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LUANDA : UBUNTU CONTRE UBWENGE Au stade omnisport de Luanda, après plusieurs prolongations, le dernier coup de sifflet du match qui oppose les équipes finalistes de la RDC et du Rwanda, sous l’arbitrage de l’Angola, est attendu avec une vive appréhension, dans cette cinquième édition de la Coupe d’Afrique pour la Solidarité et la Paix. Sur les vareuses des sportifs, leurs devises respectives brillent sur fond or, bleu et rouge pour la république démocratique du Congo et vert et jaune pour la république du Rwanda. Dans les gradins, le public chauffé à blanc a identifié ses joueurs-vedettes et les encourage avant le début du match. Vas-y Olivier ! vas-y Wagner ! Vas-y Nduhu ! vas-y Kayi ! Les cris fusent de partout pour supporter les deux équipes qui, arborent le code UBUNTU pour la RDC et UBWENGE pour le Rwanda. Quittons le stade de Luanda pour lever impudiquement le voile couvrant une scène qui perdure depuis des décennies. Cette scène est pérennisée par les actions timides de l’Union Africaine, par la complicité outrageuse de la Communauté internationale et par l’aveuglement de certains dirigeants africains choisis pour maintenir le continent sous le joug occidental et dans un sous-développement causé par l’instabilité créée par les guerres. Depuis le vingt aout à Luanda, la proposition concrète pour un accord de paix durable et définitif au conflit à l’Est du pays se négocie, se discute et traine les pas, entre les délégations congolaises et rwandaises sous l’arbitrage du ministre des Relations extérieures angolais, qui représente le président Joao Lourenço,, médiateur nommé par l’Union africaine. Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous aimerions demander à madame Wagner Kayikwamba, cheffe de la délégation congolaise de jeter un coup d’œil sur la photo de famille où paraissent les ministres angolais et rwandais et elle, bien sûr. Qu’elle regarde soigneusement la bosse, au niveau du côté droit de la veste du ministre rwandais des Affaires Etrangères, monsieur Olivier Nduhungirehe. Ce renflement montre assurément une arme sous la veste, que cet homme porte et nous pensons sincèrement qu’il y a eu une violation de protocole si notre assertion est avérée. Nous ne nous tromperons pas, en disant que la ministre des Affaires étrangères est en danger, en présence de son homologue rwandais. Soyons réalistes. L’Afrique n’a plus besoin de ces clichés des barbouzes arrogants, de ces bouffons qui reproduisent des scénarios loufoques pour intimider leurs frères et sœurs ? Soyons lucides. La guerre que le Rwanda impose à la RDC doit être analysée et comprise sous le prisme de la spiritualité et de l’idéologie, pour exorciser la malédiction qui règne dans les rapports entre la RDC et le Rwanda. Elevons la réflexion. Les dizaines de millions des morts à l’Est de la RDC, les centaines des milliers des déplacés, fuyant les zones de guerre, les centaines d’allées et venues avortées des politiciens congolais, angolais et sud-africains, les dizaines d’accords pour la résolution de la paix piétinés et, la cerise sur le gâteau, les apparitions fantasques du dirigeant du Rwanda se moquant visiblement de tous ces efforts, n’est-ce pas assez pour une configuration claire et nette du topo géopolitique ? Pour aider à cette invite d’une analyse froide, nous allons disséquer les deux concepts qui caractérisent les deux peuples en présence pour des prétendus pourparlers en vue de la paix. L’UBUNTU, une philosophie de l’altruisme et de la paix. Desmond Tutu, l’archevêque anglican d’Afrique du sud, parlant d’Ubuntu disait : « Je suis parce que nous sommes » Il avait ainsi résumé cette philosophie des peuples bantous vivant en Afrique centrale, une partie de l’Afrique orientale et en Afrique du sud. Prises pêlemêle, les significations de l’UBUNTU sont presque toutes positives, optimistes et humaines. Car, l’UBUNTU, c’est la qualité inhérente au fait d’être une personne parmi d’autres. L’UBUNTU, c’est l’attention qu’une personne porte à une autre dans une attitude de courtoisie, de gentillesse et de respect. Ce concept englobe l’humanisme, la fraternité, il repose sur des principes de survie, d’esprit de solidarité, de compassion, de respect et de dignité. Les peuples sous l’approche UBUNTU sont liés naturellement, même dans les conditions les plus