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RDC : DE LA TRAQUE A LA TRAPPE OU LE DESTIN INACHEVE D’UNE GRANDE NATION Déblayons pour commencer le terrain sémantique des deux mots importants dans notre thème : La Traque et la Trappe. La Traque veut dire la poursuite de quelque chose ou de quelqu’un dans le but de le capturer. Généralement la poursuite est sans relâche et la chose ou la personne qu’on cherche à arrêter peut courir toujours ou tomber dans les filets des poursuivants. C’est la fin de la traque. On traque une proie, on traque un ennemi. On ne traque pas ses amis, à moins qu’on ait arrêté l’amitié. On peut traquer et réussir. On peut traquer et échouer si la proie a trouvé les voies pour s’échapper. La trappe est le piège constitué souvent d’une fosse recouverte de branchages. La trappe est aussi cette ouverture pratiquée au niveau du sol ou d’un plancher et qui est amovible et souvent dissimulé aux regards. Une trappe fonctionne quand un animal ou une personne met le pied dessus. Une trappe peut fonctionner ou ne pas fonctionner. Les souris sont des spécialistes pour éviter les trappes. Le traqueur est celui qui traque. Le mot est très utilisé dans le numérique. Le traqueur cherche à récolter des informations sur vous et pas toujours avec de bonnes intentions. Sociologiquement, le terme désigne une personne qui poursuit avec acharnement une autre personne ou un animal. Le trappeur est l’homme qui piège les animaux vivants pour les vendre ou les déplacer. Le même terme est utilisé pour les chasseurs d’animaux à fourrure, en Amérique du Nord. Ce devoir rempli, passons à notre thème d’aujourd’hui : la RDC, DE LA TRAQUE A LA TRAQUE, OU LE DESTIN INACHEVÉ D’UNE GRANDE NATION. Notre chronique court sur CINQ siècles. Oui, vous avez bien entendu, pendant plus de 500 ans, ce qui est aujourd’hui la RDC, ou une partie de son territoire, n’a jamais cessé d’être traqué et piégé, depuis le royaume du Kongo, en passant par la propriété privée de Léopold II, pour déboucher sur la colonisation ou le Congo belge et finir par l’Indépendance du Congo. Si la colonisation a eu ses hauts et ses bas, l’Indépendance, on s’en doute, n’a pas été du goût de la Belgique. Rappelez-vous cette fameuse phrase des militaires belges : « Avant l’Indépendance est égal à Après l’Indépendance ». Après l’Indépendance, la traque a diminué d’intensité, mais elle était toujours là, et les traqueurs belges surveillaient les enthousiasmes et les fureurs de nouveaux politiciens congolais, dans leur soif d’exercer le pouvoir. Le Zaïre n’a été qu’une trappe recouverte par de différents parterres sur lesquels les Zaïrois ont marché allègrement, chantant et dansant pour le culte d’un personnage. En pactisant avec le diable, Mobutu avait peur de nommer l’Occident et comme le roi du Kongo Dom Pedro 4eme, il se débarrassa des faveurs des fétiches congolais pour l’opulence et la cupidité de la Prima Curia internationale. La traque reprenait de l’allant. Toutes les résistances étaient fauchées. La dictature entrait par la grande porte de ce que les écrivains allaient appeler ironiquement : la démocrature, c’est-à-dire, une sorte de syncrétisme politique où la démocratie faisait route avec la dictature. Quand Kabila I est arrivé, tout le mécanisme de la trappe était en place, mais l’homme les rouillera plus tard, en désamorçant le mécanisme qui maintenait l’engin en activité, ce qui lui valut la mort. Puis, vinrent les deux régimes plus récents : celui de Kabila II et de Tshisekedi. Le premier a aidé à huiler la trappe dont certaines pièces devenaient obsolètes et il l’a ouverte grandement, en fermant ses yeux sur les conséquences. En dix-huit ans sans affuter de réelles aptitudes, Kabila II a permis, de l’interne, que la traque de l’éducation fonctionnât discrètement. Le deuxième, le président actuel, conscient de la traque ouverte, et sollicité par les pisteurs, s’agite, pris dans