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LE GOUVERNEMENT SUMINWA DOIT BOOSTER L’EMPLOI. A la cérémonie d’investiture de l’Exécutif congolais, la première ministre, Judith Suminwa avait, outre la Sécurité, placé l’emploi parmi les priorités de son gouvernement. Elle ambitionnait la création de six millions quatre cent mille emplois d’ici à deux mille vingt-huit. Soit, une balance stable d’un million six cent emplois par an. L’ambition de ce projet est noble, et son application attendue par le peuple congolais qui n’ignore pas que la pauvreté peut reculer sur son territoire avec la résorption progressive du chômage, grâce à de bonnes politiques de l’emploi. L’usine Saphir Ceramics, une entreprise chinoise de fabrication des produits en céramique, orientés vers la construction engloutit six mille emplois directs. La semaine passée, l’actualité économique a salué l’implantation de Varum DRC PEPSI dans la zone économique de Maluku. Cette usine pourrait générer cinq cents emplois directs et des emplois indirects dans les domaines de la logistique et de la distribution. Au bas mot, Varum DRC PEPSI créera mille emplois directs et indirects d’ici la fin de l’année deux mille vingt-quatre. Cette semaine, le ministre Kibassa a inauguré l’entreprise RAXIO DATA, une infrastructure numérique de pointe. On ne sait pas exactement combien d’emplois sortiront de ce centre qui sera au carrefour des fournisseurs, des professionnels de cybersécurité, des privés digitalisés, des développeurs ainsi que des créateurs de contenu. L’avancée timide dans les technologies de pointe et l’apparition des start-ups dans notre pays, ce secteur ne pourvoira pas quantitativement le marché d’emplois. Depuis juin deux mille vingt-quatre, avec sept mille cinq cent emplois effectifs, nous sommes très loin du compte des prévisions de madame Suminwa. S’il est vrai que la création d’emplois est la voie la plus sûre pour faire reculer la pauvreté et accroitre la prospérité, les stratégies concrètes et les mesures d’accompagnement devraient être mises en place et annoncées pour relever cette gageure, obsédante pour le développement économique du pays. L’existence d’une institution publique appelée ONEM ou, Office National de l’Emploi ne joue pas son rôle. Elle serait présente dans toutes les vingt-quatre communes de Kinshasa et ses objectifs seraient de faciliter l’accès à l’emploi pour les Congolais. L’Office n’a, à son actif qu’une participation avec la Banque africaine de Développement, BAD, qui lui a permis d’identifier plus de trente-cinq universités dans lesquelles, l’ONEM a pu retenir six mille cinq cent vingt-huit personnes, aptes au travail, après un stage de formation. A part cette action d’envergure, aucun écho n’atteste d’une aide ou une création d’emploi pour répondre aux attentes des Congolais et au vœu de madame Suminwa. L’emploi dans le gouvernement Suminwa La Fonction publique est le gros fournisseur d’emplois de la RDC. A entendre le ministre de la Fonction publique, monsieur Lihau, tout va bien comme dans le meilleur des mondes, s’agissant de l’emploi. Le ministre Lihau pendant qu’on s’inquiète du chômage se félicite de la réduction drastique du nombre des fonctionnaires de l’Etat. Il s’en explique à juste titre : -Il y a eu la mise en retraite des personnes âgées, susceptibles d’aller à la retraite. Au moins onze mille agents ont été envoyés à la retraite ; -Les doublons ont été détectés et aussi ceux qui se servaient des numéros matricules des fonctionnaires décédés ont été découverts et éjectés de la banque des données des ressources humaines de la Fonction publique. Cette maitrise des effectifs a eu pour résultats de quitter le chiffre d’un million quatre cent cinquante mille à huit cent vingt-trois mille cent vingt-neuf fonctionnaires. Après ce valeureux nettoyage, tout va mieux, affirme le ministre, sans préciser sa part dans la résorption du chômage par un recrutement de nouvelles unités compétitives et de qualité pour un rajeunissement de la Fonction publique. Ces jeunes qui pullulent dans les rues de Kinshasa et les régions attendent d’être notifiés qu’il y a des vacances dans cette grande cour d’emplois de l’Etat. Nettoyer le salon c’est bien beau, encore faut-il le meubler et l’apprêter pour accueillir dignement des hôtes. Un travail d’identification d’emplois peut se faire en amont dans les classes terminales de toutes les universités qui surabondent à Kinshasa et dans les régions. Un service des statistiques peut accompagner ce genre d’enquêtes pour connaitre les futurs