que lui a confié la cheffe du gouvernement, madame Suminwa. Au revoir et au prochain podcast.