un engrenage qui n’a pas encore dit son dernier mot. Le président Tshisekedi sait-il que l’Histoire de cinq siècles de traques et de trappes peut sonner l’hallali au travers de son mandat, sur un futur dont il a le code secret en mains ? Avant de faire parcourir ce long périple, nous vous prévenons que cette chronique a surtout un objectif pédagogique et de mémoire historique. Elle veut restituer une mentalité piégée, celle qui nous cadenasse dans une malédiction épidermique et ne permet pas que cette grande Nation par sa dimension, ne le soit, par la volonté de ses chefs, ses enfants et ses richesses naturelles abondantes et convoitées de par le monde. Notre malédiction, si nous concédons cette fatalité, a commencé, dès que l’homme blanc avait foulé son pied sur le territoire africain, congolais, plus précisément, parce que, nous allons nous limiter au Congo. Quand l’homme blanc est arrivé, les royaumes se déchiraient, dans des conflits interminables de succession et d’accaparement d’espace, c’est bien vrai, mais ils se développaient, coalisaient dans des alliances. Cette malédiction, parlons-en dans une parenthèse obligée. C’est l’une des plus grandes arnaques des siècles précédents, car une interprétation chrétienne fait de Cham l’ancêtre des peuples noirs et assigne au mythe de la malédiction une fonction légitimatrice de l’esclavage des Noirs, particulièrement manifeste à partir du DIX- SEPTIÈME siècle. Toujours à partir de cette interprétation, se construit ce qui fait la spécificité de l’institution de l’esclavage des Amériques, à savoir la structuration sociale par la race. S’ajoutent à cette supercherie les allégations des philosophes de Lumière comme on les appelait, mais qui pour nous, ont contribué à mettre de l’obscurité et de l’opprobre sur la race noire, par leurs allégations qui légitimaient la domination blanche. Dans le cortège, on retrouve Kant, un des pères du rationalisme moderne qui insiste sur la supériorité blanche qui, d’après lui, est indéniable. Voltaire, quant à lui, censé inaugurer un nouvel humanisme, est celui qui affirme qu’il faut être aveugle pour douter du fait que les Noirs sont « des animaux ». Montesquieu, épris des lois, passe d’ailleurs sous silence et ne condamne pas cette, monumentale injustice dans son fameux « Code Noir ». Quant à Rousseau, il semble être comme au-dessus de la cause des Noirs, ne laissant aucune place, dans sa dénonciation pourtant si juste de la servitude, au cas des Africains esclaves dans les colonies françaises d’Amérique. Fermons la parenthèse et revenons au royaume Kongo pour dire que les rois, les princes, les devins, les populations, bref, tout ce monde vivait et se délectait de l’existence. Dans cette chronique, quelques noms des lieux et des personnes seront cités. Ce sera notre fil conducteur tout au long de ces 500 ans, car la traque du Congolais a commencé depuis le royaume du Kongo, à partir de ses têtes d’affiche : figures royales, élites politico-religieuses autour du roi du Kongo, les nganga nkisi comme nous les appelons aujourd’hui. Les politiciens du Congo belge, du Congo, du Zaïre et de la république démocratique du Congo seront poursuivis sur leur propre territoire avec acharnement, pour qu’ils n’atteignent pas le but de servir leur pays. Les traqueurs principaux n’étaient pas plus coupables que les traqueurs secondaires qui, opportunément, échappaient à la traque. Ils seront tout simplement récupérés, pour faire fonctionner la trappe à plein régime. D’une façon ou d’une autre, ces « héros » ont facilité la poursuite de leurs compatriotes, ouvrant volontairement ou involontairement la trappe au profit des étrangers. Avec un taux de nationalisme inégal, quelques leaders ont dérangé la traque, ils ont résisté à la trappe et la plupart, ont connu une fin horrible. La traque du Congolais s’est faite à l’interne, grâce à des esclaves de service, selon l’expression du président