difficiles qu’elles soient politiques, socio-économiques ou environnementales. Ils survivent à tous ces aléas malgré les différences qu’ils pourraient avoir entre eux et ils comptent les uns les uns sur les autres. L’UBUNTU, c’est une exigence de porter le malheur de l’autre et son bonheur aussi. Les personnes qui participent à cette philosophie sont en harmonie ou recherchent toujours l’harmonie entre eux, car conscients et certains que le bonheur de l’un est lié au bonheur du groupe. Parmi les principes de l’UBUNTU, apparaissent sans grande surprise la responsabilité, l’humilité, l’attachement, le partage, la confiance, l’intégrité, l’altruisme, l’égalité et l’entraide. Les grands paroliers de l’UBUNTU sont Desmond Tutu, Nelson Mandela, l’ancien président de l’Afrique du sud, le kenyan Patrick Loch Otieno Lumumba et tant d’autres penseurs africains et occidentaux. L’UBWENGE, une philosophie de la ruse et de la fourberie Beaucoup de philosophes, ethnologues, linguistes et historiens ont décrit l’UBWENGE en des termes francs et surprenants. Pour Pierre Ern, dans son article sur « Intelligence et ruse à la manière Rwanda et Urundi », il affirme que l’UBWENGE, c’est le fait d’être futé, astucieux, au besoin menteur, capable de rouler les plus malins dans la farine, de s’imposer, de réussir. Quant à Kamanzi T., il déclare que c’est une forme particulière de l’intelligence qui vise l’acquisition d’avantages matériels et sociaux par quelques moyens que ce soit. L’équivalent français le plus acceptable d’UBWENGE serait fourberie, malignité. Le linguiste Rodegem F. assimile l’UBWENGE à un style biaisé, fait d’un esprit tortueux pour qui, la parole n’est pas un message direct, mais le résultat d’arabesques mentales pour ne pas donner prise à l’interlocuteur. Les intrigues, les cabales favorisent l’auteur de ce style. Dans ses enquêtes, l’ethnologue Albert E. M. avoue que si le Hutu ment parfois par crainte de représailles, le Tutsi ment en homme malin. Et Albert conclut « L’UBWENGE est attribuée aux Tutsis comme une caractéristique innée et à force de tricher pour vivre, le Tutsi arrive à vivre pour tricher. » Nous terminerons cette visite guidée dans le labyrinthe du village UBWENGE au stand de monsieur Penugia P. qui insiste sur le fait que l’UBWENGE c’est une condition de survie, mais aussi l’habileté à nouer autour de soi un réseau de relations sociales profitables, l’ingéniosité à manipuler les hommes et les situations pour en tirer les avantages personnels. Parmi les grands paroliers de l’UBWENGE, on compte l’abbé Alexis Kagame et évidemment l’exemple frappant mais pas déroutant dans la personne de l’actuel président du Rwanda. Nous arrêtons cette pérégrination pénible et nous aimerions nous adresser à madame Wagner Kayikwamba. Elle n’est pas obligée de répondre aux questions suivantes. Une. Madame, savez-vous que vous avez devant vous un produit UBWENGE dans sa forme génétiquement non modifiée ? Deux. Madame, si vous êtes habituée à jouer franc jeu, pouvez-vous, pour sauver la RDC, changer de cap, sans vous compromettre ? Trois. Madame avez-vous lu le rapport Mapping et la liste des atrocités et monstruosités commises sur votre peuple ? Quatre. Madame, savez-vous que l’UBUNTU et l’UBWENGE partagent un point commun : la survie. De quel côté de la survie, vous placez-vous ? Ceux qui survivent par amour, compassion, solidarité, humanisme ou ceux qui survivent par tricherie, meurtres, viols, fourberie ? Cinq. Vous êtes diplomate, dites-nous, depuis quand négocie-t-on la paix sur un territoire en guerre ? Six. Etes-vous consciente de cette fresque ubuesque d’un marché des dupes et une farce des dindons ? Nous avons terminé avec les questions, permettez-nous, juste un conseil. Lisez l’histoire du Rwanda, si vous ne l’aviez pas encore fait, depuis le régime monarchique des Mwami jusqu’à celui du régime actuel. Il n’y a que l’UBWENGE à son état brut qui prime et domine. C’est une histoire pavée d’horreurs et des trahisons, de fourberies, de crimes et de mensonges. Si un homme averti en vaut deux, une femme avertie en vaut le double. Aidez la république démocratique du Congo à sortir de cette spirale mortifère dans laquelle elle tournoie depuis des décennies. Que le bon Dieu vous assiste. Que les prières de toutes les Congolaises et tous les Congolais vous accompagnent. Au revoir et au podcast prochain.