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AIDE A LA RDC : MONUSCO, EAC, SADEC. ET APRES ? La semaine passée, le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations Unies a adopté à l’unanimité, une résolution autorisant la Mission de la Monusco à fournir un soutien logistique à la Mission de la Communauté de Développement de l’Afrique australe en RDC, la SAMI DRC. Ce revirement du Conseil de sécurité aura des conséquences certaines dans un délai plus ou moins bref, vu les réactions à l’issue de cette résolution. Kigali conserve son de cloche, à savoir qu’une coopération Monusco et SADEC avec le soutien logistique et opérationnel de l’ONU renforcerait la volonté de la RDC de rechercher une solution militaire à la crise. Une réponse insensée quand les forces militaires rwandaises sont sur le sol congolais, narguant les résolutions internationales et défiant l’autorité congolaise. Le Rwanda retrouve son agressivité traditionnelle et prévient les dangers d’une telle initiative, jusqu’à évoquer la résurgence des confrontations ethniques. Une telle remarque prouve que le Rwanda se croit déjà propriétaire de la RDC et avec son expérience d’une mégestion des tribus, il a peur que sa présence sur le territoire congolais ne donne lieu à un nouveau génocide. Les Etats-Unis n’ont pas accepté de gaieté de cœur, s’alignant sur les autres membres du Conseil de sécurité, dont on reproche déjà un certain radicalisme de la part des mêmes pays. Pour les Américains, l’appui logistique doit être limité, pendant que Kinshasa souhaitait une aide plus appuyée dans la logistique. Cette coopération a ses avantages et ses pièges. LES AVANTAGES DE LA COOPERATION De peur de diminuer les élans d’optimisme des Congolais lors de cette prise de résolution, il faut avouer que les avantages sont minimes par rapport aux dangers. Il appartient donc à la RDC de capitaliser cet accord pour en tirer le bénéfice nécessaire dès l’entrée en vigueur de cette coopération. Le partage dans le domaine du renseignement militaire est une grande acquisition tactique et stratégique, grâce aux équipements de la Monusco, que la SADEC est permise d’utiliser. N’oublions pas que les drones de la Monusco n’ont pas beaucoup aidé les FARDC dans cette guerre à l’Est. Des rumeurs ont même couru que les services de renseignement du M23 ont eu recours a cet outil important des forces onusiennes. Pour une fois, une force offensive réduite pourrait être envisagée des Casques bleus aux côtés des forces armées congolaises. L’assistance technique aux troupes de la SADEC est garantie tant que la SADEC n’affecte pas la marge de manœuvre opérationnelle de la Monusco dans son mandat et la poursuite de ses priorités stratégiques. Quoique pouvant être considérée comme avantage, cette formule est ambiguë dès lors que le mandat de la Monusco qui arrive à sa fin, persiste encore sur des prétendues priorités stratégiques. La RDC ne doit pas éluder le fait que l’ONU n’est pas enthousiaste que le gouvernement congolais ait décidé le retrait des troupes de la Monusco a l’horizon 2024. Elle a des raisons et des intérêts en jeu en RDC. LES PIEGES DE LA COOPERATION Derrière le soutien logistique et opérationnel de la Monusco en collaboration avec la SADC se profile le chantage de pousser la RDC à rechercher une solution diplomatique plutôt que militaire. Pour ce faire, alors que la SADEC vient avec une force de réserve dotée d’hélicoptères d’attaque et d’artillerie, la coopération est bien claire sur l’utilisation de cet arsenal. Il restera inopérant. En effet, la coopération a prévenu les contingents de la SADEC qu’ils ne pourront pas utiliser les moyens aériens et terrestres de la Monusco qu’en dehors des zones et opérations de combat, excepté pour les évacuations sanitaires. Si la situation de l’Est s’empire, le Conseil de sécurité a déjà tracée un plan pour créer une nouvelle mission au mandat défini autour de stabilisation-transition. Le Conseil envisage un phasing-out long qui vise à un nouveau maintien des troupes combinant maintien et consolidation de la paix. Le grand piège de cette coopération est le retour officiel des troupes de la Monusco et il est fort à parier que ce seront des troupes spéciales, aguerries et formées pour autre chose que le maintien de la stabilité et de la paix. Dans cette phase, les stocks de la logistique en place confiées en cogestion entre la Monusco et la SADEC pourront être rétrocédés uniquement à la Monusco au cas d’où la guerre s’enlise. Nous ne devons pas parler seulement de piège, il y a une action en préparation si la RDC est distraite. Les Etats-Unis ont déclenché plus de 200 guerres, alors qu’ils sont un jeune continent. Ce n’est pas pour rien, qu’ils en appellent à une logistique limitée pour la RDC, en cette période où elle est attaquée. Elle montre clairement son penchant et son désir obsessionnel d’une RDC vulnérable et poreuses aux attaques des ennemis. Les dernières apparitions médiatiques de Kagame vitupérant contre les Etats-Unis n’étaient que de la diversion, de la poudre aux yeux. Les deux ont une alliance diabolique basée sur les intérêts et ils ne se quitteront que si la guerre à l’Est se termine. C’est clair comme l’eau de source. LA MONUSCO QUI S’INCRUSTE La présence de la Monusco découle de la volonté américaine d’avoir sur terrain une présence prédatrice, sous couvert d’une mission couverte de tous les bons souhaits. En 1999, la Monusco au départ envoie cinq cents observateurs militaires au Congo-Kinshasa. En 2000, les effectifs passent à cinq mille cinq cent trente-sept personnels en uniformes. En 2016, le chiffre grimpe à vingt-deux mille seize personnes, constituant la plus importante opération de paix au monde. N’est-ce pas l’ironie du sort, qui se joue en RDC par la Monusco interposée ? La Monusco avec plus de vingt-deux mille personnes et vingt-cinq ans, sur le sol de la RDC pour un maintien de la paix et une stabilisation de celle-ci, a un bilan contrasté, si pas négatif. Mais, cela n’empêche pas le Conseil de sécurité de la trouver encore digne de confiance et d’imposer sa présence en RDC pour des services loyaux rendus à ce pays. L’ONU n’a cure du sentiment anti-Monusco par la population congolaise et des décisions du gouvernement de la RDC pour un retrait de ses troupes, d’ici à l’horizon 2024. La Monusco est dans les enjeux de la géopolitique dont les imbrications rejoignent la présence du Congo-Kinshasa avec ses minerais stratégiques convoités. Les Congolais doivent ouvrir l’œil sur ce radar de l’ONU et comprendre pourquoi le calendrier exact du retrait des troupes de la Monusco fait toujours débat. Le gouvernement congolais ne doit pas céder dans les échéances prévues pour le retrait des troupes onusiennes qui vont profiter de l’accompagnement de la SADC. Les troupes congolaises devront s’accommoder de la présence de la SADEC, car cette dernière force régionale remplira progressivement le vide que la Monusco va laisser. Cette opération ne se fera pas sans contrepartie et mieux vaut actuellement prévenir que guérir demain, une plaie déjà infectée, un cancer métastasé. Toutes les missions onusiennes envoyées en Afrique et plus particulièrement en RDC, n’ont pas beaucoup bénéficié aux populations. L’action humanitaire, le développement, la paix n’ont été que des miroirs aux alouettes. Il y a un temps pour tout. Un temps pour la naïveté. Un temps pour la fermeté. La RDC n’a plus de choix. Un cycle plus accéléré de violences peut éclater, car programmé, pendant que dans la capitale, les politiciens et les musiciens jouent le jeu de l’ennemi. Au revoir et au prochain podcast.