burkinabé. Ces esclaves de service se sont retrouvés à tous les niveaux de la pyramide du pouvoir. Du sommet à la base, ils ont été télécommandés, téléguidés pour qu’ils dynamitent de l’intérieur, leur propre mine, leur propre terre, leur propre et unique Nation. Oui, l’Occident a commencé à traquer les Africains sur leurs propres territoires depuis l’époque des empires et des royaumes africains, se servant des Arabes et des Africains eux-mêmes pour qu’ils vident leurs espaces, et leur facilitent la mainmise sur les richesses. La traque a recommencé de plus belle jusqu’aujourd’hui, on le voit à l’Est du Congo avec les trappes conjoncturelles comme le Rwanda et l’Ouganda qui continuent l’œuvre destructrice et déstabilisatrice engagée depuis le dix-septième siècle. Mais, reculons cinq cent ans plus tôt pour confirmer cette triste aventure. Commençons par un cas de figure insolite. C’est une femme. Elle s’appelle Kimpa Vita, baptisée Dona Beatriz ou Béatrice. Comment la traque a-t-elle débuté de l’intérieur, avec des Blancs venus de l’Europe, les Portugais pour ne pas les citer ? KIMPA VITA, OU DONA BEATRICE La traque insidieuse, sournoise que l’on découvre avec Kimpa Vita est une illustration qui se retrouve dans plusieurs royaumes et empires africains : le royaume du Mali l’empire du Sonrai, les empires du Ghana, du Bénin et bien d’autres… Kimpa Vita serait née vers 1684 dans une famille noble à Mbanza Kongo au royaume du Kongo dont le territoire couvrait l’actuel Angola ainsi que le Gabon et une partie des 2 Congo. Le royaume ayant été évangélisé dès la fin du XVe siècle, elle est baptisée sous le nom de Dona Beatriz. Le royaume est déchiré depuis près de 20 ans par la guerre civile provoquée par les conflits de succession et la volonté de conquête des Portugais, qui tentent de prendre le contrôle du territoire où ils pratiquent la traite esclavagiste depuis le siècle précédent. Vous avez bien compris, sur nos propres terres, les Portugais tentent d’en prendre le contrôle. Nous sommes au quinzième siècle. Dans cette aventure, les soldats portugais sont aidés par les missionnaires qui endoctrinent les autochtones. Les fétiches sont brûlés et l’hommage aux ancêtres interdit, car, considéré comme de la sorcellerie, qu’il faut détruire pour vénérer un seul Dieu et son fils Jésus. La première trappe est mentale. Elle s’opère sur nos propres terres. Kimpa Vita est élevée dans un mélange spirituel alliant les croyances africaines et la théologie catholique. A vingt ans, elle fonde un mouvement syncrétique où elle mêle les croyances traditionnelles du Kongo et les enseignements de l’Église catholique romaine, en y ajoutant un discours de fierté noire appelé à un grand avenir. Elle déclare en effet la race noire bénie de Dieu, et propose à ses adeptes une africanisation du christianisme, dans laquelle Jésus est noir, né à Mbanza Kongo, la Terre Sainte est par conséquent située au Kongo. Pour propager cette doctrine dans tout le pays, elle institue son propre ordre missionnaire, qu’elle envoie à travers le royaume pour propager son message de fierté et d’émancipation, tout en plaidant pour la restauration politique d’un royaume unifié, libéré de l’influence pesante des puissances européennes, notamment le Portugal. La première traque occidentale rencontre de la résistance. Kimpa Vita inquiète. Le pouvoir associé à l’église romaine, finit par frapper. Les missionnaires se saisissent de Kimpa Vita, contestant sa probité morale. Elle est arrêtée, jugée et condamnée au bûcher par l’Inquisition. Elle est brûlée le 2 juillet 1706, à Evolulu dans l’actuel Angola. Ses adeptes traqués, se dispersent aux quatre coins du royaume. LEOPOLD II, ROI DES BELGES Les principales puissances impliquées dans la colonisation moderne de l'Afrique sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne et l'Italie. Vous constaterez que la Belgique n’est pas citée. C’était un