demandeurs qui seront déversés sur un marché potentiel d’emplois. Il n’y a pas que le ministère de la Fonction publique, d’autres ministères devraient fournir à la première ministre leurs prévisions pour réduire le chômage, en dehors de leurs administrations respectives et en fonction de leurs objectifs. En ordre utile viennent les ministères de l’Emploi et du Travail, de la Formation professionnelle, de l’Industrie et PME, des Postes, Télécommunications et Numérique, de l’Intégration régionale, de la Culture, Arts et patrimoine, du Tourisme, de l’Environnement, des Sports et Loisirs, de la Jeunesse et Eveil patriotique. Tous ces ministères sont des réservoirs potentiels d’une main-d’œuvre nombreuse, d’un recrutement des acteurs spécialisés dans leurs domaines respectifs, d’une utilisation rationnelle des opérateurs dans divers marchés du travail, partant dans le marché de l’emploi. Hélas, un enfermement curieux les empêche de regarder ailleurs que dans leur bureau climatisé. Il suffit des enquêtes ciblées et intelligentes, des identifications précises, des contacts dans la demande, des délais dans la correspondance, du recrutement et le passage des tests de sélection. Avant de compter sur l’informel qu’il ne contrôle pas efficacement, l’Etat a l’obligation de drainer vers l’emploi, cette foultitude des jeunes et des sans- emplois avec qualifications qui grouillent partout, et se sentent abandonnés par les autorités du pays. Le gouvernement doit aussi montrer qu’il sanctionne ceux qui n’ont pas eu une vision claire pour faire reculer la pauvreté, à la base du phénomène koulouna, de la déliquescence progressive de la famille, socle de la société, pour ne citer que ces contraintes. Les vacances gouvernementales Parler Emploi, c’est reconnaitre qu’il y a des personnes dans plusieurs ministères capables de fignoler un manuel de stratégies pour juguler le chômage. Prenons l’exemple du ministère de l’industrie. La RDC a un besoin crucial des industries pour quitter sa détestable dualité de produire ce qu’elle ne consomme pas et de consommer ce qu’elle ne produit pas. L’ancien ministre de l’Industrie a-t- il fait le bilan de son passage à ce ministère hautement stratégique ? Rappelons pour l’histoire quelques chiffres concernant l’industrie. En mille neuf cent soixante, le tissu industriel du Congo belge était composé de six mille petites et moyennes industries recensées au niveau de l’économie nationale. En mille neuf cent quatre-vingt, on dénombre mille huit cents industries au Congo et en l’an deux mille, près de cent dix sont recensées. Enfin, selon la BAD, la Banque africaine de Développement, le nombre des industries en RDC est tombé à nonante-cinq. C’est ahurissant en l’espace de quatre-vingts ans, de constater une telle dégringolade dans l’économie d’un pays qui cherche à se développer. Si les industries avaient augmenté en nombre, la valeur ajoutée allait être exponentielle, la richesse aurait été multipliée et le travail de transformation dans les mains des fils et des filles de la république aurait été honoré. Le chômage aurait diminué normalement et nous ne pleureront pas la disparition précoce des entreprises telles que Cameza, Sogalkin, Metalkat, Fondaf, Trefilkin, qui exportaient déjà les câbles de cuivre, après leur fonte et production. Pour ne parler que d’elles. Les ministres du gouvernement Suminwa qui ne prennent pas une part active dans la résorption du chômage hors de leurs ministères, prouveront qu’ils ont des retards certains dans une intelligence proactive et économique. A l’horizon des cent jours de l’action gouvernementale, l’Exécutif dénoncé comme éléphantesque devrait se délester des ministres de carrière, limités dans leurs réflexions. Il est temps, que le domaine de l’Emploi soit valorisé et que tous les Congolais dans le secteur informel ou dans la Fonction publique jouissent de la plénitude de leur vie, dès lors qu’ils sont qualifiés. Faut-il parler d’un échec intergénérationnel qui se constate depuis plus de soixante ans, malgré la présence des experts, des consultants, des docteurs et autres diplômés d’universités, qui remplissent l’exécutif. Le beau verbe, le français poudreux et l’étalage des théories économiques, macroéconomiques et économétriques ne vont pas sortir la RDC de l’ornière du sous-développement. Seules des actions intelligentes et courageuses, loyales et honnêtes pourront aider les Congolaises et les Congolais à redresser ce pays à la taille d’un continent, que tout le monde envie et convoite. Au revoir et au prochain podcast