petit Etat neutre dirigé par un roi, curieux et aventurier, qui s’intéressait à l’Afrique pour permettre à la Belgique de se doter des richesses qu’elle n’avait pas. La Conférence de Berlin tenue en fin 1884 et début 1885, réunissait quatorze puissances coloniales. Il est important de savoir que cette fameuse Conférence de Berlin dont on a tant parlé, avait comme centre de gravité le Congo. La deuxième grande traque du Congo s’est discutée autour d’une table occupée par les hommes qui représentaient les plus puissantes nations du monde engagées dans la colonisation et prêtes à se partager l’Afrique, mais plus principalement le Congo, objet de leur convoitise. Les grands rivaux, au sujet du Congo, étaient les Anglais, les Français, les Etats-Unis, les Portugais, la Hollande. Pas les Belges. A cette Conférence, Léopold II a joué sur les rivalités des grandes puissances du moment, pour tirer son épingle du jeu, c’est-à-dire, se faire attribuer le bassin du Congo à titre personnel. Cela a permis au souverain belge d’éliminer les litiges concernant presque exclusivement le Congo et qui visaient la liberté de commerce dans le bassin du Congo, la liberté de navigation sur les fleuves du Congo et du Niger, les formalités à remplir pour rendre effective l'occupation de cette zone dans la course à sa colonisation. La Conférence exigera tout de même au souverain de maintenir la liberté de navigation et de commerce dans le bassin du Congo, pour les autres puissances européennes, et c'est par lui que devront passer les compagnies étrangères pour obtenir des concessions. Chose plus curieuse, et, nous devons nous interroger longuement dessus, au vu des réalités actuelles, la Conférence, c’est-à-dire, les quatorze puissances signataires, unies par un accord tacite et secret, s’engagèrent à promouvoir le libre-échange à travers le bassin du Congo. Les eaux du fleuve Congo, quant à elles, furent offertes au commerce maritime de ces puissances. Une grande victoire pour le souverain des Belges, comme en témoigne un journal de l’époque, le 27 février 1885, c’est-à-dire, deux jours après la tenue de l’évènement. Le quotidien L'indépendance belge, en effet, publie ces lignes : « La Conférence du Congo, ouverte à Berlin le 15 novembre dernier, a été close hier après avoir terminé ses travaux et complètement réussi dans la tâche qu'elle s'était proposée : d'abord la liberté du commerce dans le bassin et aux bouches du Congo, puis la liberté de navigation sur le grand fleuve africain et ses affluents » C’est historique et consigné, et vous l’avez bien entendu. Pour les Belges, la Conférence de Berlin était la Conférence du Congo. Le deuxième traqueur du Congo est Léopold II, le roi des Belges. Il peut sur le territoire congolais, en toute impunité, en toute légalité, traquer et tuer qui il veut, car étant le propriétaire de ce territoire, quatre-vingt fois plus grand que son royaume. Les Congolais sont traqués pour la deuxième reprise, sur la terre de leurs ancêtres. Léopold II fait couper les mains à ceux qui ne contribuent pas effectivement à sa richesse personnelle. Il exploite intensément l’espace qui s’appelle alors l’Etat Indépendant du Congo. Il accumule une fortune scandaleuse et s’attire les foudres du Parlement belge qui l’oblige à payer les dettes du royaume en cédant au gouvernement sa fameuse propriété. Il le fait de bon cœur, parait-il, en tant que souverain belge, pour permettre à la pauvre Belgique d’accéder aux matières premières présentes au Congo. LE CONGO BELGE La Belgique est le troisième traqueur des Congolais. Le modèle colonial belge, comme le reconnaitront les historiens belges et congolais est celui de l’apartheid. Blancs et Noirs ne pouvaient pas vivre dans le même quartier. Kinshasa était divisé en Cité indigène et Cité blanche, cette dernière est la Gombe actuelle. La colonisation belge est une grande traque. Elle a ses principes qui sont la mise en place d’un système d’exploitation organisé pour traquer les Congolais La première phase de la colonisation, qui va de 1900 à 1910, fut particulièrement dramatique pour le Congo qui va subir une traque en règle : le pillage des richesses, les réquisitions, le travail forcé, les cultures obligatoires, les impôts, les expropriations. Ces méthodes extrêmes que les régimes coloniaux ont cherché à justifier en invoquant la nécessité d’une contrainte salvatrice face à des populations « ataviquement paresseuses ». La traque se faisait accompagner de la trappe. Il y était question de la mission salvatrice d’un peuple qui avait besoin d’être encadré, protégé, éduqué. Les missionnaires belges et américains se disputaient les espaces catholiques et protestants de leurs fidèles. Les Américains, par leurs missions protestantes interposées, s’engouffrent au Congo. Ils sont le quatrième traqueur des Congolais et du Congo. La carotte spirituelle et le fouet administratif, si vous voyez à quoi nous faisons allusion. Toutes ces formes de traques et de trappes « civilisatrices » ont eu un aspect positif derrière les bénéfices faramineux, envoyés vers la Métropole. Une politique de développement économique est palpable sous la colonisation avec des Programmes décennaux qui concernent l’agriculture, l’élevage, des initiatives sociales comme les coopératives, la création des centres hospitaliers ou des hôpitaux dans les grandes villes. En bref, une « mise en valeur » ou, plus exactement, une exploitation et une humanisation des rapports voient le jour dans toute la zone occupée par les colons belges avec les idées de propriété privée et celle de l’utilité du travail, des valeurs du progrès pour une ère de prospérité. Pour maintenir la trappe, l’industrialisation n’est pas prioritaire sur l’étendue du Congo, ce qui débouche sur un développement relativement lent. Les industries sont plus tournées vers l’exportation des matières premières et plus particulièrement les richesses minérales, pour la consommation de la Métropole. Politiquement, les autorités coutumières, les notables locaux et les chefs religieux sont tenus à l’œil et le Manifeste du colon souligne que les chefs locaux n’ont aucun pouvoir propre, d’aucune espèce, car il n’y a pas deux autorités, l’autorité belge et l’autorité indigène, il n’y en a qu’une. Le chef indigène n’est qu’un instrument, un auxiliaire. Durant la colonisation, la traque n’est pas subtile. La colonisation a mis en place différents modes d’exploitation, où l’on dénombre des économies de prédation, de plantation et minière. Les colons belges ont poursuivi une œuvre déstabilisatrice dans le mental du Congolais par un paternalisme qui visait l’infantilisation des populations pour qu’ils ne pensent pas aux principes de souveraineté et des droits humains. Tout a une fin quand arrive le souffle des Indépendances africaines. La colonie belge est prête. LUMUMBA, LE DETRACTEUR DE LA TRAQUE C’est autour de la Table-ronde belgo-congolaise que naissent les principes qui devront guider les auteurs de la Constitution congolaise. Le 29 juin 1960, le roi des Belges, Baudoin Ier, arrive au Congo pour participer à la cérémonie d'indépendance du pays le lendemain, le 30 juin. Le souverain prononce un discours vantant les mérites et les bienfaits de la colonisation belge au Congo. Le président du Congo, Joseph Kasa-Vubu, ne contredit pas le roi. Lumumba, réalisant l’éternelle trappe, rétorque alors dans un discours qui deviendra historique. Une matraque sur les trappes et les traques qui ne fut pas du goût des Belges et de quelques Congolais. Voici en substance, la réponse de Lumumba, dans un protocole où il était au départ, exclu. "Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir parce que nous étions des "nègres". Nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre tête de l’esprit colonialiste, nous vous disons : Tout cela est désormais fini."